François Fillon s’est livré à une vigoureuse contre-attaque mercredi en annonçant son maintien à l’élection présidentielle en même temps que sa prochaine mise en examen dans l’affaire de l’emploi présumé fictif de son épouse.
« Je ne cèderai pas, je ne me retirerai pas. » « J’irai jusqu’au bout », a déclaré le candidat des Républicains lors d’une déclaration à la presse depuis son siège de campagne, dans laquelle il a dénoncé un « assassinat politique ».
Son entourage avait annoncé la tenue de cette déclaration après le report de dernière minute et sans explication mercredi matin de la visite de l’ancien Premier ministre au Salon de l’Agriculture.
François Fillon s’y rendra finalement à 15h00, a indiqué l’entourage du candidat de la droite à l’AFP.
Mais après une matinée d’intenses spéculations, François Fillon a fini par donner la raison lui-même de cette improvisation généralisée : « Mon avocat a été informé que je serai convoqué le 15 mars par les juges d’instruction afin d’être mis en examen. » Il a assuré qu’il se rendrait bien à cette convocation.
Trois juges d’instruction ont été saisis pour enquêter dans cette affaire d’emplois présumés fictifs de l’épouse, mais aussi de deux des enfants de François Fillon comme collaborateurs parlementaires, révélée par Le Canard enchaîné fin janvier.
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Affaire Fillon : un calendrier judiciaire qui s’accélère
Les trois juges d’instruction désignés vendredi dernier ont pris connaissance du dossier avec une grande célérité et l’estiment visiblement suffisamment étoffé pour décider d’une mise en examen « des chefs de détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique ».
« Cela devient atypique », reconnaît-on dans les milieux juridiques et judiciaires. « Jamais des juges d’instruction n’ont fait preuve d’autant de célérité pour prendre connaissance d’un dossier et décider d’une mise en examen sans même d’audition préalable. Sans doute s’agit-il pour la justice d’aller vite afin de se situer en amont du départ officiel de la campagne présidentielle qui commencera au lendemain de la clôture des parrainages », le 17 mars prochain.