L’amende infligée au président d’honneur du Front national, pour ses références à la Seconde Guerre mondiale, a été validée par la cour d’appel de Paris. C’est la troisième fois que le leader frontiste est condamné pour ces propos.
La cour d’appel de Paris a confirmé le 1er mars la condamnation de Jean-Marie Le Pen à 30 000 euros d’amende pour avoir une nouvelle fois, en avril 2015, qualifié les chambres à gaz de « détail » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Le président d’honneur du Front national (FN) a été reconnu coupable de contestation de crime contre l’humanité. La cour a également confirmé, à titre de peine complémentaire, une mesure de publication d’un communiqué judiciaire dans trois journaux. Jean-Marie Le Pen avait en outre été condamné à verser au total 10 001 euros de dommages et intérêts à trois associations parties civiles.
Le 15 décembre dernier, l’avocate générale avait requis la confirmation de la peine prononcée en première instance et étrillé la « persistance » de Jean-Marie Le Pen à tenir son « discours haineux ». Son avocat, François Wagner, avait quant à lui invoqué une « dénaturation » des propos de son client.
L’ex-dirigeant du FN avait déjà été condamné à deux reprises, au civil, par la justice française pour des propos qu’il avait tenus pour la première fois en 1987.
« Je n’ai pas parlé de nombre de morts. J’ai parlé d’un système »
Président d’honneur du FN, Jean-Marie Le Pen n’est néanmoins plus membre du parti. En mai 2015, le bureau exécutif de la formation politique avait décidé de le suspendre de sa qualité d’adhérent, pour avoir réitéré ses propos sur les chambres à gaz. Jean-Marie Le Pen a néanmoins contesté cette décision en justice, et a obtenu gain de cause en juillet 2015, pour des motifs de forme. Le FN est toutefois parvenu à exclure le « Menhir » le mois suivant – une mesure validée par la justice mi-novembre 2016.
Le 2 avril 2015, au journaliste Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait s’il regrettait d’avoir qualifié les chambres à gaz de « détail », Jean-Marie Le Pen avait répondu : « Pas du tout. Ce que j’ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire de la guerre, à moins d’admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz ».
Le journaliste l’avait alors relancé, demandant si « des millions de morts » pouvaient être qualifiés de « point de détail ». « C’est pas un million de morts, c’est les chambres à gaz [...] moi je parle de choses précises. Je n’ai pas parlé de nombre de morts. J’ai parlé d’un système. J’ai dit que c’était un détail de l’histoire de la guerre », avait insisté l’ancien leader frontiste.