Un accroissement régulier des crimes et délits à caractère antisémite, l’apparition d’un « nouvel antisémitisme » se parant d’antisionisme, et toujours autant de préjugés contre les Juifs. Alors que les actes antisémites ont encore augmenté (de 27 %) en 2019, après le bond de 74 % enregistré en 2018, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s’alarme parallèlement de « cet antisémitisme du quotidien, sournois… Pas celui qui tue, mais celui qui est fait de vexations et d’insultes. » Celui-là même que l’on retrouve sur les réseaux sociaux – majoritairement sur Twitter –, charriant des torrents de haine, de vieux clichés et de discours complotistes. C’est pour quantifier et analyser ces contenus qu’a été créé l’Observatoire de l’antisémitisme en ligne, qui publie aujourd’hui ses premières analyses.
Maintenant, dans les stats antisémites, qui sont gonflées à l’envi par le CRIF et ses métastases, il ne faut pas seulement compter les agressions à caractère antisémite ni les insultes (il n’y en avait pas assez, une centaine par an ne permet pas une politique de répression massive), ça peut se comprendre, mais aussi les « vexations ». Or, comment juger si un article sourcé sur la violente et meurtrière colonisation israélienne est vexant pour Francis et ses amis, ou plutôt ses obligés ? Parce qu’avec un tel esprit accusateur, on ne peut pas avoir beaucoup d’amis.
C’est Le Figaro qui nous avertit que le chef du CRIF, cette Kommandantur française, a trouvé un nouvel « outil » qui capte les contenus haineux antisémites sur l’Internet. Ça nous fait penser à ces chalutiers qui, avec des filets gigantesques, raclent les fonds marins et remontent tout ce qui bouge. C’est sûr qu’en allant ratisser sur la Toile, on trouve de tout, et même de la haine sioniste en pagaille ! L’idée étant évidemment de montrer qu’« Internet égale Antisémitisme », ce qui permet d’y réduire drastiquement la liberté d’expression et de sévir comme le font les militaires israéliens surarmés contre des civils palestiniens désarmés. Mais cette violence-là ne semble pas choquer ceux qui préfèrent se concentrer sur la violence verbale. Les mots tuent, avance BHL à propos de l’antisémitisme, pas les balles israéliennes !
« Quand on voit les violentes agressions verbales qu’a subies Alain Finkielkraut lors d’une manifestation de “gilets jaunes” en février dernier, rappelle le président du Crif, Francis Kalifat, on se dit que ce qui se passait auparavant dans le monde virtuel, derrière un écran, arrive désormais dans le monde réel : on est tellement habitués à l’impunité que nous donne l’anonymat, que finalement on passe à l’acte, même en pleine rue devant les caméras… » L’idée est donc d’observer « ce défouloir anonyme » que sont les réseaux sociaux, « afin de donner une image plus juste de ce qu’est l’antisémitisme dans notre pays, qui ne se mesure pas qu’avec les dépôts de plaintes, poursuit-il. Afin aussi de mettre les opérateurs devant leurs responsabilités, et de mesurer l’efficacité de la future loi Avia » visant à retirer certains propos haineux sous 24 heures.
- Le tableau de toutes les haines haineuses
On est bien placés pour savoir que ces chiffres sont complètement bidon, comme tous les chiffres avancés par le CRIF, qui crie au loup antisémite depuis qu’il constitue le noyau idéologique du pouvoir profond et du système répressif français. C’est sûr qu’une telle accusation, abondamment sourcée, ne fait pas plaisir. Du coup, le CRIF augmente son niveau de répression et trouve de la haine partout, mais jamais la sienne ou celle de son camp : celle des autres, des anti-CRIF. Et qu’est-ce qu’un anti-CRIF ?
Eh bien c’est quelqu’un qui ne pense pas que la politique israélienne soit un modèle de démocratie, que le pouvoir du CRIF en France n’a aucun rapport avec sa représentation démographique ou confessionnelle réelle, que les médias ont un lourd penchant sioniste, que la censure du CRIF s’abat sur toutes les parties de la société française dans une volonté de puissance jamais assouvie, que la riche DILCRAH est son bras armé gouvernemental, que nous payons un impôt sur un antisémitisme meurtrier qui n’existe que dans l’imagination de ceux qui le perçoivent, que même les humoristes sont tenus de ne pas toucher à ce pilier du pouvoir profond, que Dieudonné est drôle et Soral brillant, tout ça suffit à vous cataloguer anti-CRIF et vous mettre sur la liste des ennemis de l’État (profond), et encore, l’antisémitisme peut élargir sa définition jusqu’à, pourquoi pas, englober tous les Français qui ne sont pas de confession juive, et encore, il faudrait retirer les juifs de gauche ou les juifs non sionistes, ceux que le CRIF définit par la « haine de soi ».
Mais ce n’est pas suffisant : il suffit d’écrire sioniste pour qu’on soit, par capillarité et sauts amalgamants, qualifié d’antisémite. On prononce Netanyahou et paf, on est un nazi. Il suffit de très peu, aujourd’hui, pour tomber dans le filet accusateur des agents répressifs du CRIF.
Le Figaro nous explique le procédé qui va permettre d’accuser tous les Français ou presque d’antisémitisme, un procédé radical et dangereux qui va placer le CRIF en accusateur intégral, inattaquable et surpuissant. On ne voudrait pas leur rappeler ce que sont devenus les juges rouges, ministres de l’Intérieur et autres dirigeants du Goulag en Union soviétique dans les années 30, on imagine qu’ils doivent le savoir, mais la leçon historique n’a pas l’air d’avoir été comprise...
« C’est la première fois que l’on bâtit un outil permettant de capter tout ce qui circule sur internet, explique Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos. Un tel dispositif vise, en utilisant un matériau différent des enquêtes d’opinion et sociologiques classiques, à compléter notre compréhension des ressorts de l’antisémitisme et à comprendre les spécificités de celui qui s’exprime en ligne. » Un gigantesque projet qui a demandé plus de 600 heures de travail : d’abord, la collecte du contenu potentiellement antisémite sur Internet, grâce à une liste de mots-clefs, sur plus de 600 millions de sources. Ensuite, une identification manuelle des messages réellement antisémites. Enfin, une classification, selon les quatre catégories d’antisémitismes définies par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).
On admire en passant l’intertitre du Figaro à qui il ne manque plus que l’adjectif, très à la mode chez les censeurs, de glaçant :
Plongés dans « cette haine à l’état brut » à longueur de journée, les jeunes « data scientists » chargés d’analyser les posts ont dû avoir quelques haut-le-cœur
Certains ne dorment plus, ne mangent plus, se laissent mourir. Des victimes de plus de la haine antisémite qui justifient ce travail difficile mais ô combien utile de collaboration et de délation ! Ils sacrifient leur vie pour le CRIF, ce sont des Justes ! Admirons le travail de Brice Teinturier, ce pêcheur d’antisémitisme en gros, qui nous explique que l’antisémitisme « privé » est encore plus inquiétant :
Pour l’année 2019, ce sont 51.816 contenus antisémites qui ont été identifiés par l’observatoire. Si « seuls » 17.501 en avaient été recueillis pour l’année 2018, « c’est parce que tous les éléments de 2018 ont été rassemblés début 2019 : la modération avait eu le temps de se mettre en place, commente Mathieu Gallard, directeur de recherche chez Ipsos. Tandis que désormais, nous collectons les éléments tous les trois mois. » Deux limites, toutefois, font que « ce contenu n’est une toute petite partie de la réalité, précise Brice Teinturier. Par définition, on n’a accès qu’aux comptes publics, or c’est probablement sur des comptes privés que l’on trouve les contenus les plus haineux. Ensuite, ces contenus sont censés avoir déjà été modérés. Mais cette “partie émergée de l’iceberg” est celle qui a l’influence la plus forte sur le grand public, tous les internautes pouvant y être confrontés. »
L’iceberg antisémite ! Français, si vous n’aimez pas le CRIF, alors vous faites partie de l’iceberg !
À la fin de l’article préventif-répressif, on a un avant-goût de la folie de ces gens qui croient qu’ils vont réduire en esclavage mental tout un peuple et qui ne se rendent pas compte que c’est leur tentative pathologique de soumission abjecte qui provoque un rejet, et non leur confession, leur couleur de peau ou leur sexualité. Mais quand on est paranoïaque, tout vient nourrir le Monstre, la Haine !
Un petit moment de panique, en toute fin d’article, quand Francis se rappelle qu’il a oublié dans sa monomanie les autres victimes de « haine » et qu’il se rattrape aux branches en ajoutant vite fait à ses coreligionnaires les homos, les étrangers, les musulmans et les chrétiens ! Ouf ! Y en a pas que pour les kalifatistes ! C’est la démocratie de la Haine !
À partir de la fin 2020, « on créera un indice de la haine antisémite sur le net, prévoit Francis Kalifat. Dans un premier temps, nous nous concentrerons sur l’antisémitisme. Mais nous comptons étendre progressivement cet observatoire aux autres haines qui sévissent sur les réseaux sociaux et qui gangrènent la société : l’homophobie, le racisme, les propos antimusulmans ou antichrétiens. »