« Nous sommes en train de célébrer le Centenaire. Le Centenaire de la victoire. Et de la paix. La victoire d’une nation combattante – c’est pour ça que j’ai voulu que les Poilus et “ceux de 14” rentrent au Panthéon. Mais c’est aussi la victoire d’une armée française et de ses maréchaux. Et donc il est normal de les célébrer, et de permettre à l’armée française de le faire... Je me suis toujours opposé au défaitisme français lorsqu’il a pu exister, ou à la complaisance avec toute idéologie. Vous ne pouvez pas me reprocher à moi d’avoir été ambigu sur ce point, j’ai toujours été absolu dans ce combat ». (Emmanuel Macron)
Que n’a-t-il pas dit là, notre président ! Pourtant, c’est vérité historique. Mais ça ne suffit pas pour le CRIF, qui révise l’histoire en effaçant la gloire de Pétain en 14-18. Seul doit rester le Maréchal qui a « trahi » la France, celui de juillet 1945. Avant cela, il n’a jamais existé. Négationnisme ?
Oui mais voilà, ce n’est pas au CRIF d’écrire ou de réécrire l’histoire, et Macron a raison de souligner l’ambivalence du personnage. Sauveur en 1914, et peut-être aussi sauveur en 1940, du moins le crut-il.
« Il a été un grand soldat, c’est une réalité. La vie politique comme l’humaine nature sont parfois plus complexes que ce qu’on voudrait croire...J’ai toujours regardé l’histoire de notre pays en face ».
Macron veut rendre hommage samedi aux Invalides au « grand soldat », et c’est justice. On rappelle au CRIF que Pétain, ce « traître » à la nation, ce larbin des boches, a quand même tout fait pour sauver les juifs français, ce que Zemmour rappelle lui avec honnêteté dans son livre Le Suicide français et dans ses conférences (voir les renvois E&R en bas de page).
« J’ai le sentiment d’assister à une révision de l’Histoire, à un arrêt sur image de l’Histoire. Et ça, c’est inquiétant. Nous en sommes à honorer la mémoire d’un homme dans les années 1930... Mais non, nous sommes en 2018. Cent ans où il y a eu la collaboration, la déportation des Juifs de France et le statut des Juifs de France : ça, c’est la responsabilité de Pétain. »
Ah, les sentiments de Francis Kalifat, le président du CRIF – cette officine au pouvoir démesuré – qui croit diriger la France... Sans honte, le donneur d’ordres national se lance dans une assertion douteuse : « La seule chose que nous retiendrons de Pétain, c’est qu’il a été, au nom du Peuple français, frappé d’indignité nationale lors de son procès en juillet 1945. »
Eh bien pas nous.
Effectivement, Pétain « a été jugé par la Haute Cour de justice en juillet 1945 pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison », « condamné à la peine de mort et frappé d’indignité nationale », comme le souligne le président de ce qu’Élisabeth lévy a nommé le « lobby juif » français.
Le CRIF voudrait que Pétain perde tous ses droits, y compris celui d’être honoré post-mortem :
« La dégradation nationale fait partie des peines afflictives et infamantes qui entraîne notamment la perte de certains droits dont la perte du rang dans les forces armées »
Sauf que les Français ont de la mémoire et n’ont pas envie de perdre celle-ci, pour une autre ou contre une autre.
Macron, qui est parfois étonnant, n’a pas eu peur de la colère prévisible du CRIF. Le président, en campagne pour les européennes, vise les électeurs nationalistes à travers cette petite sortie. On n’ira pas jusqu’à dire que les propos sont calculés et que la sortie du CRIF fait partie de l’opération, mais le président chasse là sur les terres du Rassemblement national.
Bonus : le lèche-CRIF du jour
L’Histoire n’isole pas une étape, même glorieuse d’un parcours militaire. Elle juge l’immense et indigne responsabilité d’un maréchal qui a délibérément couvert de son nom et de son prestige, la trahison, la collaboration et la déportation de milliers de juifs de France.
— François Hollande (@fhollande) 7 novembre 2018