Il y a tout dans ce fait divers juridique. D’abord, l’intrusion des médias dans une salle d’audience, chose qui ne se fait pas en France, et on comprend bien pourquoi. Les juges veulent garder leur pouvoir et ne pas montrer aux gens comment la « justice » est rendue. C’est encore plus sensible quand on passe d’une petite affaire de vol à une affaire politique qui touche à la liberté d’expression, comme nous en avons l’habitude, à E&R.
Pour le coup, un mec de 18 ans qui arrache des portables avec violence prend 4 ans ferme et se fait engueuler. Le plus étonnant, c’est la réaction du Syndicat de la magistrature qui, sans rire, en appelle à « l’impartialité ». Des magistrats qui sont tout sauf impartiaux, si l’on se souvient de l’affaire du Mur des Cons. Un syndicat créé par de jeunes gauchistes après 1968 pour contrebalancer le pouvoir des juges de droite sous De Gaulle. La justice est ainsi devenue « de gauche », et on en voit le résultat, avec l’inversion du rapport criminel/victime. Le balancier est allé trop loin dans l’autre sens...
Alors que l’autorité judiciaire manque justement d’autorité par rapport au pouvoir politique, dont elle est toujours directement ou indirectement dépendante, c’est encore à l’autorité du juge qu’elle s’attaque. Rien d’étonnant à ce que les voleurs et les criminels ne respectent plus cette justice. On a vu le résultat de la déconstruction de l’autorité dans l’Éducation nationale...
Si nous militons à E&R pour que les audiences soient rendues publiques, afin que les Français se rendent bien compte de ce qu’est leur justice, comment elle fonctionne, et qui la tient, c’est parce que nous sommes pour une justice indépendante, impartiale, qui soit la même pour tous. Force est de constater que ce n’est pas le cas, en France. Il y a du boulot !
La diffusion par France Culture d’un reportage sur une audience en comparution immédiate au tribunal de grande instance (TGI) de Marseille suscite la polémique.
Le 10 février dernier, la journaliste Pascale Pascariello avait enregistré une audience de comparution immédiate, lors de laquelle un jeune homme de 18 ans au casier vierge, poursuivi pour vols de téléphones portables avec violence, avait été condamné à cinq ans de prison dont quatre ferme, a révélé jeudi le site d’information Mediapart.
Des « réactions très choquées »
Dans ce reportage, les auditeurs peuvent entendre la présidente de l’audience Delphine Belmontet interpeller à plusieurs reprises sans ménagement le jeune homme : « On se réveille. C’est par ici que ça se passe ! », ou encore « On ne sait même pas comment est-ce qu’on arrive à vous regarder comme un être humain ». Marie-Blanche Régnier, déléguée régionale du Syndicat de la magistrature, a indiqué avoir collecté des « réactions très choquées » de collègues magistrats, évoquant leur « attachement à la question de l’impartialité et au respect du justiciable ».
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« Nous sommes également perturbés par la décision brutale de l’institution judiciaire qui censure, alors qu’il est normal que la justice soit observée et critiquée », a indiqué Marie-Blanche Régnier. La journaliste a reçu des manifestations de soutien de plusieurs magistrats, a indiqué la même source. Des avocats se sont aussi portés volontaires pour aider gracieusement le jeune homme condamné.