Le 9 octobre dernier, Emmanuel Macron visitait en grande pompe un « camp militaire du Grand Est », dont la localisation est restée secrète. Et pour cause, 2 300 militaires d’Ukraine y étaient formés par l’armée française. Ces derniers font partie des 4 500 soldats qui composent la 155ᵉ brigade mécanisée des forces armées ukrainienne, appelée la brigade « Anne de Kiev », du nom de la fille de Iaroslav le Sage, grand prince de Kiev, qui fut reine des Francs au XIe siècle.
Mais quelques semaines seulement après son déploiement en Ukraine, la brigade fait déjà l’objet d’une controverse. Une enquête a été ouverte par les autorités ukrainiennes après les révélations d’un journaliste sur la désertion de près de 1 700 soldats de l’unité avant le retour sur le front, et même pendant leur formation en France.
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Une « brigade zombie »
Mais, quelques semaines après son retour en Ukraine, la brigade fait l’objet d’une controverse. Plus d’un millier de soldats auraient déserté l’unité, dont certains officiers sont accusés d’abus de pouvoir. « Le Bureau d’enquête de l’État étudie effectivement les faits présentés dans les médias dans le cadre de la procédure pénale engagée en vertu des articles » liés à l’abus de pouvoir et à la désertion, a affirmé Tatyana Sapian, la porte-parole de cette instance officielle.
Selon Iouri Boutoussov, un journaliste ukrainien reconnu, près de 1 700 soldats de la brigade ont déserté, pour la plupart avant même que leur unité ne soit déployée sur le front, dont 50 durant la formation en France. Dans un long message publié sur Facebook mardi, il a accusé le commandement militaire ukrainien d’avoir failli à la formation initiale de la brigade, qui s’est déroulée dans un « chaos organisationnel complet », et d’avoir envoyé ses soldats dans d’autres unités pour y « colmater les trous » en termes d’effectifs.
Selon le journaliste, une partie de la brigade a notamment été envoyée à Pokrovsk, l’un des secteurs les plus chauds du front est, tandis que son commandant et plusieurs de ses subalternes ont été démis de leurs fonctions. Iouri Boutoussov affirme également que la brigade n’a pas été équipée en drones ni en outils de brouillage électronique, devenus essentiels pour les unités militaires dans cette guerre. « À cause de cette attitude criminelle envers la vie des soldats, la 155e brigade a subi des pertes importantes dès les premiers jours », a-t-il accusé.
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