L’année 2017 c’est définitivement l’année Macron, l’année du mercato. Le mercato est le grand marché des postes pendant la semaine commerciale où les stars s’échangent leurs fauteuils. L’élite joue au changement, mais garde la main sur les postes. Il n’y a pas de changement global : derrière le bruit et la fumée, l’ensemble reste invariant. C’est la même chose en foot, en politique ou en télé. Nous voici dans l’époque du renouvellement factice. Ça permet de faire vivre encore un peu l’idée de démocratie et de pluralisme dans l’esprit des simples.
Patrick Liste Noire Cohen part sur Europe 1, qui est aussi prosioniste que France Inter, donc il ne devrait pas dépareiller. Dans l’autre sens, Tanguy Pastureau passe de RTL à France Inter, tandis que « l’humoriste » Alex Vizorek échoue chez Ardisson sur C8. La très politiquement correcte Hélène Jouan (impossible de penser de travers quand on dirige pendant 10 ans l’info de France Inter) va faire sa revue de presse bateau sur Europe 1, le pénible Demorand revient sur la matinale de France Inter avec Léa Glucksmann-Salamé, Pujadas retourne à LCI après une courte parenthèse de 16 ans sur France 2, le cureton socialo-sioniste Bruce Toussaint rejoint la matinale de franceinfo, l’obsédée sexuelle Daphné Bürki va s’éclater sur France 2, Denisot entre en maison de retraite chez Paris Première, la troublante Sonia Mabrouk quitte LCP pour CNEWS, le nouveau nom de la chaîne moribonde i>Télé, l’ancienne comparse de Fogiel Âne-Elisabeth Lemoine prend la place d’Anne-Sophie Publicis-Lapix sur France 5, la superbe Émilie Besse va stimuler Yves Calvi sur Canal+, la chaîne qui poursuit ses désabonnés qui ne veulent pas payer une année entière d’extorsion pour des programmes minables.
Bref, tout change et rien ne change. La télé n’a pas suffisamment d’imagination et de courage pour intégrer de nouvelles têtes, c’est-à-dire des esprits différents, un peu moins alignés sur le libéralisme sociétal qui fait office de ligne officielle.
En politique, la boule Macron a explosé toutes les quilles. On appelle ça un strike. Il a aspiré une grande partie du PS, ratissé le MoDem, plus un bout de la droite dite républicaine, déclenchant une recomposition générale sur de nouvelles lignes, celles qui étaient chères à Chevènement (qui a étrangement pris position pour Macron). Le FN s’est ouvert en deux, le PS a sombré dans une faille spatio-temporelle, la droite s’est fissurée, mais au bout du compte, une fois les transferts terminés, les trahisons signées, on retrouve les mêmes aux commandes, avec en prime un troupeau de truffes jamais vu de mémoire d’observateur politique. Du sang neuf mais pauvre en globules blancs.
Ah, le dernier transfert : Laurence Haïm quite la communication de LREM. Pourtant, au vu des néodéputés qui infestent la Chambre, elle avait largement le niveau !
P2 Mission réussie ! Je quitte @enmarchefr ce soir en route vers de nouvelles aventures de vie.Dernier regard ému:Bureau de campagne pic.twitter.com/IWQMFSqyf0
— LAURENCE HAIM (@lauhaim) 12 juillet 2017
C’est le foot qui a lancé le mercato avant tout le monde. Depuis le fameux arrêt Bosman (1995) qui a détruit à la fois les frontières et le lien entre une ville et un joueur, une région et un joueur, un public et un joueur, prémice à la mondialisation généralisée, on sait ce qu’il va advenir de toute la société. Une équipe comme celle d’Auxerre dans les années 90 n’est plus possible aujourd’hui : talentueuse, régionale (avec deux trois renforts tout de même), et brillante en Europe.
Le foot, qui s’est ultramondialisé depuis 20 ans, annonce une société éclatée, l’agonie de tout nationalisme (l’amour du maillot n’est plus qu’un mantra débile), la disparition des frontières, au bénéfice du capitalisme transfrontalier et de ses escrocs planqués dans les paradis fiscaux. Une évolution synonyme d’appauvrissement des (équipes les) plus pauvres et d’enrichissement des plus riches. Entre les deux, il n’y aura bientôt plus rien. Et la Chine entre dans la danse…
Nous voilà avec d’un côté ce bon vieux Havre Athletic Club (HAC), 123 ans d’âge et aucun trophée notoire, et de l’autre le géant Real de Madrid avec son palmarès de ouf (33 championnats, 19 Coupes d’Espagne, 9 Supercoupes, 12 Ligues des Champions, 3 Coupes Intercontinentales…), un club fondé sur l’acquisition des meilleurs joueurs du monde grâce à une fiscalité bienveillante et un gouvernement qui regarde ailleurs (idem pour le FC Barcelone). Aujourd’hui, les supporters du PSG sont heureux, l’ex-Barcelonais ex-Turinois Dani Alvès entre au club de la capitale.
Les vrais supporters du PSG sont partis, écœurés par la dérive commerciale et mondialiste du club, qui a perdu toute attache avec sa banlieue. Car le PSG était avant tout le club des banlieusards (dans les tribunes Boulogne et Auteuil). Aujourd’hui, de la même façon que les prolos ont été éjectés de Paris, les supporters à l’anglaise (bière et baston) ont été éjectés du Parc des Princes. La moissonneuse-batteuse du mondialisme tous azimuts est passée par là.
Et dans ce jeu des chaises musicales médiatico-politico-footballistique, c’est le transfert surprise de Christine Angot dans la grosse écurie ONPC qui fait les gorges chaudes des médias mainstream et des réseaux sociaux (les médias underground).
À peu près aussi populaire que François Hollande, l’écrivain demeuré – au stade anal – signifie la condamnation à mort de l’émission de Ruquier, qui était déjà bien fatiguée depuis le départ de la paire Zemmour-Naulleau. Angot dans ONPC, c’est Patrice Evra qui vient jouer à Marseille à presque 40 ans. À la traîne sur tous les ballons, il sert de stabilisateur défensif mais plus sûrement de chef de vestiaire.
Angot, elle, comme toujours, a été repêchée par le réseau BHL-Bergé. On se demande bien pourquoi : en envoyant une hystérique incompétente dans quasiment toutes les matières (politique, média, culture), BHL punit Ruquier, qui lui est pourtant favorable. Ruquier, homosexuel prosioniste, offre toutes les garanties de sécurité à la chaîne et au gouvernement.
Alors pourquoi Angot ? Parce que les réseaux sioniste et LGBT sont plus forts que la raison. Et c’est ce qui les perdra. En entraînant avec eux tout ce qu’ils touchent et altèrent.