L’heure est aux règlements de compte. Florian Philippot s’apprête à sortir un livre Frexit, publié aux éditions L’Artilleur le 19 septembre prochain, soit presqu’un an après sa démission forcée du Front national. Devenu président de son propre parti, Les Patriotes, l’ex-bras droit de Marine Le Pen déroule sur 170 pages sa volonté de faire sortir la France de l’Union européenne.
« Nous ne sommes plus en démocratie », plaide-t-il, faute à une « commission qui décide à Bruxelles de nos lois, sous l’influence des lobbies, sans contrôle populaire. » Contre le chômage, l’immigration ou même face aux mobilisations sociales – qu’importe leur ampleur – Florian Philippot dissèque pourquoi, selon lui, « rien ne semble pouvoir changer » et étrille la main mise de l’Union européenne sur des « pans entiers de notre souveraineté » qui rend nos gouvernements « plus comme par le passé décisionnaires mais exécutants. »
Un livre-projet donc, conçu comme un support de la campagne des européennes qui vient. Mais au-delà des propositions de l’eurodéputé sur la sortie de l’euro, l’écologie, ou les décisions à prendre durant la première année du « Frexit » qu’il appelle de ses vœux, Florian Philippot profite des premières pages pour revenir longuement sur les raisons qui l’ont conduit à claquer la porte Front national comme à tourner le dos à son ancienne alter-ego, Marine Le Pen. Qu’il égratigne sans retenue au passage. Voici quelques extraits choisis.
Marine Le Pen « fait peur » lors du débat d’entre-deux-tours
« Nous sommes le 3 mai 2017, soir du fameux débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle. Marine Le Pen est catastrophique, sur le fond et plus encore sur la forme. Elle ne rassure pas, elle fait peur. Sa posture ne convient pas. Son ton est décalé. Ses rictus et ses rires inquiètent. Ce soir-là, des millions de voix basculent ou se perdent pour longtemps dans l’océan de l’abstention. (...) À l’issue de la confrontation, c’était pour chacun la consternation. Il n’y avait guère que Bruno Bilde, Louis Aliot et surtout Philippe Olivier, le beau-frère de Marine Le Pen, et désormais son principal stratège, pour se réjouir du spectacle auquel nous venions d’assister et vanter la “pugnacité” dont elle avait fait preuve. Le débat présidentiel est en réalité mauvais de la première à la dernière minute. Marine Le Pen se noie complètement sur [l’euro]. Emmanuel Macron l’assomme. »
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« Elle n’a jamais été très sûre de ses convictions »
« Marine Le Pen est-elle uniquement sensible à des influences extérieures ? À vrai dire, je ne le pense pas, je crois même désormais qu’elle n’a jamais été très sûre de ses convictions. (...) Nous sommes en mai 2009, au domicile de Marine Le Pen. Le soir même, Marine Le Pen représentera son parti dans un débat consacré aux élections européennes sur France 2. Nous venons de passer plusieurs heures, avec quelques personnes de son entourage d’alors, à préparer ce rendez-vous télévisuel important. La soirée commence, il va être l’heure de prendre la route pour les studios de la chaîne, le maquillage puis le direct. Marine Le Pen a quitté la salle à manger pour sa chambre, où elle finit de s’apprêter. Mais elle continue à nous parler depuis sa chambre, et subitement l’air inquiète demande : “Au fait, je dis quoi sur l’euro si on m’en parle ? Surpris, je réponds du tac au tac : “Qu’on sort bien sûr, sinon c’est incohérent !’”. Elle acquiesce. Puis s’en va. La position de l’euro a donc été décidée entre deux portes, quelques dizaines de minutes avant un débat télévisé. »
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Quelques exemples du conflit Marine/Florian :