En préambule de l’article de Têtu, ce sujet de JT de 2013 sur un cours sensibilisant à l’homosexualité pour enfants de CM1...
Et des réactions actuelles aux cours d’éducation sexuelle à l’école relancés par Marlène Schiappa :
C’est @MarleneSchiappa qui a pris l’initiative d’annoncer en cette rentrée scolaire 2018 l’obligation pour TOUS les enfants de France d’assister aux 3 heures d’#EducationSexuelle à l’école. Sait-elle que 240 000 personnes s’y opposent et ont signé la pétition jointe ! #Schiappa pic.twitter.com/WJBKok4pFA
— AgnesCerighelli (@AgnesCerighelli) 2 septembre 2018
Le gouvernement a rappelé, ce jeudi 13 septembre, aux recteurs d’académie l’obligation de mettre en place trois cours d’éducation sexuelle par an dans les écoles, collèges et lycées. Des cours où sont évoqués pêle-mêle la contraception, les rapports femmes-hommes, le consentement ou la dimension relationnelle de la sexualité, omettant, quasi-systématiquement, l’aspect LGBT+ de ces sujets.
On y apprendrait la « masturbation dès l’âge de quatre ans » et l’on y consulterait des « ouvrages pornographiques ». Les rumeurs les plus farfelues ont circulé cet été à propos de l’éducation à la sexualité à l’école. À l’origine de ces hoaxs : le rappel à la loi du gouvernement qui souhaite rendre effectif l’article 22 de la loi Aubry du 4 juillet 2001 qui prévoit l’obligation pour les écoles, les collèges et les lycées de mettre en place trois cours d’éducation sexuelle par an. Ce jeudi 13 septembre, le ministère de l’Éducation nationale a envoyé une circulaire aux rectrices et recteurs d’académies pour leur rappeler leurs obligations à ce sujet.
Si les rumeurs ont été démontées une à une par les politiques et les médias, de vraies interrogations demeurent sur le contenu de ces cours, notamment autour de l’inclusion des questions LGBT+. Têtu a interrogé les protagonistes de ce dossier pour essayer d’y voir plus clair.
Un élève sur 10 n’a jamais eu accès à ces cours
Les élèves ont-il simplement eu accès à des cours d’éducation sexuelle ? Pas vraiment. Selon une étude du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 25% des écoles primaires, 4% des collèges et 11% des lycées, n’ont jamais appliqué cette loi. Et des chiffres plus récents montrent que ces mauvais résultats impactent particulièrement les élèves LGBT+.
Selon une grande enquête menée pour le Mag Jeunes LGBT entre le 23 novembre 2017 et le 26 janvier 2018 sur 335 personnes LGBT+ de 13 à 31 ans, dont Têtu révèle en exclusivité les résultats , trois élèves LGBT+ sur quatre n’ont eu qu’entre un et trois cours d’éducation sexuelle tout au long de leur scolarité. Pire, un sur dix n’en a eu aucun. Pourquoi ? Probablement parce qu’aucune sanction n’est prévue à l’égard des établissements fraudeurs.
À l’école, ce sont les maîtresses et les maîtres qui prodiguent les cours. Au collège et au lycée, les séances doivent se faire en binôme et peuvent être données par les enseignants eux-mêmes, par des personnels d’éducation sociaux et de santé ou par des intervenants extérieurs agréés.
Mais alors, les questions LGBT sont-elles abordées lors de ces fameux cours ? Sollicité sur ce point précis, le ministère de l’Éducation nationale ne nous a pas directement répondu. Au lieu de cela, nous avons reçu une batterie de documents en tout genre, dont des liens vers des « ressources thématiques » à destination des enseignants. Il ne s’agit pas d’un programme à suivre à la lettre, mais plus de recommandations ou de bonnes pratiques. Et après avoir un peu fouillé, certains documents ont retenu notre attention.
Des exercices très hétéronormés
Sur le site qui héberge ces outils pédagogiques, Edusol, sont proposées au téléchargement depuis 2016 des fiches thématiques sur divers sujets. La n°4 est intitulée : « De l’éveil de la sexualité à la rencontre de l’autre ». On y propose aux enseignants – de collèges et lycées – d’organiser des activités, dont l’une d’entre elles consiste à imaginer la fin d’une histoire. Scénario 2 : Charlotte et Denis ; Scénario 3 : Marc et Sophie ; Scénario 4 : Véronique et Michel ; Scénario 5 : Toufik et Marie…
Seul le scénario 1 laisse planer le doute sur le sexe des protagonistes, évoquant « Dom » et Claude.
En clair, tous les exercices sont basés sur la dualité fille/garçon et mettent en scène des couples hétérosexuels. Une autre activité propose de se réunir en petit groupe pour répondre aux questions suivantes : « Que pensez-vous que les filles attendent des garçons ou des filles dans la relation amoureuse ? » et inversement, ou « quelles sont vos attentes, vos questions et vos appréhensions par rapport à la “première fois” » ?
« Pour cette activité il peut être judicieux de séparer les filles et les garçons pour une expression plus libre », précise le document. Même si l’on note un effort d’inclusion avec la formulation « attendent des filles ou des garçons », en discuter en non-mixité n’est pas franchement la meilleure idée. Il suffit de lire les résultats de l’enquête du Mag Jeunes LGBT pour s’en rendre compte.