Ce logiciel devait révolutionner les commissariats et aider les policiers à la rédaction des plaintes. Moderne, intuitif, les superlatifs étaient de sortie à l’époque. Mais il s’avère être un échec. Ce progiciel baptisé Scribe est désormais une momie informatique, un projet mort-né. Il reste la facture, estimée à plus de 11 millions d’euros. Son abandon programmé a provoqué ses dernières semaines l’ire des plus hauts responsables de la police nationale.
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Pourtant, poursuivent les agents contactés ces derniers jours, "on y a tous cru". Il y a trois ans, un enquêteur nous avait effectivement fait une belle démonstration depuis son clavier, et raconté tout le bien qu’il pensait du projet Scribe, avec ses équipes mixtes d’agents très expérimentés, parmi les meilleurs limiers de la police judiciaire, associés en direct aux grandes réflexions stratégiques avec l’opérateur informatique, en l’occurrence la société Capgemini qui avait remporté le contrat.
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[…] Le marché est donc remporté par le géant des services informatiques Capgemini. Un progiciel généralisé pour tous les services de police fin 2019, début 2020 est annoncé. Mais au bout de deux ans, Scribe a déjà pris du retard et le chef de projet quitte la société prestataire avec la moitié de son équipe.
L’année dernière, la société réalise un audit et conclu que le projet Scribe va dans le mur, qu’il y a un gros problème sur l’architecture même du projet. Ces dernières semaines, furieux, les plus hauts responsables de la police nationale font les comptes : 11,7 millions d’euros sont partis en fumée, salaires des policiers détachés compris. Ils réalisent aussi que le dossier est bien bétonné juridiquement et qu’il n’y aurait aucun recours juridique possible contre Capgemini, surtout que les torts seraient quand même partagés, dit-on place Beauvau.
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