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Faut-il vraiment travailler ?

« Les oiseaux des champs ne filent ni ne tissent... »

La question se pose de plus en plus nettement : nous sommes 6 millions, 6 millions de Français (pourvu que le CRIF ne nous attaque pas pour « utilisation non autorisée du Nombre sacré ») à ne pas pouvoir ou ne pas vouloir travailler selon le Pôle emploi et le MEDEF, et il y a de moins en moins de travail salarié (l’uberisation gagne du terrain). L’effet de ciseaux risque d’être violent dans quelques années. Cette évolution, secrètement désirée par les instances libérales (Banque, CAC40, gouvernement corrompu) est-elle inéluctable, et si oui, peut-on en tirer avantage ? Il semble que oui.

 

Parmi ces 6 millions d’inactifs forcés (sachant qu’une partie d’entre eux fait du black ou du « complément de revenus », pour parler poliment), beaucoup aimeraient retrouver un emploi bien rémunéré mais la proportion de « sans diplôme » (l’étape avant « sans abri ») est évidemment forte dans le tas. Sachant que 150 000 jeunes sur 800 000 (par âge dans la tranche 15-19 ans) quittent le cursus scolaire sans diplôme chaque année, ça commence à chiffrer. De plus, les entreprises préfèrent les 25-45 ans, plus malléables, plus dynamiques, plus interchangeables et moins chers que les plus de 50 ans. Ah, l’homme blanc de plus de 50 ans, c’est pas son jour, c’est pas son époque !

 

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Merci Fillon !

 

Près d’un million de plus de 50 ans (912 000 précisément) en âge de travailler sont au chômage. Et personne ne se bouscule pour les employer. Or, un quinquagénaire du XXIe siècle n’est pas un quinquagénaire du XIXe siècle. Les tranches touchées par le chômage structurel sont donc les 18-25 ans (22% au chômage) et les plus de 50 ans, et ça commence à descendre à 45. Les grandes entreprises et les syndicats patronaux doivent avoir des stats sur la rentabilité personnelle par tranche d’âge que nous n’avons pas.

 

Il faut se rendre à l’évidence : à moins d’un changement de régime ou d’un virage économique brutal dans les années qui viennent, le travail, dont la rareté sert l’idéologie libérale puisqu’elle asservit le travailleur, se partagera entre deux tribus : les élus, nantis de diplômes supérieurs, et les servants, qui assureront le service après-vente de la Machine économique. Avec de moins en moins de classe moyenne au milieu.
C’est l’effet libéral, Guilluy et d’autres l’ont décrit : le libéralisme écrase tranquillement mais sûrement la classe moyenne. Qui est touchée à tous les niveaux : retraités, cadres, employés, ouvriers... En dessous, 9 millions de pauvres (moins de 1026 euros par mois, selon la norme européenne, ou 60% du revenu médian) se débattent et s’en « sortent » uniquement grâce aux aides sociales de l’État. Sans elles, on ne préfère pas imaginer ce qu’il peut se passer.

« Dans les foyers modestes, plus de la moitié d’entre eux n’arrivent pas à payer la cantine ! C’est une tendance confirmée par nos 80 000 bénévoles, dont certains travaillent dans l’Education nationale. Et bien souvent, les dépenses de nourriture deviennent la variable d’ajustement face à toutes les autres dépenses contraintes comme le logement, la santé, l’électricité... Il y a un problème quantitatif : on saute un repas (notamment chez les étudiants auprès desquels le Secours populaire installe des antennes et distribue de l’aide alimentaire dans les campus) et un problème qualitatif : les gens achètent les produits les moins chers, les plus caloriques, les pâtes, les chips, on prend alors de mauvaises habitudes alimentaires. On est loin du discours sur les cinq fruits et légumes par jour ! Une situation difficile à vivre et excluante lorsque vous entendez à longueur de journée qu’il faut manger équilibré. » (Richard Béninger, secrétaire national du Secours populaire)

La bouffe est une chose, les vacances aussi (un quart des 8,8 millions de pauvres ne savent même plus ce que c’est), mais il y a l’espérance de vie : moins 6 ans pour les plus modestes.

 

 

Mécaniquement, il y aura donc plus de pauvres dans les années qui viennent. Faut-il s’y préparer ? La société elle-même doit-elle s’y préparer ? C’est là où intervient Paul Ariès et son éloge de la gratuité. Voici l’intro de son article dans Le Monde diplomatique de novembre 2018 :

Le projet de revenu universel suscite l’enthousiasme de certains, dans leur immense majorité animés par un souci d’équité et de générosité. Mais leur ambition repose-t-elle sur des fondations solides dès lors qu’elle postule l’idée d’une « crise du travail », laquelle suggère qu’une partie de plus en plus importante de la population ne trouvera plus à s’employer ? La croissance de la productivité s’établissant à un niveau historiquement faible depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on pourrait au contraire conclure que les humains n’en ont pas fini avec le labeur. Ne vaudrait-il pas mieux asseoir sa réflexion sur l’identification d’une autre crise : celle de la marchandisation ?

L’idée de Paul Ariès est somme toute assez simple : la gratuité coûterait moins cher à la société que le revenu universel. Et il le prouve.

Le capitalisme, dont la vocation consiste à transformer le monde en marchandises, ne peut poursuivre ce processus sans menacer l’humanité d’un effondrement à la fois financier, social, politique et écologique. Prendre acte de cette situation conduit à prôner un autre type de revenu d’existence, démonétarisé. En d’autres termes : la gratuité, dont il s’agirait de défendre l’extension, car elle n’a jamais totalement disparu. Revenu universel ou gratuité, ainsi se résume le dilemme : vaut-il mieux donner de l’argent aux citoyens ou leur fournir des services gratuits ?

L’article fait 4 pages alors on vous la fait courte. Une expérience britannique sérieuse a montré que le RUB (revenu universel de base) reviendrait à 290 milliards d’euros au pays, contre 48 pour une gratuité des services publics, dits aussi services universels élémentaires : logement, nourriture, santé, enseignement, services de transport, services informatiques, etc. Cette démarchandisation est intéressante, peu coûteuse, et le champ du gratuit peut s’élargir. Ariès adosse la gratuité à des règles, et à quelques limites : en Île-de-France, la gratuité totale ne poserait pas un problème de coût mais de saturation du réseau.

 

 

Les objecteurs de croissance vont plus loin que cette petite famille :

 

Ce changement de paradigme n’est pas nouveau, il remet au goût du jour les adeptes de la décroissance qui prônaient déjà l’abandon de notre système économique dans les années 60, celui de l’abondance et de la (sur)consommation... des ressources naturelles. Aujourd’hui, on voit que ce même système peut évoluer en douceur et de l’intérieur grâce au principe de la gratuité. Si l’envie politique est là.
Et c’est tout le problème : on ne parle que « croissance », « dette » et « PIB », on fait croire que le chômage peut baisser mais les politiques suivies depuis les années 70, celles du développement du chômage de masse parallèlement à la naissance de la dette – comme par hasard ! – prennent toutes le chemin de la marchandisation à outrance. Une marchandisation qui tue le travail, ou plutôt le travailleur. Le capitalisme veut tout vendre car il a besoin de toujours agrandir son marché. On le voit avec le début de la vente de bébés, ces nouveaux produits pas chers du tiers-monde.

Le capitalisme finira-t-il par se vendre lui-même à la découpe ?

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  • #2189141
    Le 30 avril 2019 à 15:04 par domus
    Faut-il vraiment travailler ?

    ne pas confondre travailler et faire un métier utile, avec conscience et professionnalisme, et tous les boulots de merde qui ne servent à rien, ( plateforme téléphoniques pour vous vendre tout et n’importe quoi par exemple ), sauf à enrichir les patrons de ces boites. Le travail est l’épanouissement de l’homme, car de lui-même, il a besoin de construire, de s’occuper, de comprendre, de faire avancer le progrès... Et ceux qui se disent hors du système, vivent forcément sur le dos du travail des autres donc de leur argent, à un moment donné. il faut juste que certains métiers soient supprimés car ils coutent trop cher en rendant plus de choses gratuites ( ex : les transports, l’argent qui est dépensé pour payer les contrôleurs seraient autant économisé, et faire ce boulot ça n’est pas terrible ). Avec la technologie, on peut travailler 25 h par semaine que ça ne toucherait pas le PIB, c’est ce qu’on fait pendant ce temps qui importe, pas le nombre. Pendant ce temps libre, on pourrait faire des tas de choses créatives, du bénévolat, et s’épanouir dans le partage bien compris, pas le " je me sers car la propriété c’est mal " . Et s’instruire, car apprendre prend du temps.

     

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    • #2189246
      Le Avril 2019 à 17:27 par Panda et Ours.
      Faut-il vraiment travailler ?

      Et par le travail la récompense à savoir le salaire qui est bien plus qu’une gratification personnel.

       
  • #2189145
    Le 30 avril 2019 à 15:09 par delphin
    Faut-il vraiment travailler ?

    Pour moi, tout problème est philosophique, foncièrement ;
    Voilà où nous en sommes : faut-il "gagner sa vie" intégrer le corps social, ou préserver son être, chercher à acquérir sa propre authenticité, voir son bonheur ?
    .... Je penche pour la 2e option ; à l’heure où le stress, les impératifs de performance et la standardisation rendent l’individu aliéné, le monde du salariat est devenu clairement une dictature ; il faut (momentanément) quitter le collectif pour remettre de l’individuel, au risque d’être "l’untermensch" décrit par Alain.
    Quel système économique nous sortira de ce merdier ?... je fais confiance au génie créatif humain pour y remédier.

     

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    • #2189250
      Le Avril 2019 à 17:36 par Panda et Ours.
      Faut-il vraiment travailler ?

      La deuxième option oui, si seulement on n’est pas un parasite impuissant qui représente une charge pour la société.
      C’est à dire si on est autonome, qu’on a déjà travaillé pendant dix ans et qu’on a mit de l’argent de côté pour s’acheter un bien immobilier loin des grandes villes, et qu’on enchaine les petits boulots, les périodes d’activité et d’inactivité volontaire.

       
    • #2189736
      Le Mai 2019 à 12:24 par delphin
      Faut-il vraiment travailler ?

      Oh vous savez, "parasitage" et "charge pour la société" sont des termes aléatoires et bien dénués de sens, aujourd’hui ;
      C’est un système entier qu’il faudrait ne plus rendre "parasite", mais c’est une discussion qui nous mènerai loin, j’imagine !
      L’individu, au milieu de tout ce fatras, fait ce qu’il peut...
      Parfois, éviter le salariat, c’est sauver sa vie, ou le peu d’âme qui nous reste

       
  • #2189174
    Le 30 avril 2019 à 15:45 par nadir
    Faut-il vraiment travailler ?

    Cela me fait penser au "chômeur de Clochemerle" ... Un beau film de Fernandel... A voir et revoir
    Plutôt que de parler de travail, d’employabilite... Pourquoi on ne parlerait pas plutôt d’utilité.. pour soi même et les autres, et de besoins ?

     

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    • #2189276
      Le Avril 2019 à 18:24 par michel amm
      Faut-il vraiment travailler ?

      Ce dont tu voudrais parler à un nom.

      Cela s’appelle le service.

       
    • #2189398
      Le Avril 2019 à 21:46 par nadir
      Faut-il vraiment travailler ?

      Oui mais service... cela renvoie au servage...

       
    • #2189472
      Le Avril 2019 à 23:52 par michel amm
      Faut-il vraiment travailler ?

      @Nadir Le mot service ne vient pas de servage. Les deux mot on une même étymologie mais un contexte différent.

      Service.
      Étymol. et Hist. A. « Ensemble des obligations envers une autorité » 1. ca 1050 relig. servise « ensemble d’obligations envers Dieu » (Alexis, éd. Chr. Storey, 277) ; spéc. ca 1100 faire sun servise (de Dieu) (Roland, éd. J. Bédier, 3666) ; ca 1150 servise « office funèbre » (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 251) ; 2. ca 1100 féod. « ensemble d’obligations d’un vassal envers son suzerain » (Roland, 298), subsiste comme terme de civilisation ; 3. ca 1100 « ensemble des obligations envers l’État, l’autorité publique (ici Charlemagne) » (ibid., 1727) ; spéc. a) 1270 services en parlant des obligations militaires (Establissemens de St Louis, livre I, chap. 61 ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p. 153) ; cf. Ac. 1718

      Je suppose que tu considères que tu n’as aucune obligation envers quiconque, encore moins envers notre société.

      Dans ce cas, il serais juste que tu n’aie aucun droit.

      Si tu as des droits il est juste que tu aie des devoirs car les droits des uns n’existent que par les devoirs de autres.

       
    • #2189883
      Le Mai 2019 à 16:47 par nadir
      Faut-il vraiment travailler ?

      Merci bien Michel Amm pour ta réponse très intéressante, que je viens juste de voir.
      Non au contraire de ce que tu supposes, je considère que l’on a plus d’obligations et de responsabilités que de libertés...
      C’est vrai, c’est un beau mot ce "service", d’ailleurs je viens de me rappeler qu’ il est présent aussi dans la culture islamique : "abd" signifie serviteur de...

       
  • #2189265
    Le 30 avril 2019 à 18:12 par Riton
    Faut-il vraiment travailler ?

    Le travail c’est la santé, ne rien faire c’est la préserver !

     

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  • #2189294
    Le 30 avril 2019 à 19:22 par Heujaine linda
    Faut-il vraiment travailler ?

    Mr Soral, vous avez entendu et compris les consciences des Peuples. Si on opte et fait ce choix, on tuera enfin le capitalisme.

     

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  • #2189442
    Le 30 avril 2019 à 22:49 par sisma
    Faut-il vraiment travailler ?

    Travailler et produire sont deux choses différentes.

    L’homme doit fatalement produire les choses nécessaires à sa survie. Le travail, en revanche, il n’y a qu’un capitaliste pour nous faire croire à sa nécessité.

    Apparu au XIIe siècle, selon Alain Rey, le mot « travail » est un déverbal de « travailler », issu du latin populaire « tripaliare », signifiant « tourmenter, torturer avec le trepalium ». Au XIIe siècle, le mot désigne aussi un tourment (psychologique) ou une souffrance physique (le travail d’accouchement).

    .

     

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  • #2189463
    Le 30 avril 2019 à 23:36 par Locksman
    Faut-il vraiment travailler ?

    Je pense que quand on aborde le sujet du travail il faut faire une distinction entre le travail proprement dit et le salariat qui sont deux choses très différente.
    Je n’arrivais pas a penser correctement sur ce sujet avant de faire cette distinction fondamentale.

    Le travail nourrit l’homme, le salariat est une aliénation.
    Dans la Grèce antique et aux temps de l’esclavage aux États-Unis les esclaves servaient à entretenir le domaine de riche famille, dans la cuisine, dans les champs, à l’étable ou dans les ateliers de tissu.
    Le salariat est le pacte social proposé aux anciens esclaves pour que leurs maitres, non content de continué à les exploités, n’aient plus à payé leurs soins, leurs gîtes et leurs couverts mais puissent plutôt les leurs vendre ou leurs louer.

    Le monde du travail est un système aliénant extrêmement déséquilibré et absurde, quand on regarde la grille des salaires, les travaux les plus pénibles, qui demandent le plus d’effort ou de soin, ou qui sont les plus risqués ne sont pas les mieux payés.

    Les nations sont des appareils de production et nous en sommes les rouages, pour créer du travail il faut de la croissance, pour avoir de la croissance il faut produire, pour produire il faut des ressources et les ressources ne sont pas infini, sans parlé des déchets.
    Donc tout cela nous mène manifestement dans le mur.

    La disparition du travail du à l’automatisation généralisé et au progrès de l’intelligence artificiel pose des problèmes qui vont allez en s’accroissant, des savoir-faire manuel vont se perdre, d’autre vont se créer mais toujours plus captif de techniques et brevets détenu par des entreprises multinational apatride.
    Comme les mécanos qui ne peuvent quasiment plus réparer une voiture récente sans ordinateur.
    Mais automatisé une partie des taches d’un ouvrier est la première étape avant une automatisation complète...

    Il n’y a pas assez de travail pour tout le monde la logique voudrais qu’on le répartisse, tout comme les richesses d’ailleurs.
    Néanmoins il y a des fonctions indispensable qui demandent une spécialisation très importante comme les médecins, enfin tant qu’on les a pas remplacé par des robots...

     

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    • #2189644
      Le Mai 2019 à 09:21 par Panda et Ours.
      Faut-il vraiment travailler ?

      Je pense que c’est important d’insister là-dessus.
      Les travaux les plus pénibles sont pour la plupart d’entre eux sous-payés alors que dans le même temps les métiers qui ont pour fonction de détruire davantage le travail sont très bien rénumérés en plus d’être recherchés. Les métiers du numérique, de l’informatique, les industries téchnologiques et l’ensemble des métiers qui font avancer ces métiers, les avocats, le conseil, la comptabilité.

       
  • #2189502
    Le 1er mai 2019 à 01:33 par Cosmos
    Faut-il vraiment travailler ?

    J’ai posé ma démission ce mois-ci et je suis en plein préavis. Je serais bien resté car j’aime mon job mais j’en ai ras le cul de ma direction et du management qui en découle. Je lisais un article sur le principe de Peter qui colle parfaitement à ma hiérarchie. On est une petite poignée à faire le job entourée de parasites qui fuient le travail et se reposent sur nous. Comme quoi, il ne suffit pas d’être chômeur pour dépendre des autres. Mon boss à mon avis conscient de son incompétence, a su s’entourer de pistonnés et de cireurs de pompes tous autant mauvais les uns que les autres afin de conserver sa place en échange de divers privilèges dont je fais les frais avec d’autres collègues. Car ces gens mauvais, il faut bien compenser quelque part la charge de travail qu’ils sont incapables d’assumer ou qu’ils ne veulent tous simplement pas faire.

    Je vais donc me retrouver au chômage sans indemnités et tout ce que cela implique car en France on te verse pas ton chômage si tu décides de quitter ton travail pour des questions de principes moraux.

    Je dois avouer néanmoins que ce misérable spectacle de panique grandissant jour après jour auquel j’assiste est à la hauteur du prix que cela me coûte. Le réel finit toujours par revenir et s’imposer.

    Quel sentiment de liberté que d’agir en phase avec soi même en suivant ses valeurs.

     

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    • #2189701
      Le Mai 2019 à 11:25 par Leïla
      Faut-il vraiment travailler ?

      Salut Cosmo,

      J espère que mon tutoiement ne va pas t offusquer.

      Je m adresse à toi car ton vécu (dans ton travail) ressemble au mien.Je vais "tâcher de la faire courte". J ai travaillé pendant plus d une décennie dans un bâtiment qui gaspille beaucoup de papier si tu vois ce que je veux dire... (non, ce n était pas une imprimerie et ni une fabrique à papier WC quoique...).Je ne t apprends rien : univers politisé. Beaucoup de pistonnés sans la moindre compétence, diplôme, intelligence, culture.Des valeurs ? Pas une once. Gauche du travail ? Pas un yota. Je tiens à dire que parmi ces larves, j ai eu une infime rencontre de personnes compétentes et bien éduquées ou compétentes et très instruites. Et eux, je les ai toujours dans mon cœur de croyante. Bref, un évènement de type "tsunami" a ravagé mon âme et esprit:un très bon pote collègue a rejoint le Seigneur lors des attentats de Bruxelles. Imagine le trauma "mort sur le chemin de travail". Travail dans lequel lui et moi étions des ennemis pour ces suppôts de Satan (Direction). On leur a tenu tête pendant plus de 7 ans. Ce bras de fer quotidien était plus épuisant que de travailler par moment si pas souvent car la Direction faisait feu de tout bois pour qu on se taille de notre propre gré. Nous virer leur était impossible car on fournissait un travail de qualité. Il restait alors le plan B "et si on les mettait au placard ou mieux, leur pourrir la vie de travail". Bref, peu de temps après sa mort (il me faisait penser à la fois, à Le Luron avec son côté propre sur lui, cultivé, humoristique et à Coluche et Ballavoine pour son côté humaniste et bienfaiteur), je ne pouvais plus continuer à travailler avec ce ressenti : les couloirs de ce travail me paraissaient comme des couloirs de la mort (peine de mort et soins palliatifs). Je sentais la mort partout. Les collègues avaient un goût de chimio et d euthanasie. Les sbires de la Direction (management à la Léline) avaient un goût de sang et de brûlé. À partir de là, mon âme faisait bouclier et après plus moyen de vouloir travailler dans ce lupanard.Après une absence de 3 trimestres, j ai été virée. Un sentiment mêlé de déception (perte d emploi) mais mais tellement soulagée de ne plus être asservie. Soulagée de ne plus être dans un cimetière des éléphants. Soulagée de ne plus "dépendre" financièrement de cette Direction bolchevique et trotskiste. Ma devise du travail : si les valeurs de ce travail ressemblent aux miennes, alors travaille.Sinon,

       
    • #2189786
      Le Mai 2019 à 14:08 par Leïla
      Faut-il vraiment travailler ?

      Suite et fin de mon message (finalement, j ai fait plus long). Sinon, non pour un travail qui m a certes erpagnée du chômage mais au fond de moi, j avais l impression de ne rien faire d important. Mon pote décédé et moi avions ajouté à ce travail un supplément d âme envers les administrés. Le retour très positif de ces gens nous apportait du baume au cœur. Les échanges avec certains collègues de confiance nous permettaient aussi de "tenir". Mais bon, la sélection naturelle de ce milieu a fait qu on a été éliminés. Néanmoins, j’ai vu ma qualité de vie qui a augmenté en ne travaillant plus avec eux. Heureusement que ma foi ne m a toujours quittée. Je consomme moins. Je ne suis et n ai jamais été dans aucun réseau social. J ai toujours eu cette soif d apprendre. J’ai et ai toujours eu une hygiène de vie. Bref, avoir été dans ce milieu a été une expérience de vie. À recommencer dans ce milieu ? Jamais ! Au final, me concernant, j ai gagné en qualité de vie mais j ai perdu un être formidable. Et ça, c est une autre sujet...

      Je te souhaite une vie épanouissante, pleine de vitalité (il en faut car nos retraites, ça sera à ???), enfin tout ça pour te dire : on ne peut pas tout avoir mais apprecier les simples choses de la vie, ça, c est 80% du bonheur. Pax et Salam

       
    • #2190103
      Le Mai 2019 à 00:11 par Cosmos
      Faut-il vraiment travailler ?

      Merci pour ton témoignage. Je suis navré pour ton collègue cela a dû être terrible..
      Je trouve que nos histoires se ressemblent un peu car ce qui a mis le feu à la mèche est lié aussi à mon meilleur collègue qui a été viré d’une manière très brutale comme ça du jour au lendemain. Un gros bosseur ainsi que le genre de type capable de te remettre de bonne humeur un jour où tu es mal luné !
      Je n’ai aujourd’hui plus vraiment d’intérêts à venir travailler, l’équipage de ce navire n’est plus le même car d’autres l’ont quitté ces dernières années. Le climat a changé, un jeu collectif à cédé sa place à un jeu de compétition.
      Notre chemin d’existence croise celui des autres mais quoi qu’il arrive il faut maintenir son cap !
      Je te souhaite le meilleur pour ton futur. :)

       
    • #2190198
      Le Mai 2019 à 11:18 par Leïla
      Faut-il vraiment travailler ?

      Hep Cosmo !

      Tout comme toi, il fut un temps où il y avait un esprit collectif, voire festif dans cette Administration.Est ce lié à une ancienne génération ("old school") ? Mes 3 premières années de travail furent les plus belles parce que les 3/4 des collègues avaient entre 50 et 60 ans. Le travail était fait sans la moindre compétition et soif du pouvoir. Après, ma génération est arrivée. Et là, patatras, des jeunes femmes fraîchement diplômées de l Université, sans la moindre expérience, sont arrivées avec des canines qui raillaient le parquet.On recevait des ordres de petites s... Oui, elles l étaient car elles étaient prêtes à tout pour prouver ses pseudos connaissances de la matière. Quant aux jeunes hommes qui étaient recrutés, aucune virilité. Ils devaient se montrer insipides, incolores et inodors. Ils devaient obéir, se taire même s ils étaient humiliés. Mon boss de l époque me l a avoué (quel idiot d avouer un truc pareil devant sa subordonnée). J ai vu même des jeunes femmes de mon âge, voire un peu plus arrivées sans diplôme et même topo que les universitaires, elles se la jouaient "grandes dames fatales". Faut dire que ce boss leur faisait miroiter beaucoup de choses...et comme tu passes du statut "madame pipi", (métier que je respecte) à madame secrétaire officielle du boss, tu peux te choper la melonite.Pour aborder un sujet plus "léger ", le cul. Certaines se donnaient utilement comme dirait Tonton Soral, d autres pour se prouver qu elles avaient un grand pouvoir de séduction. Outre ces faits et période de transition de générations, s ajoute cette tâche à la mode depuis 2008 en Belgique et en France : remplir les tableaux Excel. Sans oublier la pseudo crise financière mondiale de 2008 qui nous a obligés à faire des économies sur tout. Enfin, je crois que tu perçois maintenant un peu plus cet univers impitoyable qui était mon travail (Daaallas, ton univers impitoyable).

      Pour terminer, crois-moi qu on a trouvé notre salut car désormais, nous ne sommes plus leurs "proies". Wow, rien que ça, je nage dans le bonheur. Sinon, tout comme toi, la réalité te rattrape (les finances sont très diminuées, on angoisse pour avoir toujours un toit et une nourriture équilibrée) mais de grâce, il faut garder espoir !!!

       
  • #2189770
    Le 1er mai 2019 à 13:39 par Metasemitic devil
    Faut-il vraiment travailler ?

    Le travail utile est avant tout celui qui nous plaît ; il nous plaît en raison de son utilité, valorisante pour soi-même, et en raison du bonheur que l’on ressent à l’exercer, malgré ses difficultés. Aujourd’hui, les métiers non seulement servent davantage l’élite capitaliste que le bien général mais en plus, avec la concurrence et le chômage, ils deviennent ou sont devenus de plus en plus rébarbatifs" ou "déplaisants". Bref, il y a un pouvoir à reprendre sur le travail, la façon dont on travaille, et peut-être qu’une application de la théorie de la gratuité d’Ariès pourrait rendre la liberté d’accomplir cette mission... ou peut-être pas ; il faut aussi changer les moeurs en profondeur. Les négateurs de l’utopie décroissante affirment qu’on ne peut plus se passer de la médecine moderne et de la haute technologie qu’elle sous-tend, mais d’une part la grande majorité des maladies contemporaines sont liées aux multiples stress, à la malbouffe et à l’excès de travail, tous dépendants du système d’exploitation capitaliste qu’il s’agit de quitter, d’autre part il faut rappeler l’exemple de Cuba, qui illustre une possibilité.

     

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  • #2190701
    Le 3 mai 2019 à 05:20 par Laura
    Faut-il vraiment travailler ?

    Bonjour, vous parlez, je trouve pour une catégorie sociale, personnellement, j’ai toujours travaillé, je n’ai jamais voulu de CDI car je voulais rester libre, j’ai enchaîné des boulots alimentaires à des boulots qui me passionnaient, je l’ai fait avec bonheur, simplement parce que ma conception de la vie fait que je trouve l’équilibre même dans les tâches humbles. Pas de CDI, une multitude d’expériences dans différents domaines, je n’ai jamais été lassé, quand je sentais que je n’étais plus motivée, je changeais de secteur, plusieurs formations dans des univers différents, mais il y a toujours des passerelles, là je suis en agriculture, quand je vois que les agriculteurs ne trouvent plus de main d’oeuvre et que se sont les étrangers qui viennent travailler, je me dis quand effet, on est mal barré, après, j’ai un choix de vie particulier et je ne roule pas sur l’or, mais je vis la vie que j’ai choisie, être en bas de l’échelle et être heureux, voilà qui fait bien chier ceux d’en haut, de plus je suis heureuse d’avoir pu élever mes enfants sans avoir à passer par l’assistanat. Je ne regrette pas d’avoir bossé, souvent dans des boulots physiques, j’ai toujours aimé apprendre et j’ai beaucoup appris que se soit humainement, manuellement, de plus je trouve qu’il est plus facile de faire bouger les choses de l’intérieur, après il faut avoir le tempérament.

     

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