Moi je vous remercie pour votre commentaire, car effectivement, les interventions de M. Moreau relayées sur le site sont certes toujours intéressantes, mais invariablement il s’agit de points de vue ultra pro-russes (ce qui n’est pas une tare en soi bien sûr, il en a naturellement le droit, il faut juste le savoir, comme dirait le boss).
Effectivement, pour expliquer la manière de penser des Baltes et des Polonais de l’Est, il n’est pas inutile d’avoir à l’esprit ce qu’était la "première occupation soviétique" (1939-41), dont la brutalité est inscrite dans la chair de ces nations (pour la Pologne par exemple, il s’agit de 1.200.000 déportés en moins de 2 ans, avec peu de retours), ainsi que la deuxième occupation (après 1944 : partisans anti-communistes dans les forêts parfois jusqu’au début des années 1960 !!). Dès 1939, la "pointe de la flèche" soviétique pour disloquer ces sociétés était d’ailleurs constituée par une communauté précise, ce qui n’excuse certes pas ce qui est arrivé après 1941, mais ça explique pas mal de choses, à la base de sentiments vivaces encore parfois de nos jours (comme d’ailleurs les Soviétiques avaient tenté de le faire en 1920, mais cette fois-là ils s’étaient fait casser les dents devant Varsovie en août 1920, dans ce qu’on a appelé "le miracle de la Vistule").
Bref, et c’est bien normal, c’est différent de voir la Russie depuis la France et être frontalier de la Russie, voire être son adversaire séculier.
La Russie est un grand pays, une grande culture, sans nul doute. Mais ce n’est pas la seule dans le coin. Il s’agit là de toute façon des territoires où, depuis des siècles, des "plaques tectoniques" des cultures frottent entre elles : culture schismatique (orthodoxe) teintée d’orientalisme (fougue, fatalisme et autocratie), culture hérétique (luthérienne), efficace et propice au développement économique, et la culture catholique romaine teintée de latinité (probablement politiquement la plus naïve avec sa "liberté dorée", la mienne).