Fabrice Beaur est un journaliste français qui s’est expatrié en Russie. Interrogé par le site iranien parstoday.com, il envoie du bois sur les dirigeants de sa chère patrie, comme si la distance libérait la parole...
« Les gens qui arrivaient au pouvoir avaient encore, un tant soit peu, surtout au XXe siècle, un peu à la fin du XIXe siècle, une sorte de responsabilité vis-à-vis de son peuple et de l’État. Aujourd’hui, mais plus du tout, ces gens-là ne défendent même plus l’État français, ils ont fait sécession du peuple. On entend des ministres qui disent qu’il faut tirer dans la foule, le Président qui à l’étranger, à l’étranger !, même pas en France, à l’étranger dans une conférence de presse crache sur le peuple français. Voilà, vous avez l’image aujourd’hui de la classe politique qui n’a strictement rien à faire effectivement de l’État, pour eux ils sont là dans un monde mondialisé et ils parlent de fake news mais ce sont les premiers producteurs de fake news... »
(Le site Parstoday connaissant des problèmes techniques, la vidéo sera remise dès réparation)
Aujourd’hui, sans tomber dans le complotisme le plus absolu, on comprend que la politique est devenue un enchaînement d’ingénieries sociales plus ou moins réussies. Partout, les informations gênantes pour l’oligarchie font l’objet de contre-feux permanents attisés par les petits soldats des médias aux ordres d’une caste qui n’en a effectivement plus rien à foutre de la France et de ses habitants.
Pour preuve, la moindre tombée de neige, pourtant prévue et prévisible, plonge des pans de départements entiers dans l’obscurité : vendredi 15 novembre 2019, c’était 350 000 foyers qui n’avaient plus d’électricité, ils sont encore 190 000 le lendemain. Et pourquoi cela arrive-t-il, alors que ça n’arrivait pas ou plus avant ? Parce que les services publics ont été étranglés par la caste libérale au pouvoir, qui fait prendre à EDF des parts dans les pays de l’Union européenne, mais qui se moque d’une situation à flux tendu sur le sol national.
EDF est le premier fournisseur et producteur d’électricité en Europe, et le processus de privatisation est en cours puisque l’État n’est plus l’unique actionnaire (à 80 % en 2019). Car l’État français, qui n’est plus souverain, applique depuis 20 ans la consigne anti-monopole de l’UE. Or le monopole, en la matière, une matière aussi stratégique et « quotidienne » pour les Français, c’était la définition même du service public.
On voit aujourd’hui les résultats de cette stratégie destructrice dans le secteur de la santé, qui était le plus performant du monde, que les peuples du monde nous enviaient (et nous envient toujours, vu le nombre de malades étrangers qu’on soigne gratuitement, et même ça c’est une ingénierie diabolique), une stratégie destinée à bien soigner les riches et à abandonner les pauvres à leurs maladies. Surtout si elles sont graves. Pour nous, il s’agit ni plus ni moins de terrorisme contre le peuple. D’ailleurs, les séquences terroristes tragiques de ces dernières années sont une autre forme de terrorisme contre le peuple. En toute logique, d’après ce que l’Histoire nous enseigne, ce terrorisme du haut contre le bas devrait se retourner.
Nous vivons donc une dénationalisation à tous les niveaux : politique, économique, social, culturel. Macron et sa clique sont là pour casser ce que les Français ont bâti en 1000 ans de dur labeur, au profit de groupes privés qui salivent sur la production de richesse nationale. La dette, c’est ça.