À la veille de la manifestation du 14 novembre à Paris, 70 chefs de départements médico-universitaires signent une tribune dans Le Monde pour alerter sur la situation de l’hôpital public en France.
« L’hôpital public français a acquis depuis des décennies une réputation d’excellence [...] Nous vous alertons car ce système s’écroule et nous ne sommes plus en mesure d’assurer nos missions dans de bonnes conditions de qualité et de sécurité des soins ».
Dans une tribune publiée par Le Monde le 13 novembre, 70 directeurs de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) demandent plus de moyens pour les hôpitaux publics.
Un soignant sur deux exposé au burn out
« L’accès au diagnostic et aux soins médicaux et chirurgicaux à l’hôpital public est extrêmement difficile, et les équipes soignantes démotivées. Les délais de programmation des interventions s’allongent, les soins urgents ne sont plus réalisés dans des délais raisonnables », alertent-ils. Conséquence : « Les usagers sont de plus en plus obligés de se tourner vers les établissements privés », déplorent les signataires.
Selon les responsables, de nombreux postes de soignants ne sont pas pourvus et des personnels vont jusqu’à quitter les hôpitaux. « 49 % des professionnels de santé sont exposés au burn out », constatent-ils.
Pour pallier ce problème, les signataires de la tribune proposent trois pistes. Ils appellent à « réviser à la hausse » l’objectif national des dépenses d’assurance maladie et à revaloriser « le salaire des personnels paramédicaux, infirmiers en premier lieu, et des médecins ». Plus globalement, cela signifie « une refonte complète » de l’hôpital public français.
Le 10 octobre, un collectif inter-hôpitaux composé de plusieurs centaines de médecins et personnels soignants avait décidé d’organiser une « grande manifestation » le 14 novembre à Paris et dans de nombreuses autres villes, comme Nantes ou Clermont-Ferrand.
Les soignants ont reçu le soutien de plusieurs partis, à l’instar du Parti socialiste. « L’hôpital se meurt et le gouvernement regarde ailleurs. Face à cet abandon du système de santé à la française, il est de notre responsabilité commune d’apporter des réponses », explique le PS dans un communiqué.