Donald Trump s’apprête à remodeler profondément le FBI en plaçant Kash Patel, partisan de la ligne dure, à sa tête. Âgé de 44 ans, Patel, ancien conseiller en sécurité nationale et chef de cabinet au Pentagone, est décrit par Trump comme un « combattant de l’Amérique d’abord » et un juriste brillant.
Dès son entrée en fonction, Patel prévoit un ménage drastique. Il a publiquement critiqué le rôle de collecte de renseignements du FBI, appelant à dissoudre cette fonction et à fermer le célèbre bâtiment Hoover. Selon lui, ce dernier devrait être transformé en musée de l’« État profond », une référence au réseau d’opposants bureaucratiques à Trump. Patel souhaite redistribuer les 7 000 employés du siège pour renforcer les efforts contre la criminalité sur le terrain.
La nomination de Patel survient alors que Trump s’engage à évincer Christopher Wray, l’actuel directeur du FBI, nommé par Trump en 2017 mais rapidement critiqué par le président pour sa gestion de l’agence. Wray, dont le mandat se termine en 2027, a notamment supervisé la perquisition controversée à Mar-a-Lago en 2022, à la recherche de documents classifiés, accentuant les tensions avec Trump.
Kash Patel, auteur d’un livre intitulé Government Gangsters, a ouvertement critiqué les dirigeants actuels du FBI, les qualifiant de « menace pour le peuple ». Son programme inclut non seulement des réformes internes mais aussi des poursuites potentielles contre les journalistes qu’il accuse d’avoir « menti aux citoyens américains » et d’avoir aidé Joe Biden à « truquer les élections présidentielles », promettant des poursuites civiles ou pénales.
Cette nomination illustre une fois de plus l’antagonisme profond de Trump envers le FBI, qu’il considère comme un bastion de l’« État profond ». La nomination de Patel marque une escalade dans cette lutte, au point d’inquiéter les défenseurs de l’indépendance de l’agence. Des critiques redoutent qu’un second mandat Trump ne compromette davantage la neutralité du FBI et du ministère de la Justice – ce qui est plutôt bon signe...
Le choix de Patel s’accompagne d’autres nominations significatives, comme celle de Chad Chronister, shérif en Floride, à la tête de l’agence antidrogue pour lutter contre la crise des opioïdes, en particulier le fentanyl. Ces annonces soulignent la volonté de Trump de recentrer les priorités des agences sur ses axes politiques.
La confirmation de Patel par le Sénat pourrait s’avérer un défi, de nombreux observateurs s’attendant à un processus rigoureux. Toutefois, pour Trump, Patel incarne un allié fidèle dans sa croisade contre un système qu’il perçoit comme hostile à son administration.
Les observateurs notent également que cette décision rappelle le limogeage de James Comey, ancien directeur du FBI, en 2017. Cet acte avait conduit à la nomination du procureur spécial Robert Mueller, un épisode que Trump considère toujours comme un symbole de la partialité du FBI.
Enfin, la nomination de Patel envoie un message clair : le second mandat de Trump sera marqué par une refonte radicale des institutions, centrée sur l’élimination des voix dissidentes et la mise en œuvre de son programme « America First ».