la mort de 100 000 personnes dans leurs établissements...
Quand on reçoit une information, le premier des réflexes devrait être de la relativiser, ou de la repositionner dans un emplacement logique, comme une pièce de puzzle en 3 dimensions. Il y a deux manières de repositionner une info : l’inscrire dans un historique, c’est-à-dire une logique verticale (chronologie), ou l’inscrire dans une logique horizontale, disons dans sa famille.
Par exemple, l’information alarmiste selon laquelle il y a eu un surmortalité due au Covid-19 dans les Ehpad, information qui a participé à la psychose générale « Covid », eh bien cette info peut être rattachée à deux familles d’informations : d’abord les statistiques des morts en Ehpad depuis quelques années, et les statistiques globales de la mortalité en France. Nous avons donc fait des recherches sur le site de l’INSEE, très complet au sujet de la démographie, et nous avons trouvé des choses étonnantes. Mais cela ne nous étonne guère, quand on sait à quel point l’épidémie de grippe saisonnière agrémentée d’HIV a servi à un gouvernement en débandade de moyen de reprise en main du pouvoir et de l’information.
De plus, nous avons croisé ces données avec les remontées de terrain de quelques Ehpad, pris au hasard. C’est d’ailleurs ce qui nous a mis la puce RFID (soyons modernes) à l’oreille : la plupart du temps, les morts habituelles de ces établissements ont été attribuées automatiquement au Covid, parfois même sans aucun test. Comme si mettre toutes les personnes décédées dans les deux derniers mois de 2020 (mars et avril) arrangeait à la fois les sociétés qui gèrent ce business très lucratif (un demi-milliard d’euros de bénéfices l’année dernière) et le gouvernement en place, qui avait besoin de faire peur.
« Le très fort développement du secteur privé lucratif des établissements d’hébergement pour personne âgées dépendantes (Ehpad) en France s’est accompagné d’une longue série de concentrations au sein des quelques dizaines de sociétés et de gestionnaires qui tiennent ce marché. Trois grands groupes se sont ainsi constitués, Korian, Orpea et DomusVi, suivis de Colisée et de Domidep. À eux seuls, ils possèdent neuf cents établissements, soit plus de la moitié du parc. Korian est devenu le plus puissant en rachetant Medica. En 2016, il a réalisé plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 15,5 % de marge, un bénéfice de 38 millions d’euros, et il a doublé en cinq ans les dividendes versés à ses actionnaires. Selon un cabinet de conseil en immobilier, le secteur des Ehpad ne s’est jamais aussi bien porté et connaît une explosion des investissements. Une maison de retraite serait plus rentable qu’un centre commercial. Le classement 2018 des cinq cents plus grandes fortunes de France publié par l’hebdomadaire Challenges comprend six propriétaires de groupes d’Ehpad. » (Le Monde diplomatique)
Certains Ehpad, ni plus ni moins préparés à l’épidémie que d’autres, n’ont d’ailleurs connu aucun décès surnuméraire. Bref, l’information principale, extraite du dossier de la DREES datant de 2015, est la suivante : chaque année, un quart des 600 000 Français qui meurent d’une cause ou d’une autre, ont lieu dans les Ehpad, soit 150 000 personnes en moyenne.
Ce qui nous donne environ 12 000 morts par mois dans les Ehpad, avec évidemment des variables saisonnières, la plus importante étant celle de la grippe du même nom...
Pourtant, Le Monde du 6 mai 2020 nous apprend que 12 700 résidents d’Ehpad sont morts depuis le 1er mars 2020, soit 6000 par mois. Sans vouloir banaliser la disparition de ces personnes, qui ont toutes une famille, des proches, des amis, et un personnel le plus souvent dévoué qui s’attache à elles, il y a là quelque chose qui ne colle pas. Si nous avions eu 25 000 morts par mois depuis le début de cette étonnante épidémie, alors nous serions bien au-delà de la tendance (statistique). Or, il n’en est rien.
du directeur de la Santé Jérôme Salomon lors du point du 25 mars 2020
En outre, sachant que plus de la moitié – au bas mot – des « morts » du Covid en Ehpad sont morts d’autre chose (comorbidité), alors on se pose la question de la réalité de la psychose, voire de l’utilité du confinement et, in fine, des lois d’exception que le gouvernement est en train de se voter avec en prime un volet d’auto-déresponsabilisation.
Tout ne serait qu’un château de cartes médiatique destiné à tromper la population pour mieux la tenir ? Pour le journal des Marchés, la psychose a sa raison d’être, car il s’agit d’une « catastrophe » :
« L’État a beau réfuter tout manquement, les Ehpad n’en ont pas moins livré bataille à armes inégales selon les territoires, notamment en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est. Si le virus a décimé plus de résidents à l’est qu’à l’ouest, le Covid-19 est entré partout : pas moins de 66 % des établissements ont déclaré un cas de contamination. Ouvrir la boîte noire de cette catastrophe permet d’en mesurer les ressorts. »
Le gouvernement serait donc coupable d’une politique sanitaire pas au niveau de la « catastrophe » annoncée, une « catastrophe » qui s’est donc logiquement produite, selon les médias, Le Monde en tête.
« J’ai vu des collègues, faute de masque et de surblouse, refuser de rentrer dans les chambres de malades du Covid. Des résidents sont alors restés sans médicament et sans manger. Les infirmières n’ont pas voulu aller non plus à leur chevet pour leur prodiguer leur traitement. Certaines avaient pourtant accès aux masques, contrairement aux soignants. »
Nous ne nions évidemment pas ces faits, et la désorganisation de certains services de santé – en ou hors Ehpad – qui ont, par ignorance, impréparation ou calcul, laissé des gens mourir par manque de soins ou de nourriture. Et comme souvent, en France, tout se résume à une histoire d’argent :
« Entre l’État et les départements qui cofinancent les Ehpad, un autre dossier brûlant est sur la table. Les Ehpad réclament plusieurs centaines de millions d’euros, “d’ici à l’été”, pour compenser leurs dépenses majorées par la crise et le manque à gagner du fait de l’arrêt des admissions. Emmanuel Maron a promis une prime pour tous les soignants. Les négociations commencent à peine pour savoir ce que chacun mettra de sa poche. »
Par définition, nous refusons toute panique terroriste générée et gérée par le haut, et cherchons toujours à savoir sur quels éléments se base la communication oligarchique, qu’elle soit gouvernementale ou médiatique.
Bonus
En bonus, voici, la courbe du cumul des décès, toutes causes confondues, depuis le 1er mars, et ce, pour les trois dernières années, dont celle en cours. Toutes causes confondues, cela doit vouloir signifier que l’on va vraiment voir s’il y a une surmortalité au temps du coronavirus. Cela devrait être net et carré, pas sujet à tergiversations.
On peut déjà constater que le 17 mars 2020, quand l’assignation à résidence a commencé, le nombre de décès en France était très proche de ce qu’il était un an auparavant, et inférieur à la valeur de 2018. Ce n’est que peu après que la courbe de 2020 s’est détachée de celle de 2019 et il aura fallu attendre autour du 29 mars pour qu’elle dépasse celle de 2018. Au 20 avril, date des dernières données disponibles, le cumul des décès semble s’être largement écarté des deux années précédentes : à vue de nez, 15 000 de plus qu’en 2018 et 23 000 de plus qu’en 2019.
Alors, « the debate is over » (le débat est clos), comme disait Al Gore sur le réchauffement climatique il y a quinze ans ? Pas vraiment plus que dans ce dernier cas. Nous n’allons pas trop nous étendre sur la question dans ce bonus. Rappelons simplement ce que chacun sait : en moyenne et le plus souvent, le pic de mortalité est hivernal, pas printanier. En 2018 et 2019, ce pic (qui peut être complexe) était peu après le Nouvel An. Cette année, il y a eu un « pic » léger à cette même période, auquel il faut ajouter les événements récents, bien plus tardifs. Ce graphique, que d’aucuns pourraient brandir comme une preuve de la forte mortalité due au coronavirus chinois, met donc en parallèle la mortalité tardive en ce printemps 2020, après un hiver ayant connu un nombre de décès relativement peu important, avec les données de 2018 et 2019 qui, en cette période de l’année, étaient évidemment à la baisse. Pas étonnant que la courbe de cette année se soit envolée au-dessus des deux autres ! La comparaison n’est tout simplement pas pertinente sur cette période trop courte. Nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement, dans un article dédié aux chiffres du couillonavirus.