@ Joeyffrey,
Bonjour,
D’abord, il me semble que tout le monde peut se tromper sans être pour autant globalement "totalement décrédibilisé". En effet, personne ne resterait crédible avec une telle sévérité. PERSONNE (ni vous non plus). Un tel manichéisme n’est pas raisonnable, je trouve.
Ensuite, je ne suis pas seul (heureusement) à observer la corrélation entre le chômage et l’inflation (et j’ai d’ailleurs fait attention à rappeler que ces deux phénomènes sont évidemment multifactoriels, ce qui ne dispense pas de chercher des lignes de force notables).
La courbe de Phillips n’est pas du tout une théorie, ce sont des faits, observés sur un siècle. Nuance.
• Sur le lien mécanique entre inflation et chômage, voyez l’excellent petit livre de Liêm Hoang-Ngoc, "Le fabuleux destin de la courbe de Phillips" : EXTRAIT (Introduction) de ce livre DÉCAPANT :
Liêm Hoang-Ngoc, "Le fabuleux destin de la courbe de Phillips" (Extrait)
Avant-propos
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain n’avait sans doute pas d’autre ambition que d’être un conte romantique dans le Paris du XVIIIe arrondissement. Le film de Jean-Pierre Jeunet n’en fut pas moins injustement soupçonné d’idéaliser une « France moisie », habitée par une classe populaire autrefois « poujadisée », aujourd’hui « lepénisée ».
La courbe de Phillips vit le même destin. Elle ne faisait que relater les difficultés rencontrées par la classe laborieuse à obtenir des augmentations de salaires lorsque prolifère l’« armée de réserve industrielle » (dixit Marx) permettant aux capitalistes d’exercer un chantage à l’emploi. Les réinterprétations de la relation inflation-chômage par la science économique « moderne » ont peu à peu fini par culpabiliser les travailleurs de prendre la parole. Ils en seraient même condamnés à accepter pour la première fois un allongement de leur durée de travail sous peine de délocalisations !
[Je vous suggère de lire cet extrait (passionnant) à cette adresse (car la longueur des commentaires est limitée sur le présent site) :
http://etienne.chouard.free.fr/Euro... ]
Ceci dit, vos remarques sont très intéressantes.
On pourrait en parler sans s’insulter, peut-être ?
Cordialement.
Étienne Chouard.