Mattel a dévoilé mercredi une nouvelle poupée qualifiée d’« inclusive », sans identité sexuelle attribuée, qui répond, selon le fabriquant américain de jouets, à une demande des enfants, désireux de « s’exprimer librement », selon une dirigeante du groupe.
La nouvelle ligne, qui comprend six modèles, a été baptisée « Creatable World » et propose des poupées modulables, cheveux courts ou longs, pantalon ou jupe, chaussures à semelle compensées ou baskets.
« Les jouets sont le reflet de notre culture et à mesure que le monde célèbre l’impact positif de l’inclusivité, nous avons senti que le moment était venu de créer une ligne de poupées sans label », a expliqué la vice-présidente de la division Mattel Fashion Doll Design, Kim Culmone, citée dans un communiqué.
Le concept d’inclusion recouvre ici le fait de s’adresser à tous les individus, quelle que soit leur identité sexuelle.
« En faisant des recherches, nous avons perçu que les enfants ne voulaient pas que leurs jouets soient régis par des normes de genre », a-t-elle poursuivi. « Cette ligne permet à tous les enfants de s’exprimer librement. »
Les poupées sont aussi disponibles avec plusieurs couleurs de peau différentes.
Depuis plusieurs années maintenant, Mattel cherche à diversifier les modèles de sa poupée star Barbie, après avoir proposé durant des décennies, à quelques exceptions près, une jeune femme blanche et blonde.
Début 2016, l’entreprise californienne avait notamment lancé des versions « ronde », « petite » et « grande » de Barbie. [Et en février « des modèles de poupées Barbie en fauteuil roulant et prothèses (source), NDLR »]
Portées par cette stratégie, les ventes de Barbie restent sur sept trimestres consécutifs de hausse, à contre-courant de beaucoup de produits proposés par Mattel, qui souffrent de la concurrence d’autres jouets et de la domination des écrans.
Mardi, plusieurs industriels et distributeurs de jouets ont signé à Paris une « charte pour une représentation mixte des jouets » avec la secrétaire d’État à l’Économie et aux Finances Agnès Pannier-Runacher.
La charte vise à lutter contre les stéréotypes de genre dans l’industrie des jouets.