Le 12 novembre prochain, l’essayiste franco-suisse Alain Soral se rendra à Genève pour y donner une conférence avec le cheikh Imran Hosein, intitulée « Au-delà de la Pax Americana, l’avenir de l’Europe ».
La dernière conférence d’Alain Soral dans la cité de Calvin avait eu lieu en 2012 et avait dû se dérouler dans une salle privée suite au refus de l’Université de Genève de lui louer une salle. Alain Soral revient sur cet épisode mais nous éclaire également sur les thèmes qui seront abordés lors de cette conférence, qui devrait susciter un intérêt marqué, compte tenu de la popularité toujours plus croissante pour sa personne mais aussi pour les idées de l’association qu’il a fondée en 2007, Égalité & Réconciliation.
LaPravda.ch : Alain Soral, le 12 novembre prochain vous allez donner une conférence intitulée : « Au delà de la Pax Americana : l’avenir de l’Europe. » Pourquoi avoir choisi Genève comme lieu de conférence ?
Alain Soral : La première raison est que le cheikh Imran Hosein ne veut pas se rendre dans un pays de l’Union européenne. ll redoute pour sa sécurité de séjourner sur un territoire qui dépend de l’OTAN. Il y a également une deuxième raison. Comme vous le savez, je suis binational, c’est à dire Français et Suisse, et plus précisément Genevois. Je suis donc aussi chez moi à Genève et c’est pour moi l’occasion de renouer avec une partie de mes origines.
Vous animerez donc cette conférence avec un érudit islamique, le cheikh Imran Hosein. De quelle manière la question de l’islam s’invite-t-elle dans cette conférence ?
On voit bien aujourd’hui, notamment avec le dernier livre d’Éric Zemmour, que la stratégie néo-conservatrice, qui a démarré sur le plan pratique avec les attentats du 11 Septembre, est devenue aussi prépondérante en France. Aujourd’hui, face à une crise mondiale, qui est d’abord une crise de la globalisation capitaliste, l’islam est devenu l’ennemi désigné de l’Empire et le musulman l’homme à abattre, tout comme l’était le communisme du temps de la Guerre froide. Ainsi l’islam se retrouve-t-il au cœur de tous les griefs politiques et, face à ce diagnostic, il est urgent de démêler ce qui est sensé et ce qui ne l’est pas !
Le groupe de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pologne) se caractérise par son refus d’accueil massif de migrants. Si l’on considère que ce projet n’est pas suffisamment compatible avec celui des États-Unis, ces pays s’exposent-ils dans le futur à une guerre sur leur territoire ?
Ces pays n’ont pas tous le même statut au regard de l’Empire. Nous avons d’un côté la Pologne, totalement soumise aux intérêts américains (on l’a vu avec le récent scandale européen des hélicoptères de combat) et qui ne risque pas grand chose à mon avis, et de l’autre la Hongrie, beaucoup plus hostile aux désidératas otanesques et qui risque bien plus sûrement la déstabilisation. Ce qui est sûr c’est que, depuis 1945, les Américains ont pour habitude et pour pratique de déstabiliser systématiquement les pays qui ne se soumettent pas à leurs intérêts, comme l’ont démontré, depuis mai 68, ce que les médias appellent les révolutions colorées…
Et qui sont notamment financées par George Soros…
Oui, c’est ainsi que l’oligarchie financière impose son calendrier mondialiste. Calendrier mondialiste qui recoupe chaque fois les intérêts américains et sionistes, et que nous pouvons qualifier aussi de vétérotestamentaire. Axe américano-sioniste, faucons néoconservateurs, oligarchie financière mondialiste, Empire… Il y a plusieurs façons de désigner cette force agissante, mais ça revient toujours à désigner à peu près la même association de malfaiteurs !
Il y a 4 ans, votre venue à Genève avait provoqué quelques remous. L’Université de Genève ne vous avait pas accordé de salle. De quelle manière allez-vous faire face à l’éventuelle hostilité des autorités ?
Je constate et je déplore que la Suisse soit devenue aussi peu indépendante que la France face à certains groupes de pression. À l’époque effectivement, une association d’étudiants avait souhaité ma venue pour une conférence à l’Université, mais la salle m’avait été retirée au dernier moment par le rectorat. Nous allons donc faire comme la dernière fois, où je m’étais rabattu sur une salle privée qui nous avait quand même permis, malgré cette déconvenue de dernière minute, de regrouper plus de 500 personnes. Comme nous le faisons dorénavant à chaque fois, nous ne diffuserons l’adresse qu’au dernier moment à ceux qui auront bien voulu s’inscrire et nous donner un téléphone où les guider par SMS. Voilà où nous en sommes aujourd’hui, en Europe, quand on veut critiquer publiquement la marche du Nouvel Ordre mondial. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle des dissidents russes de la fin de l’époque soviétique et qui est peut-être bon signe, puisqu’elle précéda de peu son effondrement !
Pour finir, est-ce que vous avez un mot à adresser à la Cicad, qui évoque souvent votre nom dans ses prises de parole publiques ?
La Cicad c’est l’équivalent suisse, en terme de nuisance, de ce qu’est notre Licra française. Une association juive communautaire dont on peut comprendre le pouvoir moral sur une France qui a connu la Collaboration, mais dont je trouve le pouvoir parfaitement disproportionné sur une Suisse qui n’a rien à se reprocher. En fait, je découvre année après année que ce harcèlement communautaire n’est pas lié à la souffrance d’une histoire douloureuse, comme on veut nous en persuader, mais bien plus sûrement à un projet de domination inscrit dans l’Ancien Testament. Une attitude que je qualifierai, sur le plan psychologique, de paranoïaque (judéocentrisme) et de schizophrène (double éthique). Et que notre XXIe siècle naissant se trouve sous l’emprise d’une communauté qui présente, par ces traits, tous les symptômes de l’hystérie peut nous rendre légitimement inquiets. Inquiet pour l’avenir de la liberté comme pour celui de la paix mondiale !
Propos recueillis par Alimuddin Usmani.
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