1763 gendarmes supplémentaires vont être recrutés dès l’an prochain pour faire face aux menaces terroristes. Ces postes supplémentaires, essentiellement destinés à la gendarmerie mobile, ont été prévus dans la mission « Sécurité » du projet de budget 2016, adopté à l’unanimité par le Sénat le lundi 30 novembre. Le Président François Hollande avait annoncé cette mesure devant le Congrès réuni à Versailles trois jours après les attentats du 13 novembre.
La formation de ces futurs gendarmes risque toutefois de poser problème. En effet, si les recrutements sont en hausse, le nombre d’écoles de formation, lui, a fortement diminué ces dernières années. Pour preuve, il ne reste plus que quatre écoles pour la formation des sous-officiers et gendarmes adjoints volontaires : Châteaulin (Finistère), Chaumont (Haute-Marne), Montluçon (Allier) et Rochefort (Charente-Maritime). Les écoles de Gendarmerie de Libourne (Gironde), Montargis (Loiret), Le Mans (Sarthe) et Châtellerault (Vienne) ont en effet été dissoutes en 2009 et 2010.
« Obligés de faire du remplissage »
La Gendarmerie s’oriente donc, pour le moment, vers une augmentation du nombre d’élèves dans les écoles de formation existantes. Ainsi, l’école de Châteaulin, s’apprête à accueillir 400 élèves supplémentaires alors que sa capacité d’accueil est de 840 élèves-gendarmes. « Ils sont obligés de faire du remplissage dans des conditions qui ne sont pas optimales pour la formation des jeunes », réprouve Philippe Mis, élu à la sécurité de Châtellerault et chef d’état-major de l’école de gendarmerie de Châtellerault entre 2001 et 2004. Cet ancien formateur porte un regard amer sur la fermeture de cette dernière école en 2009. « Nous avions cinq compagnies (environ 120 élèves pour une compagnie) par an, et l’école avait formé plus de 36 000 gendarmes depuis son ouverture en 1958. » Sollicité par L’Essor, le général Alain Giorgis, commandant des écoles de la Gendarmerie, n’a pas été autorisé à s’exprimer sur le sujet.
Conséquence directe de cette hausse prévue des effectifs : près de 20 jours supplémentaires ont été accordés pour le dépôt des inscriptions au concours de sous-officier de mars 2016. La date de clôture des inscriptions, qui devait intervenir le 20 novembre a été reportée au 9 décembre. Par ailleurs, le nombre de places offertes au concours de sous-officier a doublé en l’espace d’un an, passant de 1200 pour le concours de septembre 2014 à 1968 en mars 2015 et 2281 places lors du prochain concours de mars 2016.