Avant d’annoncer sa candidature à l’investiture républicaine, l’ancien gouverneur de la Floride réalise une tournée en Europe.
Alors qu’il devrait annoncer officiellement sa candidature à l’investiture républicaine lundi prochain, l’ancien gouverneur de la Floride John Ellis « Jeb » Bush s’offre cette semaine une tournée en Europe afin de se profiler sur la scène internationale. Après avoir été accueilli en grande pompe mardi à Berlin, première étape de son voyage, où il a participé aux côtés d’Angela Merkel à un Forum de la CDU, le parti conservateur de la chancelière, il a pris pour cible mercredi le président russe.
« Je pense que pour traiter avec Poutine vous devez le faire avec force. C’est une brute (ndlr : « bully » en version originale). Et vous permettez un mauvais comportement quand vous êtes nuancés avec un type comme ça », a lancé hier devant la caméra de l’agence Reuters celui qui est fils et frère des anciens présidents des États-Unis George Bush et George W. Bush.
Jeb Bush a d’ailleurs profité de son passage en Allemagne pour revendiquer le rôle de son père, qui a appuyé quand il était président les efforts du chancelier d’alors, Helmut Kohl, pour réunifier le pays après la chute du mur de Berlin.
Plusieurs journaux ont cependant souligné que l’ancien gouverneur de la Floride a soigneusement évité de mentionner son frère dans son discours de mardi soir. George W. Bush a en effet ordonné l’invasion de l’Irak en 2003. Une guerre à laquelle s’était opposé Berlin. Il a aussi mis en place, suite aux attentats du 11 septembre 2001, un système de surveillance à grande échelle de la part de la NSA. Or, un scandale sur des écoutes illégales, effectuées à la demande de l’agence des renseignements des Etats-Unis, secoue actuellement l’Allemagne et fragilise Angela Merkel.
Après son séjour outre-Rhin, pendant lequel il a également rencontré le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble et le ministre social-démocrate des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, Jeb Bush doit se rendre en Pologne et en Estonie, deux pays adversaires de la Russie. Il y a ainsi fort à parier que le favori des sondages pour l’investiture républicaine lance encore quelques « piques » à Vladimir Poutine pour cultiver son image de fermeté face au Kremlin.
S’il a été reçu par des hauts responsables du pays, l’accueil réservé à Jeb Bush n’en a pas moins été qualifié de « tiède » par plusieurs médias. Personne n’a en effet oublié qu’en 2008, Barack Obama, alors candidat à la présidence, avait lui aussi visité Berlin et avait prononcé un discours suivi par 200 000 personnes.