dangereux terroriste a paris... pic.twitter.com/zxlYqLgXpl
— jean-luc (@gelleejeanluc) September 21, 2019
On va commencer dans le hard avec cette séquence tirée de l’Acte on-ne-sait-plus-combien des Gilets jaunes à Paris. On dirait que les Français (et les Françaises) sont fâchés avec l’autorité, non ?
Formidable de faire en sorte qu'un enfant parte bien dans la vie. Mais que ferez vous si, après une éducation réussie, il ou elle conteste votre politique ? Vous enverrez la police le mettre à genoux, le gazer, lui arracher la main, le mettre en prison ? https://t.co/ygcoku8agI
— Laetitia perret (@LetiPerchot) September 19, 2019
C’est une impression, vague, éthérée, comme la jupe légère d’une femme qui sort d’un carrosse, ou d’une voiture, l’été, sous le vent... Une burqa qui flotte dans l’atmosphère parfumée d’une cité, entre le fumet caoutchouco-métallique d’une Renault Fuego qui finit de se consumer et le parfum envoûtant des merguez au pétrole des dealers sur le toit. Nous sommes bien en France, le pays où les flics tapent sur les anciens tout en épargnant les racailles et où le Président sous-loue l’Élysée à une bande de trans endiablé(e)s.
Nous sommes tous des rescapés de l’holocauste, quelque part
On a remarqué un phénomène étrange, chaque jour les médias mourants affichent le compteur des derniers survivants de l’holocauste, et donc des morts. On en a pas mal en stock et ce coup-ci, c’est au tour d’un Autrichien de 106 ans, Marko Feingold, et c’est le canard gratuit moribond 20 Minutes qui se charge de la nécro, on pense que le système est tournant.
On remarque aussi que la presse n’a jamais fait ça avec les Poilus, sauf les 11 Novembre. Mais là, c’est tous les jours les « Poilus » de 39-45. Pourtant, les tranchées, c’était un peu comme un camp d’extermination, voire beaucoup, non ? Pardon ? Si on veut payer 75 000 euros ? Non, pas vraiment, OK, on change de sujet. Mais il nous faut une transition.
- Marko, grâce à ses quatre camps, a été couvert d’honneurs et de gloire
Marko a souffert, il a raconté sa real life – une rubrique de Closer, par opposition à la vie scintillante des stars – à plus d’un demi-million de personnes, c’est pas rien. Il a bourlingué dans les écoles pour apporter la bonne parole antinazie et grâce à lui, la Betty Monde ne reviendra pas de sitôt. Plus jamais SA !
Y a pas que les grands qui rêvent, chantait Melody en 1989, une œuvre musicale grandiose écrite par le puissant Guy Carlier – c’est pas une vanne –, transition idéale pour y a pas que les juifs qui souffrent, y a aussi les Poilus et Ophélie Winter. On a retrouvé l’ex-chanteuse à poitrine explosive (en avion) en train de pioncer dans sa bagnole à Paris, ce qui est normalement la marque des vieux chômeurs en fin de droits. Ophélie a dit un jour qu’elle aurait voulu être juive, on sait pas pourquoi, peut-être avait-elle déjà compris ce qui allait se passer 20 ans plus tard dans notre tendre pays.
Résumé de l’enquête de Bernard Montiel pour l’émission d’investigation Touche pas à mon poste (d’animateur) :
« En fait, elle était à Dubaï avec un fiancé. Elle est rentrée précipitamment, a raconté le chroniqueur peiné. Je crois qu’ils ont dû s’engueuler. Elle est restée dans un petit hôtel à Paris pendant plusieurs jours et elle n’a pas pu payer le reste de l’hôtel. Donc, elle dort dans sa voiture. »
Niveau boulot, on apprend qu’en 2015 elle a rejoint « le casting d’une web-série sponsorisée par Lidl dédiée aux fans de barbecue »... Un grand rôle qui nous a un peu échappé. Mais c’est l’Amour le plus important, et Dubaï est si romantique...
On préfère vous prévenir : le premier qui ose la saillie facile sur cet amour passionnel brisé entre elle et son « fiancé » doubaïen rend sa carte de membre à vie d’E&R (mais continue à cotiser) ou alors on l’envoie dans le public d’Hanouna, au choix.
La leçon d’Ophélie
Dans la France d’aujourd’hui, on peut très vite tomber : le filet social qui faisait la fierté de la France d’avant 1973 (d’avant la Dette) commence à avoir des trous çacomme (comme ça en verlan). Macron et ses copains du MEDEF y taillent des croupières grandes comme le vagin d’une pute en fin de contrat.
L’expression est hideuse, mais il nous fallait une transition vers France Culture. Quel rapport ? Vous allez voir.
On est abonnés à la lettre des nouvelles de France Cul et chaque jour on reçoit 5 ou 6 thèmes développés sur cette station qui déborde d’émissions que personne n’écoute, ou presque. Avant, oui : il y a eu un France Cul écoutable, audible – écoutable et audible c’est pas pareil, c’est la différence entre qualité et quantité –, mais aujourd’hui, l’épidémie de bien-pensance a tout envahi, il n’y a plus un gramme de vraie pensée, un minimum d’insolence, tout est platement con, c’est vraiment de la merde, mais on écoute quand même, pour critiquer, pour être méchants.
« La belette : avec ses 30 centimètres de long, elle est tout sauf impressionnante. À cause de son long corps et de son museau pointu, certains la surnomment le serpent à poils, mais pas dans le sens mignon du terme... » [1]
Les lapins sont obligés de ronger tout le temps sinon leurs dents poussent trop et après ils virent lapins à dents de sabre, eh bien nous c’est pareil : faut qu’on morde pour limer nos canines.
Et hier on est tombé sur un lancement plus Cul que France :
« Cette semaine, la citation est de l’écrivaine Emma Becker, qui a choisi de se prostituer dans une maison close à Berlin. Elle revient sur cette expérience dans son roman La Maison, et explique comment elle a fait de la maison close un poste d’observation pour explorer les rapports hommes/femmes (Signes des temps, 45 min) :
“Je voulais faire l’expérience de cette condition très schématique : une femme réduite à sa fonction la plus archaïque, celle de donner du plaisir aux hommes. N’être rien d’autre que cela. Il y avait une forme de bravade mais pas de courage, j’étais tellement fascinée, intriguée, j’avais envie d’écrire sur ce sujet c’est cela qui m’a aidée à pousser la porte du premier bordel. (...) J’étais fascinée par les prostituées, par cette évidence avec laquelle elles se tiennent là, splendides, sanglées dans leur corset, objectivement faites pour être louées par des hommes, par cette paisible toute-puissance.” »
Quand la bourgeoise redécouvre le pouvoir du vagin
C’est François Busnel, un gars d’Argenteuil (comme Carlier), maqué avec Delphine de Vigan (qu’il a invitée un jour l’air de rien sur La Grande Librairie), qui s’y colle à la télé. Mais avant tout, « on s’impressionne mutuellement », dit Delphine de François :
Et maintenant passons à François, dans La Grande Foutrerie du 12 septembre 2019 :
« Emma Becker a passé volontairement deux ans dans une maison close à Berlin, deux ans de prostitution, deux ans à exercer le métier de pute, puisqu’il faut dire le mot ou peut-être le sortir ce mot des connotations toujours négatives, toujours injurieuses... »
Emma est en lice pour le Renaudot 2019, le prix littéraire où la gagnante a le droit de poser à moitié à poil devant le dernier modèle de chez Renault au salon de l’Auto, un prix très couru chez les femmes écrivains.
Ah, la fascination de la bourgeoise oisive pour la pute qui bosse ! Dans ce livre et sa médiatisation – nous aussi à notre façon on y participe – il y a toute notre époque. Les titres de France Cul sont à l’unisson : « La maison close comme poste d’observation pour explorer les rapports hommes/femmes, un choix radical ? »
Merveilleux ! Il n’y a qu’à se baiser ! Se baisser, pardon, et on ramasse des pépites de merde grosses comme le ventre de Guy Carlier ou le melon de Laurent Ruquier. Il y a l’or et la merde, et les deux sont toxiques : l’or parce que ça attire les voleurs et les tueurs, on peut ôter la vie de celui qui détient de l’or pour le lui piquer, mais en général celui qui possède l’or possède la police, celle qu’on a vue à l’œuvre en tête d’article, donc les gens se battent en général pour des poussières d’or, mais héritent le plus souvent de la pluie de merde qui tombe d’en haut, de ceux qui détiennent l’or. Verstanden ?
Pas sûr que cette synthèse politique suffise pour un oral de l’ENA, mais ça sera amplement suffisant pour ce cour samedical en amphi qu’est En Bref dans l’université du Savoir Sérieux (SS) qu’est E&R.
Touche pas à mon post scriptum : la photo en haut de l’article est tirée du site de France Culture. Sinon la pute a donné une interview bien salace à standardmagazine.com :
« Je veux ouvrir un bordel à Berlin, un bordel à l’ancienne, comme chez Maupassant. »