Parce qu’ils ont « toujours du cash » ou parce que « se faire un Chinois » permettra d’intégrer une bande : près de Paris, des Français d’origine asiatique sont régulièrement la cible d’agressions violentes. Un mal enraciné qui reste « négligé » par les autorités selon les associations.
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Par crainte d’hypothétiques représailles, par honte ou faute de carte de séjour, la plupart des personnes agressées ne portent pas plainte.
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Les statistiques ethniques étant interdites en France, il n’existe pas de données officielles sur ces agressions. Reste le chiffre, imparfait, du nombre de dépôt de plaintes.
Selon une synthèse de la préfecture de police de Paris, consultée par l’AFP, entre mai 2018 et mai 2019, 114 agressions ont été recensées principalement dans le Val-de-Marne. L’équivalent d’une agression tous les trois jours.
À l’échelle de la région île-de-France, c’est une agression tous les deux jours, affirment les associations.
Plusieurs villes de la banlieue sud sont concernées, notamment Vitry-sur-Seine et Ivry-sur-Seine, proches du 13e arrondissement de Paris où vit l’une des plus importantes communautés asiatiques d’Europe.
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« On a des jeunes gonflés à bloc car ils sont convaincus que les Asiatiques ont toujours beaucoup d’argent sur eux », explique une source policière.
Si l’appât du gain reste la motivation principale, une autre hypothèse est avancée pour expliquer ces agressions : celle d’un rite de passage.
La consigne serait simple : « se faire un Chinois » garantirait son ticket d’entrée dans une bande. « Pour eux, c’est un jeu, un pari. D’où le niveau de violence souvent extrême », ajoute la source policière.
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Un racisme encore « négligé » par les autorités selon les associations. Sollicitées, la préfecture du Val-de-Marne, les mairies et la police affirment suivre le sujet avec attention.
Chiffres à l’appui, le parquet de Créteil explique, lui, prendre en compte « autant que possible » la circonstance aggravante de racisme, qui a ainsi été retenue dans 19 des 22 agressions élucidées en mai.
Mais c’est au moment de la condamnation que le caractère raciste n’est presque jamais retenu, selon les associations qui se battent pour que la lutte antiraciste prenne davantage en compte les Asiatiques.
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Un projet pilote, pensé avec SOS Racisme, de déconstruction de ces préjugés va voir le jour prochainement dans des établissements scolaires d’Ile-de-France afin faire de la prévention chez les adolescents. La plupart des agresseurs sont en effet mineurs, selon plusieurs sources proches du dossier.
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