Le mouvement de contestation du gaz de schiste, parti en janvier dernier de la ville saharienne d’In Salah, a gagné tout le pays, alors que les messages rassurants des autorités tournent à vide.
C’est un vrai pied de nez aux autorités algériennes : le 30 mars dernier, les opposants au gaz de schiste, réunis à Alger, se sont dotés d’une coordination à l’échelle du pays. La contestation s’étend et se structure : née le 1er janvier, elle a désormais largement débordé des lointains sables de la petite ville saharienne d’In Salah, dans le sud algérien.
C’est la suite logique des marches de protestation du 24 février dernier, initiative reprise dans de nombreuses villes du pays, avec le soutien de dizaines d’associations au niveau national et en dépit de la répression des forces de l’ordre. Le nouveau Collectif national pour un moratoire sur le gaz de schiste, s’il a décidé d’installer son siège à In Salah, site pionnier des projets d’exploitation du gaz de schiste, a choisi pour porte-parole une militante de la capitale, Sabina Rahimi.
La salle oscille entre le rire et la colère
« Il y a eu des défaillances dans la campagne d’information de la population », reconnaissait Youssef Tazibt lors du dernier Forum social mondial (FSM) tenu à Tunis du 24 au 28 mars. Député du Parti des travailleurs (PT, proche du pouvoir), il s’est affronté à plusieurs reprises à des participants altermondialistes, algériens entre autres, unanimement opposés au gaz de schiste.
Ce mea culpa fait partie intégrante du discours gouvernemental. « Nous n’avons pas démystifié en amont ; il faut rassurer les populations, alors que la technique d’exploration est parfaitement maîtrisée », affirmait Abdelkader El Mekki, directeur général de l’énergie, rencontré à Paris le 12 février dernier.