Le différent principal entre Taïwan et la Chine ne tient pas tant à la militarisation de la confrontation entre les deux pays, qu’au fait que Taïwan abrite le gouvernement légal de la Chine hérité de la République chinoise, alors que la Chine est gouvernée par le parti communiste chinois.Lla nuance est de taille, à tel point que le PCC ne peut supporter longtemps ce déni permanent de légalité, que laisse peser le gouvernement chinois en exil sur l’appareil bureaucratique du PCC qui est censé incarner la volonté du peuple chinois, alors qu’il n’est que l’expression de la dictature du prolétariat en Chine, qui prétend détenir le pouvoir pour toujours. Or dans les conditions actuelles de reconfiguration radicale de l’économie chinoise due à la volonté de XI de couper les ponts avec le mentor américain, les tensions ne peuvent que s’exacerber. La transition entre l’ancien système économique et le nouveau s’avère longue et difficile ; d’autant plus que les concepts de développement durable et d’économie verte sont incapables de produire la valeur nécessaire pour combler les pertes d’emplois dues aux vagues de faillites massives dans l’industrie et les services. L’export s’effondre dans les zones d’activité les plus dynamiques, notamment vers l’UE et les Etats-Unis, sans que les BRICS puissent prendre la relève. L’Inde est plus un rival géostratégique de la Chine, que véritablement un marché d’avenir pour les produits chinois. D’ailleurs les producteurs chinois, qui ont subsisté à l’exode du capital étranger, sont à la recherche de nouveaux marchés pour des produits de consommation, qui restent sur les bras des PME chinoises. Sans doute, la Chine finira-t-elle par rattraper le niveau des Etats-Unis dans la production de microprocesseurs indispensables à l’intelligence artificielle, mais cela ne suffira pas à occuper une population active qui reste sur le carreau, du fait de l’effondrement de l’immobilier et des activités annexes, notamment la métallurgie, le ciment, les transports, les biens d’équipement, etc. La banque se retrouve dans une situation critique avec des pyramides de dettes héritées des mauvaises pratiques de l’effet de levier du au surendettement des entreprises par voie de collatéralisation des créances. Donc la volatilisation de l’épargne des ménages, le chômage massif des jeunes et des précaires, ainsi que la chute des salaires et des prestations sociales créent un climat favorable à une confrontation militaire, dont Taiwan serait le prétexte.
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