C’est devenu une affaire d’État, à tel point que très vite, cinq jours après la découverte du corps de la jeune suppliciée dans une malle et une valise, le Président en personne a reçu les parents à l’Élysée, un couple de concierges du XIXe arrondissement de Paris. Mais cela n’a pas suffi à calmer l’opposition nationale.
Emmanuel Macron a reçu les parents de #Lola à l'Élysée. La principale suspecte du meurtre de l’enfant a été placée à l’isolement. Un autre homme est sous contrôle judiciaire. Nous avons pu échanger avec lui.
@frvignolle, Romain Lepetit et @VincePlvn pic.twitter.com/7eUQ5Hcvrj
— M6info (@m6info) October 19, 2022
Meurtre de Lola : Emmanuel Macron a reçu les parents ➡️ “Comme mère, comme citoyenne, on peut partager son effroi, leur dire la solidarité qu’on a avec eux”, dit Agnès Pannier-Runacher. “La récupération politique qui est faite est choquante. C’est obscène.” pic.twitter.com/dS7ro5oXMw
— franceinfo (@franceinfo) October 19, 2022
Cette affaire déchire la France, parce qu’elle touche à l’immigration, à la misère, et à des choses encore plus sombres, qui ont été abordées très vite par la presse (le JDD), puis rapidement abandonnées (sous la pression ?) : le trafic d’organes.
Non, il ne s’agit pas d’un article qui cherche à transformer un crime crapuleux en enlèvement de réseau, mais on doit se poser des questions : une Algérienne de 24 ans, désocialisée, « une marginale aux propos décousus » et « aux antécédents psychiatriques », enlève la jeune Lola après l’école, à 15 heures. Un peu plus tard, une caméra vidéo montre la même jeune femme ressortir de l’immeuble avec malle et valise... Le Parisien résume les faits :
La récupération est inévitable, et de tous côtés. Récupération et contre-récupération saturent les médias.
Donc Éric Zemmour, et Marine parle de la petite Lola, c est de la récupération, mais Macron qui invite à l Élysée les parents ,afin de leurs dirent ,qu il s occupe des obsèques ,ce qui est la moindre des choses, c est pas de la récupération.. ?? pic.twitter.com/cZqpCSjNj6
— Philippe V. (@Wolfhound252) October 18, 2022
Cependant, au-delà de l’enquête, des responsabilités et de la polémique Macronie/RN sur l’immigration, il reste cette piste, rapidement abandonnée, du trafic d’organes. C’est le JDD qui en premier a évoqué cette possibilité.
Cette hypothèse disparaîtra aussi vite qu’elle est apparue, et ne sera plus reprise par aucun des médias mainstream. Pour autant, le trafic d’organes existe, et des réseaux ont été constitués en ce sens : en Ukraine, ce pays terriblement corrompu, sévit non seulement un trafic de bébés, mais aussi d’organes, qu’ils soient d’enfants ou d’adultes. C’était en 2001, Libération écrivait déjà :
Cinq Ukrainiens, dont quatre médecins, sont soupçonnés d’avoir organisé à Lviv un trafic de reins prélevés sur des victimes d’accident de la route, dont certaines étaient vivantes.
En 2022, dans le flot de réfugiés ukrainiens (quatre millions !) qui ont passé la frontière polonaise, se glissent justement des délinquants affiliés à des réseaux qui enlèvent des enfants, et c’est l’UNICEF qui nous avertit :
Depuis le début de l’invasion russe, près de 4 millions de civils ont fui l’Ukraine. Parmi eux, 90 % seraient des femmes et des enfants déracinés. Ces personnes vulnérables deviennent de potentielles cibles. La Pologne, pays frontalier de l’Ukraine, accueille la majorité de ces réfugiés. Si, selon les ONG, la population fait part d’une grande solidarité, il est maintenant temps pour les autorités polonaises de prendre le relais afin d’éviter les risques d’exploitation. En effet, à la frontière ukrainienne en Pologne, des voitures continuent de venir en aide aux réfugiés. Pourtant, une fois montés à bord, il n’y a aucune trace de leur prise en charge. Pour Manon Fillonneau, responsable migration chez Amnesty International France, le manque de traçabilité est un problème : « l’absence de systèmes d’enregistrement par l’État polonais met ces personnes en danger. Il faudrait une organisation qui enregistre les réfugiés, leur moyen de transport et les logements dans lesquels ils vont atterrir ». (Radio Classique)
Alors, si l’on peut en Ukraine enlever des enfants pour les prostituer et, une fois qu’ils sont détruits, leur ôter des organes, pourquoi le faire en France ?
Parce que la France, officiellement, autorise non pas le trafic d’organe, mais le prélèvement d’organes. Le drame de Nice a mis au jour une information à la fois incompréhensible et dérangeante : des organes ont été prélevés sur des enfants morts, prélèvements qui ont théoriquement servi à déterminer les causes de leur mort... On vous laisse réfléchir à cette phrase du procureur François Molins, qui a été en charge de la communication sur tous les grands attentats de 2015-2016.
Juive de cœur et soutien permanent à Israël et au sionisme, Simone Veil est décédée ce vendredi matin à 89 ans. En Israël une grande tristesse touche les Franco-Israéliens qui l’ont connue. Très peu de personnes le savent. Elle avait signé lors de son passage au ministère de la Santé un accord franco-israélien de dons d’organes. En effet Israël manquait cruellement de donneurs. Cet accord réel mais appliqué avec une très grande discrétion aura permis à de nombreux Israéliens de rester en vie. (israelvalley.com)
Le trafic d’organes touche évidemment les pays les plus pauvres. Quand on sait qu’un rein se monnaye jusqu’à 70 000 dollars dans un hôpital de Tel-Aviv, où le don d’organe entre juifs est extrêmement rare (pour des raisons religieuses), il est inévitable que des mafias internationales s’emparent de ce sanglant business.
Au-delà du fait qu’il s’agit d’un don altruiste, il est exceptionnel par le simple fait de sa religion. Car si le judaïsme autorise le don d’organes, d’yeux et de tissus pour sauver des vies, les communautés juives du monde entier se classent parmi les plus faibles en pourcentage de donneurs, vivants ou non. Il y a une foule d’explications à la réticence à s’inscrire, mais surtout à cause d’un manque de connaissances, affirment plusieurs personnes bien au fait de cette question. (Times of Israël)
Ceux qu’on appelle des loups solitaires peuvent participer, tout en bas de l’échelle, par leurs enlèvements et meurtres, à ces réseaux. On pense aux tueurs en série français, comme Fourniret et Louis, qui ont été couverts ou qui ont été en contact avec des réseaux mafieux ou des organisations criminelles. Récemment, en 2017, en France, une petite fille a disparu, qui a été retrouvée morte, mais à l’état de squelette. Entre-temps, on ne sait pas ce qu’il s’est passé. C’est l’affaire du pédocriminel Nordhal Lelandais, qui a été défendu par l’ex-président de la LICRA Alain Jakubowicz. On ne saura peut-être jamais la vérité sur les six mois pendant lesquels l’assassin a baladé la justice.
Si tous les enlèvements, meurtres et disparitions d’enfants ne sont pas destinés au prélèvement et à la vente d’organes, on ne peut pas non plus négliger cette piste. Car dans un monde néolibéral mondialisé, tout s’achète, et tout se vend. Même la vie.
Après ce détour international, on peut dire que le débat mort-né sur le trafic d’organes dans le cas de Lola a été remplacé par la polémique plus classique sur l’immigration de masse et ses conséquences : celle qui a enlevé Lola était sous le coup d’une expulsion.
Bruce Toussaint, expert en décence
"Cette enfant n'est pas enterrée !"
Colère de @Bruce_Toussaint sur @BFMTV en réaction à Stanislas Rigault, Président de Génération Zemmour sur l'utilisation du prénom de la petite Lola pour promouvoir leur manifestation. @LeLiveToussaint pic.twitter.com/P1s982KJXQ— Malek Délégué (@MalekDelegue) October 19, 2022