Kevin Bass est un Américain qui se présente comme titulaire d’un doctorat (PhD) et d’une maîtrise (MS), ancien étudiant en médecine dans un programme MD/PhD à l’université Texas Tech. Sa trajectoire publique a pris un tournant décisif lorsqu’il affirme avoir été expulsé de cette école pour avoir critiqué la gestion de la pandémie de COVID-19, notamment via un article dans Newsweek et une apparition chez Tucker Carlson. Ancien normie (conformiste, mouton) relayé ce jour par Elon Musk et Robert Malone, pas mal comme évolution !
Aujourd’hui, il se décrit comme un chercheur et commentateur indépendant, actif sur Substack avec Forbidden Science, où il dit vouloir « révéler la vérité » sur les dérives scientifiques et médicales. Son parcours, marqué par une rupture avec les institutions, l’a transformé en une figure controversée, suivie par des milliers de personnes sur X/Twitter.
Avant 2020, Bass affichait des positions typiques d’un progressiste américain. Passionné par la science, il s’attaquait aux régimes extrêmes comme le keto (régime cétogène) ou le carnivore sur son site The Diet Wars, les qualifiant de « pseudo-scientifiques ».
Sur Twitter, il maintenait une liste de « charlatans » et critiquait les idées non conventionnelles, adoptant un ton rationnel et sceptique qui résonnait avec les cercles académiques de gauche. Entre fact-checking et zététique (mal comprise, bien sûr) ! Ses cibles, souvent des figures prisées par la droite alternative, montraient un alignement implicite avec les démocrates, même s’il parlait peu de politique politicienne à l’époque.
Ce positionnement a toutefois volé en éclats avec des désaccords personnels profonds, notamment avec ses parents. Dans un billet sur Substack, Bass révèle avoir coupé les ponts avec eux pendant plus d’un an à cause de divergences sur Donald Trump, un sujet polarisant aux États-Unis. « Je ne pouvais pas comprendre qu’ils soutiennent cet homme », illustrant son rejet viscéral du trumpisme, typique des gauchistes américains entre 2016 et 2020. Cette rupture, qu’il attribue à son propre « tribalisme », marque une période où ses convictions idéologiques primaient sur les liens familiaux, ou tout autre lien amical – typique du gauchisme.
Son évolution vers un « former leftist » (ancien gauchiste) s’est accélérée avec la pandémie. Critiquant les confinements et les obligations vaccinales, il a rompu avec le consensus démocrate pro-restrictions, qu’il jugeait dogmatique. Dans un tweet épinglé de décembre 2022, il admet : « J’avais tort sur les confinements à cause de mes émotions et de mon tribalisme ».
Cette prise de conscience, couplée à son expulsion de Texas Tech, l’a poussé vers une posture libertarienne, voire conservatrice, où il défie désormais les institutions qu’il vénérait jadis. Ses détracteurs y voient de l’opportunisme ; lui parle d’un éveil face à « l’hypocrisie » du système. « J’ai été un gauchiste, mais la vérité m’a forcé à changer », résume-t-il.
Sounds familiar https://t.co/aDjnsNo9Br
— Elon Musk (@elonmusk) March 17, 2025
J’ai toujours été démocrate. Je pensais que la plupart des conservateurs étaient ignorants, mauvais ou menteurs. Je croyais presque tout ce qu’écrivait le New York Times, The New Republic et The Atlantic. J’étais horrifié lorsque les conservateurs critiquaient les autorités. À chaque critique que je lisais, je pensais qu’elle était motivée par l’animosité, le ressentiment, l’intérêt personnel ou l’ignorance.
Quelle que soit la vérité contenue dans cette critique, je la considérais comme une simple « demi-vérité » : une instrumentalisation de tel ou tel fait choisi avec soin. Pourquoi ai-je perçu cela comme une instrumentalisation ? Parce que j’étais partial : je considérais les institutions et les personnalités de l’establishment de gauche comme fondamentalement bonnes, de sorte que toute critique à leur égard était automatiquement interprétée comme de la mauvaise foi.
Les critiques ne savaient-ils pas que ces institutions ou ces personnalités étaient fondamentalement bonnes ? S’ils ne le savaient pas, ils étaient ignorants. S’ils le savaient, ils étaient mauvais. C’était aussi simple que ça. Cela signifiait que toute critique légitime serait balayée d’un revers de main, comme si elle rebondissait sur un bouclier pare-balles impénétrable.
Tout a changé lorsque j’ai commencé à écrire sur la pandémie. Bientôt, on a commencé à parler de moi comme je pensais autrefois des conservateurs. Cela a entraîné un effondrement identitaire complet, car j’ai compris que mon ancienne vision du monde était haineuse et ignorante, que je n’avais pas compris ce que je jugeais.
Je n’oublierai jamais l’audience qui a conduit à mon renvoi de la faculté de médecine, un an après avoir commencé à écrire. Durant l’audience, on a parlé de moi comme si je n’étais pas humain. Mon comportement a été interprété sous le jour le plus sombre. Des mensonges ont été inventés. Personne ne s’est soucié de la vérité, seulement horrifié par mon apparent « comportement non professionnel », qui était en réalité le reflet de leur comportement non professionnel à mon égard. Ils ont structuré l’audience de manière à ce qu’il m’ait été pratiquement impossible de parler et d’expliquer que ce qui était dit était un mensonge. Et personne ne semblait y voir d’inconvénient. Pourquoi ? Parce que j’étais mauvais. Si je suis mauvais, alors chaque maltraitance et chaque violation du règlement de l’école étaient justifiées. Une personne mauvaise ne mérite aucun droit. Elle ne mérite qu’une punition.
Mais ce dont je me souviens le plus, ce sont les allusions à mon activité sur les réseaux sociaux. Ils disaient : « Kevin est habité par le ressentiment de son enfance. » Ce n’était pas le cas. J’étais en bons termes avec mes parents. Ils prétendaient que j’avais besoin d’une psychothérapie pour surmonter ce traumatisme. C’était une histoire complètement fausse qu’ils avaient inventée à mon sujet, pour me rabaisser, me marginaliser, pour tenter d’expliquer mes opinions : que quelque chose de terrible s’était produit pendant la pandémie. Ils ne pouvaient imaginer que je puisse avoir des arguments légitimes. Ils m’ont donc réduit aux mêmes caricatures psychologiques que celles auxquelles j’avais autrefois réduit les conservateurs dans mon esprit.
Quand j’ai été renvoyé, j’étais brisé. Mais j’ai bénéficié de l’aide d’amis qui m’ont aidé à comprendre ce qui s’était passé. Et j’ai compris qu’une hystérie s’était emparée de la gauche. J’ai passé beaucoup de temps à lire sur les procès-spectacles, les procès de sorcières, etc. J’ai également rencontré des personnes ayant vécu des expériences similaires et j’ai réalisé que des centaines de médecins à travers le pays avaient vécu la même chose. Mon histoire n’était pas unique. C’était toujours la même histoire.
Je n’arrive pas à croire que j’étais la personne que j’étais autrefois. Je n’arrive pas à croire que j’ai pu exister ainsi. Je ne comprends toujours pas comment j’ai pu être comme ça, ni comment des millions de personnes dans ce pays ont pu continuer à être comme ça. Cela me perturbe profondément.
Ce que je sais, c’est que cette chose qui rend les gens fous doit être détruite. Elle est hostile à la civilisation et à notre humanité. Elle nous pousse à nous déshumaniser et à tenter de nous détruire les uns les autres. C’est exactement la même chose monstrueuse que j’attribuais autrefois aux conservateurs. Mais elle était en moi, et je la voyais maintenant chez les autres. C’est une chose avec laquelle je lutte encore.