Donald Trump s’apprête à prononcer ce soir son premier grand discours devant le Congrès. Intitulée « Renouveler le rêve américain », cette allocution, bien que ne portant pas officiellement le nom de discours sur l’état de l’Union, marque un moment clé de son deuxième mandat. Derrière lui, le président républicain pourra compter sur le soutien de Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, et de son vice-président, J.D. Vance, reflétant ainsi la mainmise du camp (paléo-) républicain sur Washington.
L’administration Trump s’est distinguée dès le début de ce mandat par une avalanche de décrets présidentiels, des coupes budgétaires massives et un net durcissement de la politique étrangère et commerciale.
Le discours intervient en plein cœur de tensions internationales, notamment après la suspension de l’aide militaire américaine à l’Ukraine et le lancement d’une guerre commerciale contre plusieurs partenaires, dont le Canada et l’Europe.
Selon les médias, Trump pourrait annoncer la signature d’un nouvel accord commercial après un bras de fer avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a été prié de quitter la Maison-Blanche la semaine précédente sans parvenir à conclure un contrat stratégique. L’allocution devrait s’articuler autour de quatre thèmes principaux : ses accomplissements nationaux et internationaux, les réformes économiques, la sécurité aux frontières et son plan de paix mondial.
Le président a également convié plusieurs invités symboliques à cette soirée, dont Elon Musk, qu’il a chargé de piloter la réduction des dépenses fédérales à travers une nouvelle entité gouvernementale, surnommée le DOGE (Department of Government Efficiency).
Parmi les autres invités figurent des proches de victimes de crimes commis par des immigrants clandestins, soulignant l’accent mis par Trump sur l’immigration et la sécurité intérieure. Ce sujet reste au cœur de ses politiques, avec une forte baisse des passages illégaux à la frontière et une tentative de lancer la plus grande opération de reconduite à la frontière de l’histoire des États-Unis, malgré des blocages au sein de l’administration.
Face à ce tournant radical, l’opposition démocrate est divisée. Certains élus ont choisi de boycotter le discours, à l’image de Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Alexandria Ocasio-Cortez, qui préfèrent organiser des assemblées citoyennes alternatives.
D’autres contestent les directives internes leur demandant de rester discrets, alors que plusieurs femmes députés affichent leur opposition à travers leur tenue : rose pour dénoncer l’impact de la politique républicaine sur les femmes, noir pour signaler la gravité des décisions du président et bleu et jaune en soutien à l’Ukraine. De nombreux démocrates ont aussi convié comme invités des employés fédéraux licenciés par les coupes budgétaires afin de mettre en lumière l’impact humain des réformes.

Cette allocution sera donc une occasion pour Trump de rassurer son camp et d’asseoir son autorité, tout en relançant son projet de transformation radicale du pays.