Washington a toutefois précisé que les conditions n’étaient pour l’heure pas réunies. En Corée du Sud, le bouclier antimissile américain est désormais opérationnel pour prévenir un sixième essai nucléaire du régime de Pyongyang, qui se dit « au bord de la guerre » avec Washington.
À la surprise générale, le président américain Donald Trump a affirmé lundi être prêt à rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un si les conditions étaient réunies. Une déclaration qui intervient au moment même où Pyongyang menace de mener un sixième essai nucléaire et déclare être « au bord de la guerre » avec Washington.
Le président républicain – qui a martelé sa volonté d’appuyer sur le levier chinois pour faire bouger Pyongyang mais s’est aussi dit prêt à régler seul le problème – évoque désormais la possibilité d’un face à face avec le leader nord-coréen, qui n’a jamais rencontré un seul dirigeant étranger depuis son arrivée au pouvoir en 2011. « La plupart des politiques ne diraient jamais cela, mais je vous dis que si les conditions étaient réunies, je le rencontrerais (...) Je serais honoré de le faire », a affirmé Donald Trump dans un entretien à l’agence Bloomberg.
Le président américain a une nouvelle fois martelé dimanche sa volonté d’écarter la menace nucléaire posée par la Corée du Nord. « Nous avons une situation que nous ne pouvons laisser se prolonger », a-t-il affirmé sur CBS. Il a, à cette occasion, souligné l’habileté de Kim Jong-un pour avoir réussi à s’imposer au pouvoir malgré son jeune âge. « Les gens se demandent s’il est sain d’esprit. Je n’en sais rien », a-t-il expliqué. « Ce que je peux vous dire – et plein de gens n’aiment pas que je le dise – c’est qu’il a succédé à son père à l’âge de 26 ou 27 ans. Il a affaire à des personnes évidemment coriaces, en particulier les généraux et d’autres. Et très jeune, il est parvenu à assumer le pouvoir ». « Donc évidemment c’est un petit malin », a ajouté Donald Trump, qui avait déjà fait l’éloge de Kim Jong-un il y a plus d’un an lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle américaine.
Quelques heures plus tard, son porte-parole Sean Spicer s’est employé à minimiser la portée de ces déclarations, insistant sur le fait qu’une telle rencontre n’était « clairement » pas envisageable à ce stade. « Il faudrait que leur comportement provocateur change immédiatement », a-t-il affirmé.