L’heure de la retraite a sonné pour Yaakov Lazovik, l’archiviste en chef de l’État d’Israël (il n’attend plus pour s’en aller qu’un successeur que le gouvernement tarde à désigner), et tout en préparant ses cartons il a lancé un message alarmant : les archives de l’État, dont les services dépendent du Premier ministre, contiennent des documents « embarrassants » pour le pouvoir et pour cette raison « Israël ne traite pas ses archives d’une manière qui soit digne d’un État démocratique » [1].
Selon l’archiviste bientôt en retraite, dont Haaretz a rapporté les propos, « la majorité du contenu des archives de l’État est fermée et ne sera jamais ouverte ». Or, il s’agit d’une matière première primordiale pour le travail des historiens. En fait, selon Yaakov Lazovik, la plupart des documents conservés dans les archives ne verront jamais le jour et l’accès au reste sera « soumis des restrictions déraisonnables, sans transparence ni supervision publique ».
Il a affirme encore, dans un rapport tout récent, que sous couvert de préoccupations de « sécurité nationale », l’État dissimule au public des documents qui, pour la plupart, ne sont pas liés à des problèmes de sécurité. Cela inclut des éléments qui pourraient s’avérer embarrassants pour l’État, tels que les violations des droits de l’homme ou qui « ne contribuent pas à l’honneur de l’État ».
« Dans une démocratie, on ne peut cacher l’information simplement parce qu’elle est embarrassante. C’est interdit parce que les représentants élus, fonctionnaires, soldats, diplomates ou espions travaillent au nom et pour le compte des citoyens de l’État, et un devoir démocratique fondamental est de permettre aux citoyens d’exprimer leurs opinions sur ces représentants », écrit Lazovik.
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Les mensonges officiels sur la nakba se sont effondrés
Selon Lazovik, « les Israéliens ont commis des crimes de guerre ». Le service de sécurité du Shin Bet a été impliqué dans le contrôle de l’éducation des citoyens arabes ; Israël a traité ses citoyens arabes (et d’autres) d’une manière indigne d’un État démocratique. Si Israël commet des actes qu’un tribunal, ici ou à l’étranger, rejetterait, les citoyens israéliens devraient le savoir et décider s’ils sont d’accord avec cela. La divulgation des faits est une condition nécessaire à une société démocratique, estime-t-il.