Les deux vice-premiers ministres du gouvernement Conte semblent vouloir remettre en cause l’indépendance des banques centrales, l’un des principes fondamentaux de l’union monétaire européenne.
Le gouvernement transalpin voudrait provoquer davantage d’inquiétude – alors que se multiplient les mauvaises nouvelles – qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Depuis quelques jours, plusieurs de ses membres s’attaquent à la direction de la Banque d’Italie, semblant remettre en cause l’un des principes cardinaux de l’union monétaire européenne, à savoir l’indépendance des banques centrales.
L’offensive a commencé, samedi 9 février, à Vicence (Vénétie), où étaient réunis 1 200 anciens actionnaires de deux « petites » banques locales – Veneto Banca et Banca Popolare di Vicenza –, absorbées pour un euro symbolique par Intesa Sanpaolo à l’été 2017, après un coûteux plan de sauvetage survenu au sortir d’années de gestion calamiteuse.
Devant un aréopage de petits porteurs attendant avec impatience une indemnisation promise depuis des mois par le gouvernement, au mépris des règles européennes, les deux vice-premiers ministres, Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, « antisystème ») et Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), ont rivalisé de déclarations offensives contre les autorités de tutelle, coupables, selon eux, de ne pas avoir détecté les irrégularités et les signes avant-coureurs de la catastrophe.
Luigi Di Maio, qui prenait la parole en premier, a affirmé sa volonté qu’il y ait une « discontinuité » au sommet de l’institution. Selon lui, « on ne peut pas confirmer les mêmes personnes qui ont été au directoire de la Banque d’Italie, si l’on pense à tout ce qui s’est passé ces dernières années. (…) Nous sommes un État souverain qui défend l’épargne, comme le dit la Constitution, et pas les banques. »