C’est sans précédent depuis le Traité de Rome : la France a rappelé son ambassadeur auprès d’un État membre de l’Union européenne, l’Italie.
La crise couve depuis la constitution du gouvernement de Giuseppe Conte. Elle a éclaté après la rencontre de Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles et vice-président du Conseil italien, avec un groupe de Gilets jaunes à Montargis.
La France dénonce une ingérence italienne dans ses affaires intérieures.
Au même moment, la France a reçu par trois fois des leaders de l’opposition vénézuélienne pro-US et reconnu le Président de l’Assemblée nationale, Juan Guaidó, comme président par intérim du pays.
Apparemment, le Quai d’Orsay interprète de manière fluctuante sa conception de l’ingérence dans les affaires intérieures.
La France rappelle son ambassadeur en Italie
à la suite d’« attaques sans précédent »
Le ministère des Affaires étrangères déplore des « accusations répétées » et des « déclarations outrancières » de la part de Rome.
La France rappelle son ambassadeur en Italie pour consultations face à « une situation grave » qui « n’a pas de précédent depuis la fin de la guerre », a annoncé jeudi 7 février la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, déplorant des « accusations répétées », des « attaques sans fondement » et des « déclarations outrancières ». « Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable. Elles violent le respect dû au choix démocratique, fait par un peuple ami et allié. Elles violent le respect que se doivent entre eux les gouvernements démocratiquement et librement élus », souligne Mme von der Mühll, dans un communiqué.
Peu après cette annonce, les deux chefs politiques du gouvernement populiste italien, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, se sont déclarés « disponibles » pour dialoguer avec le gouvernement français. « Nous sommes tout à fait disposés à rencontrer le président Macron et le gouvernement français », a écrit M. Salvini, patron de la Ligue dans un communiqué, assurant qu’il ne voulait pas de conflit avec Paris.