Sauf surprise, le Parlement italien devrait adopter le premier budget présenté par la coalition populiste. En voici les principales mesures.
Sous l’œil attentif de Bruxelles, le Parlement italien s’apprête à adopter le premier budget présenté par la coalition populiste arrivée au pouvoir en juin, qui prévoit pour 2019 un déficit public à 2,04% du PIB.
Ce « budget du peuple », comme l’a baptisé le gouvernement, compte 32 milliards d’euros de dépenses supplémentaires et de baisses d’impôts, mais en raison de la dette publique colossale, le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite) ont dû limiter leurs mesures phares sous la pression de Bruxelles et des marchés financiers.
Voici les principaux points de ce projet :
Réforme des retraites
Le texte assouplit les conditions de départ en retraite, une promesse phare de la Ligue, avec 3,9 milliards d’euros budgétés en 2019 et 8,6 milliards en 2020.
Alors que la loi actuelle prévoit un départ à 67 ans, une « quota 100 » permet de partir à compter de 62 ans et 38 années de cotisations. Le gouvernement estime que 85% des quelque 400.000 personnes concernées en 2019 en profiteront et espère libérer ainsi des emplois pour les jeunes.
Comme promis, le texte prévoit aussi une réduction des retraites dites « dorées », mais le gouvernement a aussi ajouté la semaine dernière une limitation progressive de l’indexation sur l’inflation des pensions supérieures à 1.500 euros net par mois.
Revenu de citoyenneté
Promesse phare du M5S, ce revenu mensuel de 780 euros est destiné à 1,7 million de familles les plus modestes et vise à favoriser leur réinsertion. Sa dotation initiale de 9 milliards d’euros pour 2019 a été réduite à 7,1 milliards. Le M5S promet les premiers chèques dès avril mais la mise en place du dispositif s’annonce complexe et ses conditions assez strictes.
Amnistie fiscale
Voulue par la Ligue, cette amnistie concernera finalement des personnes n’ayant pas payé des impôts qu’elles avaient déclarés correctement ou sous-déclarés entre 2000 et 2017. Le gouvernement propose aussi une mini-flat tax de 7% pour les retraités de l’étranger, italiens ou non, décidant de venir ou revenir vivre dans les petites communes du sud du pays.
Réforme fiscale
Les impôts seront ramenés à 15% pour plus d’un million d’auto-entrepreneurs et artisans ayant un chiffre d’affaires de moins de 65.000 euros.
Parallèlement, le gouvernement introduit en particulier une « web tax » de 3% pour les entreprises qui vendent des biens, des services ou de la publicité sur Internet, ce qui devrait rapporter 150 millions en 2019, et 600 millions une fois le système fonctionnant à plein régime.
Au final, le total des taxes sur les sociétés sera en hausse. Si les banques et les assurances vont être les plus touchées par les hausses, les organisations à but non lucratif voient aussi leur taux d’imposition doubler. Le gouvernement a cependant promis de revenir sur cette dernière mesure dès janvier.
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