Dans sa garde-robe, Donald Trump possède un sous-vêtement rose. Le caleçon est un cadeau de Joe Arpaio, l’un des plus fervents et fidèles soutiens du candidat républicain à la Maison Blanche. Le présent, évoqué dans une interview à Politico (en anglais), n’a rien d’une blague. Il est le symbole d’une politique pénale : le caleçon est porté tous les jours par les détenus du comté de Maricopa, dans l’Arizona, sur lequel l’homme règne en tant que shérif depuis 1992.
Officiellement, ce dresscode inhabituel a été mis en place pour lutter contre les vols. « Difficile de penser que ce choix de couleur est dû au hasard, a cependant estimé un juge en 2012. Étant donné le contexte culturel, on peut penser que [le rose] a été choisi pour symboliser la perte de l’identité et du pouvoir masculins, pour stigmatiser les détenus hommes [en les présentant] comme féminins. (...) Cela semble être une sanction sans justification légale. »
Un sujet du 20 Heures de France 2 sur la méthode Arpaio, avec commentaire indigné :
Des détenus incarcérés sous des tentes
Joe Arpaio n’a que faire de telles réprobations. Au contraire, comme Donald Trump, il se gargarise des polémiques. Autoproclamé « shérif le plus sévère des États-Unis », il construit depuis près d’un quart de siècle, à coups de polémiques, son image de représentant inflexible de la loi et de l’ordre. Ce qui lui a permis de devenir un invité régulier des médias conservateurs et une idole pour le Tea Party, le mouvement populiste qui a, petit à petit, grignoté le parti républicain.
Un an après son élection, le shérif a fait sa renommée en inaugurant « Tent City », plus de 2 000 places de prison... en plein air. « Je les ai mis à côté de la décharge, de la fourrière pour animaux, et de l’usine de traitement des déchets », raconte-t-il au New Yorker. Les détenus sont hébergés sous des tentes, à la merci des éléments, et notamment des températures extrêmes de l’Arizona. En été, la chaleur peut dépasser, dans le camp, 60°C. Mais que personne ne vienne se plaindre. « Il fait près de 50°C en Irak, les soldats vivent sous des tentes et ils n’ont commis aucun crime, alors fermez vos gueules ! » lance Joe Arpaio aux prisonniers en pleine canicule.
Le shérif leur a interdit la cigarette, le café, les films et les magazines pornographiques. Il se targue aussi de ne les nourrir que deux fois par jour, avec des repas qui coûtent moins de 40 cents. Sans possibilité d’assaisonner les plats : le sel et le poivre ont été retirés, pour « faire économiser 20 000 dollars par an au contribuable ». « Cela coûte plus cher de nourrir les chiens que les détenus », affirme Joe Arpaio. Ces derniers peuvent néanmoins saliver devant Food Network, une chaîne de télévision consacrée à la cuisine, l’une des rares autorisées, avec la chaîne parlementaire et la chaîne météo, précise le New Yorker.
Lire la suite de l’article sur francetvinfo.fr
Le discours en anglais (non sous-titré) de Joe Arpaio :
« Les choses doivent changer, on a besoin d’un leader qui protège nos frontières et fait respecter nos lois parce qu’une nation sans frontières ni lois n’est plus une nation. Maintenant, plus que jamais, nous devons avoir du respect pour notre police. »
Une petite interview de Joe, traduite en français, sur le bagne pour femmes à Phoenix :