The Intercept affirme que l’armée américaine a reconnu qu’Abu Bakr al-Baghdadi avait été détenu dans la tristement célèbre prison en 2004, où il aurait passé huit mois sur un total de dix mois d’incarcération aux mains des américains.
Il était un détenu anonyme, identifié sous le code « US9IZ-157911CI », il est désormais le terroriste le plus recherché de la planète. Selon le site d’information The Intercept, les États-Unis auraient reconnu qu’Ibrahim Awad Ibrahim al-Badry, dit Abu Bakr al-Baghdadi, était bel et bien dans leur geôle irakienne en 2004.
C’est par le porte parole du Pentagone, Troy A. Rolan Sr., qui a révélé que les chiffres 1, 5 et 7 du code de détenu d’al-Baghdadi correspondaient au centre de détention d’Abu Ghraib que The Intercept a eu confirmation que le terroriste y avait séjourné.
Cette information pourrait être cruciale pour comprendre la personnalité du chef de Daech, qui reste un mystère pour les experts n’arrivant toujours pas à retracer tout son parcours. Comme le souligne The Intercept, une telle révélation pourrait permettre de comprendre le lien entre son incarcération dans une des prisons les plus tristement célèbre pour son usage banalisé de la violence, utilisée afin de faire parler les prisonniers, et son rôle en tant que leader de l’État islamique. Pour de nombreux analystes rappelle le site, Al-Baghdadi se serait en effet radicalisé en prison.
Les sévices subis en détention ont-ils influencé les cadres de Daech ?
Le mystère plane toujours sur de nombreux aspects de la vie d’Al-Baghdadi avant qu’il ne devienne le calife autoproclamé de Daech. Mais il partage des points communs avec ses pairs : il est suspecté d’avoir été détenu dans la prison américaine dite Camp Bucca du sud de l’Irak, connue pour avoir accueilli au moins neuf cadres de l’État islamique.
The Intercept sous entend ainsi qu’un séjour musclé dans les centres de détention américains basés en Irak, souvent qualifiés d’incubateurs à djihadistes pourrait avoir influencé les futurs cadres de Daech.
Plus encore que Camp Bucca, Abou Ghraib est devenue tristement célèbre dans le monde après les révélations sur les tortures y étant pratiquées et qui auraient été autorisées voire encouragées par les plus hauts fonctionnaires américains.
Le scandale concernant les pratiques inhumaines de détention et l’usage quotidien de la torture, révélé par des photos, aurait éclaté, selon The Intercept, en 2004, au moment de l’incarcération Al-Baghdadi. Le site laisse ainsi présager que le leader de l’État islamique aurait pu être victime de ces tortures.
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