A l’occasion d’un passage à Genève, où m’avait invitée une de ces associations de braves gens qui raclent leurs fonds de tiroirs pour faire venir des témoins de la réalité israélo-palestinienne, mon attention avait été attirée par de grands placards publicitaires vantant la parution prochaine d’un nouveau quotidien. Impertinent, libre, sérieux, un journal d’information, un vrai. Ce que je cherchais.
Un simple appel au téléphone, et je tombai directement sur le responsable de la rubrique Etranger à qui je proposai un article sur les conséquences de l’immigration soviétique en Israël.
Il connaissait mon nom, il m’avait entendue sur France Inter, et fut à peine étonné quand je lui dis que cette intervention m’avait valu de me faire jeter de chez la grosse dame. Chez lui je n’aurais pas ce problème, il avait lu et beaucoup aimé le livre incriminé (qui avait circulé abondamment avant d’être pilonné), et était convaincu du sérieux de mes démarches. Nous nous mîmes d’accord sur la longueur de l’article et sur un prix de vente : j’allais être payée, une fois n’est pas coutume.
Il n’éprouva pas le besoin de faire de commentaires à la réception de ma prose et, l’ayant jugée bonne, la publia.
Dans les jours qui suivirent, comme si j’avais mis en cause qui que ce soit, « on » obtint un « droit de réponse » sur une pleine page.
Alors que mon propos avait été de résumer les conséquences dramatiques que cet afflux avait sur le petit peuple d’Israël sommé de partager son niveau de vie, ses logements, son eau et ses services avec les nouveaux arrivants, sur la population palestinienne de l’intérieur et celle des territoires, sans oublier les Russes eux-mêmes, confrontés au chômage, au déclassement, à la prostitution et à un taux de suicide impubliable, une demi-douzaine de signatures vinrent démasquer publiquement le nouveau visage de la bête immonde. « La démarche est limpide ! » s’indigna un certain Norbert Azriel [1] , militant actif de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Qu’une non-juive, après des mois d’enquête, viennent donner la parole à des dizaines et des dizaines de gens simples confrontés à une paupérisation brutale (la « Stratégie du choc » ?), voilà qui exhalait des relents nauséabonds qui rappellent les heures sombres de notre Histoire. J’eus droit à tous les procès d’intention imaginables : déformant mes propos, me jugeant sur les intentions qu’ils me prêtaient de diaboliser Israël, donc les Juifs, n’oubliant pas au passage de cracher leur venin sur le « terrorisme » des Palestiniens de Gaza et des Territoires, tous ces messieurs minimisèrent mes propos dans le meilleur des cas, mentirent de façon éhontée sur ce qui les gênait, et conclurent, pour le reste, que « ça s’arrangerait ».
En tout cas sur une chose ils étaient unanimes : la bête immonde, c’était moi. J’étais débordante de haine.
Chacun m’aura reconnue.
Je réussis à obtenir un court droit de réponse à cette grave mise en cause ad hominem, que j’utilisai à recentrer mes propos : ce que j’avais écrit n’avait aucun rapport avec le délire étalé sur une pleine page.
Mais, quand je rappelai, pour parler gros sous, le chef du service Etranger du grand quotidien honnête et indépendant, il me reçut comme l’avait fait, deux ans avant, certaine grosse dame.
- Je ne veux plus JAMAIS entendre parler de vous.
Avant qu’il me raccroche au nez, je réussis tout de même à lui faire dire ce qu’il avait à me reprocher ;
- Vous avez été trop pro palestinienne.
Mensonge. La situation faite aux Arabes ne représentait qu’un quart de l’article. Les trois autres quarts étaient consacrés à montrer la détresse des Juifs.
Je comprenais de mieux en mieux à qui j’avais affaire.
De plus, « on » avait désormais des noms. J’allais bientôt connaître des visages.
Quand mes amis genevois me demandèrent de revenir pour raconter l’affaire terrible des juifs en fuite ramenés de force en terre promise, ils firent dans la presse le battage nécessaire pour que « on » soit alerté.
Je les attendais, ils étaient là. J’étais prête.
Je n’avais pas encore terminé mon exposé qu’un honorable professeur d’université me coupa la parole pour me demander quand il pourrait enfin intervenir : cela faisait longtemps que je parlais, et il était venu pour le débat. Je lui fis remarquer sèchement que c’était moi que les organisateurs de la soirée avaient invitée à parler, qu’ils ne m’avaient pas posé de limite et que je comptais sur eux pour le faire.
Quand j’en eus terminé, je lui passai la parole.
Et, alors que toute mon intervention avait consisté à redire en détails ce que j’avais déjà écrit, à quoi j’avais ajouté l’histoire tragique d’Eindhoven, l’honorable universitaire, président de je ne sais quelle association luttant pour la paix au Moyen-Orient n’en eut cure : il vomit sur la vilenie des Arabes, leur haine des juifs, leur refus de leur laisser la place, leurs dictatures, leur antisémitisme, que sais-je ?
Alors que la salle, qui m’était grandement acquise, s’apprêtait à répliquer, je les fis taire. Et, m’adressant à l’auditoire, je demandai :
- Une question ?
- Comment, vous ne me répondez pas ? s’insurgea le vieux pacifiste prêt à faire la guerre aux Arabes jusqu’au dernier Israélien sans quitter les bords du Léman.
- Tu ne lui réponds pas ? me demanda enfin un des miens.
- Quelle était la question ?
Tout le monde éclata de rire. Je repris la parole.
- Y a-t-il une question sur l’immigration des juifs soviétiques en Israël ?
Un second vint au secours du premier et reprit sa diatribe anti arabe et anti palestinienne, tentant, on avait bien compris, d’éviter le sujet qui les gênait. Quand il eut vomi sa haine, il conclut :
- Vous êtes un gag !
Je frappai un coup de poing sur la table :
- Retirez ça immédiatement !
Il roula des yeux comme des soucoupes et me regarda, interdit :
- Monsieur, je ne sais pas qui vous êtes, mais je ne suis pas venue de Paris à Genève pour me faire insulter. Je vous demande de retirer immédiatement l’insulte que vous venez de proférer.
Il marmonna que je n’étais pas un gag mais que je le faisais rire.
Je lui assurai qu’il avait parfaitement le droit de trouver ça drôle, et j’adressai un coup de menton ciculaire à l’assistance pour demander :
- Quelqu’un d’autre ?
Le ton était donné, je n’allais pas me laisser faire ni accepter d’aller sur leur terrain.
Ils étaient une bonne dizaine et intervinrent tous les uns derrière les autres, monopolisant totalement les prises de parole.
- Vous êtes pleine de haine, m’accusa l’un d’eux.
- Je vous interdis de me juger sur les sentiments que vous m’attribuez. Et vous, hein ? Vous, vous êtes plein d’amour peut-être...
Norbert Azriel ne mit pas longtemps à se manifester. C’était un homme grand et mince assez typé, au beau visage et à l’élégance raffinée, qui aurait pu, sous d’autres cieux, se montrer à mes yeux aimable. Ce n’était pas le lieu ni les circonstances. Il commença comme les autres, sans se présenter, mais il eut tout de même la diplomatie d’éviter les insultes et les procès d’intention : c’était de toute évidence un professionnel, il savait y faire.
Il utilisa son temps de parole à dire et à redire combien cette migration était belle et généreuse, incomparable, humaine, si humaine, sans exemple, sans précédent.
- Pourquoi vous entêter à dire que cette alyah [2] est une calamité pour Israël, conclut-il enfin. Je vais vous dire, moi, pourquoi c’est et ça restera une bénédiction, une chance. Avec tous ces diplômés, toute cette matière grise, cette alyah pèse, au bas, mot, trente milliards de dollars.
Une huée indignée accueillit sa sortie. Pouvait-il plus bêtement reconnaître que l’immigration soviétique n’était que le fruit d’un sordide marchandage, une affaire de gros sous dans laquelle les intéressés n’étaient que des pions ?
Quand il viendra à Tel-Aviv quelques mois plus tard à l’invitation d’Itzhak Shamir, Mikhaïl Gorbatchev recevra un prix de trois cents mille shekels. « Un shekel par juif livré », commentera mon ami Vladimir depuis son exil parisien.
Ils se levèrent brusquement et quittèrent la salle ensemble, nous laissant au bord du fou-rire.
Je m’apprêtais à répondre à une interview quand je vis que le beau Norbert s’était attardé et s’approchait de moi, voix suave et œil de velours.
- Puis-je vous serrer la main, demanda-t-il. J’ai lu votre livre sur le kibboutz, et je me suis retrouvé dans beaucoup de choses, j’ai souvent été ému...
J’eus un instant d’hésitation.
- Je ne refuse de serrer la main à personne, dis-je finalement.
Ce faisant il me dévisageait avec insistance.
- J’ai envie de savoir une chose, me dit-il enfin. Je cherche dans vos yeux si vous êtes sincère. Honnêtement Marion, pourquoi faites-vous cela ?
- Je pourrais vous répondre que ça ne vous regarde pas, je n’ai pas à me justifier. Mais je vais vous répondre quand même, et vous n’allez pas me croire : je fais ça par amour. Ça vous en bouche un coin, hein ?
- Moi aussi j’aime mon peuple.
- Non. Si vous l’aimiez comme vous dites, vous seriez de mon bord.
Il me glissa sa carte de visite en me frôlant la main, me laissant totalement perplexe.
J’hésitai quelques jours. Il n’était évidemment pas question de lui laisser croire que j’allais me laisser prendre à son numéro de charme, mais j’avais mon idée en tête. Finalement, je me lançai.
Le prenant au mot, je lui écrivis une longue lettre : acceptait-il de m’aider à obtenir pour mes poussins un asile en Europe ?
Il me répondit.
Non.
Quelques jours plus tard, il utilisait une nouvelle pleine page de la presse genevoise pour me vouer aux gémonies : « Abordant la question des juifs soviétiques, Marion Sigaut, vivement préoccupée de leur sort - que voilà une compassion suspecte - s’attache rageusement à démoniser ce qui a été, et demeure malgré d’énormes difficultés, l’un des plus éclairants phénomènes de solidarité humaine de notre époque. »
Ce coup-ci, « on » avait un nom et un visage. Et c’était bien ma compassion pour la souffrance des Juifs que j’avais croisés qui le mettait en rage.
Je mis près d’un an, après avoir frappé à toutes les portes, pour trouver un éditeur qui se dit intéressé par mon travail. Universitaire spécialiste du Moyen-Orient, il connaissait la situation, savait qui j’étais, avait lu ce que j’avais déjà publié et n’avait pas à être convaincu du sérieux de mon enquête. Comme il s’apprêtait à signer avec moi, je pris rendez-vous avec mon ancien éditeur.
Celui-ci était toujours en possession de mes droits de publication. En effet, j’avais signé avec lui un contrat, perçu un à-valoir, rendu un manuscrit qui avait été accepté, mais jamais publié. Mais théoriquement, le contrat courait toujours.
Je fus reçue par le patron, celui qui m’avait si crânement assuré de son soutien avant de me lâcher en rase-campagne : il était d’accord pour me rendre mes droits, à la condition que je lui rende l’à-valoir qu’il m’avait versé.
Et avec lequel j’avais vécu, le temps nécessaire à l’écriture d’un manuscrit que je lui avais remis.
Il ne voulait pas le savoir. Soit je rendais les sous, soit il gardait les droits.
Comme le nouvel éditeur ne me versait de son côté aucun à-valoir – et, au contraire, ne me promettait de droit d’auteur qu’à compter du 1001e exemplaire vendu-, je me voyais dans l’obligation de payer pour avoir le droit d’être publiée gratuitement.
A moins que…
Il y avait bien une solution. Est-ce que j’acceptais de reprendre tout mon travail, et de sourcer chaque information fournie d’une note de bas de page ?
C’était évidemment, pour lui, la parade.
A laquelle j’avais plusieurs objections : la première était que l’essentiel de mon travail était constitué de témoignages de centaines de gens en détresse que je n’allais pas trahir pour vendre du papier. Il m’avait fallu les convaincre qu’ils n’avaient rien à craindre de moi, conquérir leur confiance, calmer leur angoisse. N’était-on pas en train de me demander de les balancer, moi qui avais scrupuleusement utilisé des pseudonymes et changé les lieux ?
Et quoi encore ?
La seconde était que, en admettant qu’il se contente de notes concernant toutes les déclarations publiques des différents hommes politiques impliqués dans l’affaire (j’en tenais la plupart de la presse israélienne, je pouvais citer mes sources), rien ne me permettait de lui faire confiance. J’avais compris que « on » ne voulait pas que la vérité soit dite, personne ne me prenait pour une menteuse.
Le contrat fut finalement signé par un accord entre l’ancien éditeur et le nouveau, sans que je sache comment le second réussit à convaincre le premier. Ils arrangèrent leur salade entre eux, l’idée étant que les droits devant me revenir iraient au premier jusqu’à concurrence de l’à-valoir perçu.
A la fabrication, on me demanda de quelle couleur je voulais la couverture, je répondis rouge et noir. Et quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir arriver une pile de livres rose bonbon, tout à fait la couleur qui sied au récit d’une interminable errance de familles sans patrie.
Il n’y avait rien à faire, les livres étaient là et il paraît qu’il fallait déjà m’en réjouir.
Le jour où je me rendis dans le bureau des attachées de presse, j’eus l’impression désagréable que ces dames riaient dans mon dos, sans qu’il soit possible d’en avoir le cœur net.
En les cuisinant, j’appris plusieurs choses intéressantes.
La première était qu’elles ne lisaient jamais les livres dont elles assuraient la promotion. Aussi, pour savoir ce que contenait le mien, mon attachée de presse avait-elle fait au plus simple : elle avait appelé l’autre maison d’édition et était tombée sur, devinez qui ? Mais oui, toujours la même.
La seconde chose que j’appris me donna le tournis. Comme je lui demandais d’envoyer quelques exemplaires à plusieurs personnes, elle m’avoua, avec gêne, qu’elle n’en avait plus. J’insistai, lourdement, pour qu’elle me fournisse la liste des journalistes à qui elle avait envoyé tant d’exemplaires qu’il n’y en avait déjà plus de disponibles. De plus en plus gênée, elle me montra comment elle avait fait.
Elle avait un fichier par thème. Pour mon livre, le thème était Israël. Elle avait donc ouvert son fichier à la rubrique Israël et avait envoyé un exemplaire à tout ce que la France compte d’organismes, de journalistes, d’associations, d’organisations « spécialisés » sur le sujet.
« On » avait reçu autant de copies de mon livre qu’on avait voulu sans même avoir à les demander.
Forte de cette information largement diffusée, la presse s’efforça avec succès de ne pas piper mot de mon travail. Rien, nulle part, personne ne s’en fit l’écho. Et même mes fidèles, ceux qui m’avaient invitée à donner des conférences la fois précédente, se montrèrent réticents.
- Tu comprends, me dit-on, nous on est une association de défense des Palestiniens, toi tu défends des Juifs, ce n’est pas notre but.
Je reçus dans ma cour des visites d’inconnus qui vinrent demander, en mon absence, des renseignements sur moi. Je reçus des coups de fils anonymes sarcastiques. Je subis un harcèlement sexuel téléphonique abominable pendant des jours et des jours. On fit mieux. Un jour que je m’apprêtais à donner une conférence dans une petite librairie militante catholique, le patron reçut un coup de fil puis vint me glisser à l’oreille : « on vient de me dire qu’une bombe va exploser ».
Je regardai le public de braves gens qui venaient entendre mon témoignage, et réfléchis très vite !
- Mensonge. C’est pour nous ridiculiser et nous faire sortir. Je reste.
Tout se passa bien.
Universitaires originaires de Saint-Pétersbourg, lui juif et elle chrétienne, Igor et Galina avaient eu sur le tard une enfant de l’amour d’une beauté renversante. Blonde, fine, diaphane, merveilleusement douce, Iulia avait vingt ans et elle était si belle, si belle qu’on se retournait sur elle dans la rue. Ses parents avaient rapidement vu le manège des prédateurs qui suivent la misère du monde et venaient faire leur marché de chair blonde et pauvre. Ils avaient pris la décision de la Hollande le jour où un homme était venu leur proposer un bon prix pour la petite, là.
J’avais rencontré Igor en Hollande, et appris que lui et les siens avaient fait partie du pauvre troupeau reparti de force vers la terre promise.
Un jour Galina m’envoya de Haifa, où ils étaient de retour, une lettre déchirante : sauve ma fille Marion ! Par pitié sauve ma fille ! Sors-la d’ici !
J’avais compris.
En jouant à saute-mouton par-dessus tout ce qui pouvait ressembler à des binationaux, je réussis à joindre quelqu’un d’important à l’ambassade de France à Tel-Aviv. Je lui demandai, tout de go, de m’aider à éviter à une gosse de sombrer là où il ne fallait pas.
Il comprit. Il accepta. Il lui donna les papiers nécessaires. J’accueillis Iulia à Paris où elle me tomba dans les bras.
Il fallut des mois et des mois, et certainement des combines que je ne veux pas connaître, pour que les siens la rejoignent. Et puis, un jour, je pris la voiture et je me rendis dans un couvent belge, où je pris en charge Igor et deux petites babouchkas toutes minces et tremblantes : l’une si juive, l’autre si slave, ballottées depuis des années d’exil en errance, cherchant un toit et le repos, les deux grand-mères de Iulia. Galina les rejoindrait plus tard.
Ma situation était totalement bloquée. Je n’arrivais même plus à trouver aucun travail, pas même une pige, dans aucun organe de presse, on me rejetait partout. J’avais épuisé mes larmes pour tout ce qui touchait à la diffusion de mon livre, je savais qu’ils avaient gagné.
Dire que je souffrais est un euphémisme. Je m’appliquais, en plus, à faire bonne figure pour ne pas montrer mes faiblesses à mes protégés qui me rêvaient invincible.
Je passai la porte, appelai Iulia. Elle sortit dans la cour, hurla « Papa ! » et courut se jeter dans ses bras, riant, riant, criant sa joie, étreignant ses grand-mères et dansant de bonheur.
Il y eut alors pour moi cet instant de fulgurance par lequel je compris pourquoi j’avais fait tout ça.
Est-il besoin d’expliquer ce que je ressens d’avoir pu permettre à une enfant de vingt ans de réserver à un garçon qu’elle aimerait ce que des prédateurs ont voulu lui ravir ?
Est-il besoin d’imaginer que j’aie fait tout ça parce qu’ils étaient juifs ? Ou qu’ils ne l’étaient pas ?
Seuls ceux qui ont un cœur comprendront la seule chose à comprendre.
C’est parce que c’était eux, et parce que c’était moi.
(A suivre…)
Entretien vidéo : Marion Sigaut présente son livre "Du Kibboutz à l’Intifada" |