Quelque 70 militaires français auraient été arrêtés par l’armée syrienne à un poste de contrôle dans la province de Hassaké, en Syrie, relate l’agence turque Anadolu citant des sources syriennes.
Les troupes gouvernementales syriennes auraient interpellé environ 70 militaires français à un poste de contrôle dans la province de Hassaké, en Syrie, qui se trouveraient à bord d’un convoi composé de 20 véhicules, indique l’agence turque Anadolu se référant à des sources syriennes.
Selon le média, les militaires se seraient dirigés à Qamichli, dans la province de Hassaké, pour se rendre ensuite à Deir ez-Zor. Ils se seraient retrouvés au poste de contrôle syrien par erreur, précise l’agence. Les soldats y auraient été interpellés et interrogés.
Plus tard, les Kurdes syriens seraient arrivés au poste et auraient confirmé que les Français les soutenaient. Ensuite, le convoi aurait pu se diriger vers Qamichli.
Comme le signale la chaîne Telegram WarGonzo, il s’agirait de snipers. Lorsque les militaires syriens auraient examiné les véhicules, ils auraient découvert des fusils de précision ainsi que d’autres armements.
Auparavant, le président français Emmanuel Macron s’est entretenu avec une délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS) et a exprimé le soutien de Paris à leur égard.
Pourquoi la France miserait-elle sur les Kurdes ?
Deux experts turcs ont commenté pour Sputnik la récente déclaration du Président américain sur son intention d’évacuer ses troupes de Syrie, ainsi que celle d’Emmanuel Macron qui s’est dit disposé à assurer la médiation entre la Turquie et les Forces démocratiques syriennes (FDS). Selon eux, la réalisation de ces démarches est peu probable, car elles demandent un important financement, alors que leurs retombées sont imprévisibles pour toutes les parties.
Évoquant les positions de la France et ses relations avec la région méditerranéenne, notamment la Syrie, Baris Doster, enseignant à l’Université de Marmara, estime que la tentative de Paris pour « intervenir dans le dossier syrien en mettant à profit les déclarations de Donald Trump sur un prochain retrait de ses troupes reflète aussi bien les contradictions existant entre les centres impérialistes que leurs interactions ».
« La France essaie depuis assez longtemps d’influer sur les développements en Syrie. Pourtant, c’est un pays impérialiste qui mise sur les Kurdes présents dans la région. Une preuve en est justement fournie par les paroles du président français qui a assuré les Kurdes syriens du soutien de la France et de sa disposition à devenir médiateur » entre Ankara et les Unités de protection du peuple kurde (YPG) que la Turquie considère comme la branche militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit dans le pays.
Pour ce qui est d’un éventuel retrait des États-Unis de la Syrie, Barıs Doster l’estime peu réaliste, car « il y a à peine quinze jours » [article du 4 avril 2018, NDLR], Donald Trump avait qualifié d’erreur le départ d’Irak décidé par son prédécesseur Barack Obama, ajoutant qu’il « ne ferait rien de tel en Syrie ».
« D’ailleurs, les États-Unis ont d’ores et déjà beaucoup investi dans les détachements du Parti de l’union démocratique (PYD) qu’ils considèrent comme leur force terrestre. Ainsi, ils ont livré aux formations kurdes 5.000 camions d’armements et ils prévoient de former sur la base de ces détachements une armée régulière de 50.000 hommes. La Syrie compte aujourd’hui 20 bases américaines. Après d’aussi gros investissements, il semble pratiquement impossible que les Américains quittent la Syrie prochainement », a-t-il indiqué.