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Des cadavres gisent dans les rues et les chiens les mangent

Dans le ghetto de Gaza

Que se passe-t-il dans le nord de Gaza ? L’ultimatum que les États-Unis ont donné à Israël pour améliorer la situation humanitaire dans la région s’achève mercredi 13 novembre, alors que l’État hébreu avait 30 jours. Difficile de savoir ce qu’il se passe précisément dans cette région : les journalistes étrangers sont toujours interdits d’accès dans la zone. Franceinfo a toutefois pu recueillir le témoignage rare d’un habitant, Youssef, qui a quitté le Nord de l’enclave il y a peu, en fuyant sous les bombes.

 

C’est l’histoire d’un exil forcé. « C’était difficile. Quand on a atteint la place Zayed, ils ont commencé à nous tirer dessus. Ils ont visé des terrains vagues avec de l’artillerie. Des éclats ont blessé des gens. On est partis à pied. C’était terrifiant. Terrifiant ! », s’exclame-t-il.

Cet exil a commencé il y a un peu plus d’un mois, en octobre 2024, quand l’armée israélienne a accéléré son offensive sur le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la bande de Gaza. Youssef est alors parti avec sa femme et ses trois enfants. Le quatrième est mort dans un bombardement, il y a presque un an. Youssef a fui la ville, la peur au ventre, avec tous ses voisins.

« On est partis à pied. Ils ont vidé nos sacs et nous ont demandé de nous déshabiller, de rester en caleçon. En cas de doute sur une personne, elle est prise à part et elle est soumise à une fouille intégrale. S’ils décident de l’arrêter, ils la mettent en combinaison blanche, lui bandent les yeux et ensuite elle est emmenée... On ne sait pas ce qui lui arrive », poursuit-il.

Plus que l’absence d’aide humanitaire, ce sont les tirs incessants d’artillerie qui ont fait fuir Youssef, bien pires, dit-il, que les bombardements de l’aviation. Des immeubles sont anéantis et il n’y a plus de secouristes depuis déjà plusieurs semaines pour aller sauver les victimes, rapporte-t-il.

« Je suis parti à cause des frappes aléatoires. Il n’y a plus d’endroits sûrs dans la région. Les maisons, les hôpitaux… Des cadavres gisent dans les rues et les chiens les mangent. La situation à Jabalia est catastrophique. C’est horrible. Ce qu’ils font c’est du nettoyage ethnique. C’est ça qu’on appelle un génocide. »

Sollicitée, l’armée israélienne réfute catégoriquement l’accusation de génocide. Elle assure cibler des combattants du Hamas et minimiser, « autant que possible » les pertes civiles, soutient un de ses porte-parole.

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Supériorité raciale et génocide

 






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