Björn Höcke, visage des identitaires en Allemagne, aura désormais vue, depuis son jardin, sur ce monument du souvenir des victimes juives de la Shoah, qu’il avait qualifié de « mémorial de la honte ».
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L’histoire commence en janvier 2017, lorsque le député Björn Höcke déclare lors d’un discours à Dresde : « Nous sommes, les Allemands, le seul peuple à avoir implanté un mémorial de la honte au cœur de sa capitale », évoquant là le mémorial de l’Holocauste érigé près de la porte de Brandebourg à Berlin, en hommage aux 6 millions de victimes juives tuées par les nazis pendant la Shoah. Élu de la région de Thuringe sous l’étiquette du parti de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), l’homme de 45 ans est « le nouveau visage du racisme en Allemagne », décrit Atlantico.
Depuis quelques années, Björn Höcke incarne ainsi le mouvement national-identitaire au sein de l’AfD. Partisan des thèses révisionnistes, il « défend la constitution d’une “identité et d’un territoire pangermanique”, oubliant l’échec du IIIe Reich et dénonçant la rééducation forcée du peuple allemand après 1945 par les Alliés » et pense que l’Allemagne « devrait pratiquer un virage à 180 degrés de sa mémoire », rappelle Libération.
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(La vidéo en germain non sous-titré montre l’artiste qui a conçu cette œuvre, à savoir de gros blocs de béton très moches, en hommage aux victimes juives de la barbarie nazie. Il veut renvoyer la « mémoire de la honte » au député nationaliste qui a utilisé cette expression pour le mémorial de Berlin, qui consiste en d’énormes blocs de béton horriblement moches.)
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Si Björn Höcke veut voir disparaître ce monument, le collectif le retirera à une condition : qu’il s’agenouille devant « pour demander sincèrement pardon pour les crimes allemands de la Seconde Guerre mondiale ». Comme l’avait fait le chancelier allemand Willy Brandt devant le monument aux héros du ghetto de Varsovie en Pologne en 1970.