« Oh mon dieu, c’est trop épicé ! » Cette phrase postée sur Twitter est illustrée par un verre d’eau sous le robinet. Alliance étrange entre le texte et l’image qui ne prend son sens qu’avec le hashtag #whitepeoplebelike.
(Lire aussi l’article Le hashtag #babtoufragile, ou les débuts de l’humour français sur les Blancs)
Traduire « White people be like » en français est délicat. La formule sonne mal et met le doigt sur un tabou racial. « Les Blancs sont comme ci, les Blancs sont comme ça »… Une façon de pointer les habitudes des Occidentaux et de se moquer de leur façon d’être, de faire et de penser.
Aux États Unis, sur les réseaux sociaux Twitter, Instagram, Tumblr et Vine, les phrases, images et vidéos pullulent portant ce hashtag et ses nombreuses variantes, #whitesbelike, #whitepeoplesayings, #onlywhitepeople ou #whitepeopleproblems. C’est même l’une des tendances virales les plus populaires du moment sur la Toile américaine.
« Les Blancs ont peur de manger du gluten, mais ils sont prêts à faire des trucs comme ça », lit-on au-dessus de la photo d’un jeune homme en train de caresser un tigre.
Aux États-Unis, l’humour en ligne participe du débat de société sur les stéréotypes et les privilèges des Blancs. Les médias l’ont compris et abondent dans cette forme de dérision. Buzzfeed, un des sites au contenu le plus viral et au trafic le plus important, publie régulièrement des articles intitulés : « 17 façons qu’ont les Blancs de danser », « Le genre de trucs que les Blancs disent », ou encore « Les 10 choses les plus racistes qui sont arrivées à des Blancs ».
On y trouve aussi des quizz afin de tester son niveau de blanchité (ou blanchitude ?) : « Bénéficiez-vous de la suprématie blanche ? », « À quel point êtes-vous un stéréotype blanc ? » Selon vos réponses, plusieurs conclusions s’offrent à vous. « Bravo, vous n’êtes pas blanc ! », « Vous n’êtes pas si blanc que ça ! » ou « Vous êtes super-blanc ! ».
La tendance virale s’est même invitée au cinéma dans un film de 2014 acclamé par la critique, Dear white people (Chères personnes blanches), du réalisateur Justin Simien, une satire sur le fait d’être noir dans un environnement blanc. Samantha White, une étudiante métisse, y anime une émission de radio controversée sur un campus américain. Elle dénonce les stéréotypes et les discriminations. « Le nombre d’amis noirs requis pour ne pas avoir l’air raciste vient de passer à deux. Et désolée, mais non, votre dealer ne compte pas », ironise-t-elle au micro.