Conséquence directe du scandale du fichier révélé par le Canard enchaîné, Pascal Pavageau a démissionné. Le journal satirique révélait que le document interne qualifiait une centaine de cadres du syndicat Force Ouvrière de manière infamante en signalant s’ils étaient ou non des soutiens du leader.
Le patron de l’une des plus grandes centrales syndicales françaises, quitte donc son poste 6 mois après son arrivée. Thierry Lepaon, patron de la CGT, avait été contraint lui aussi de démissionner peu après sa nomination et d’autres révélations du Canard.
Dans les deux cas, on fait face des organisations fragiles, dévorées par les rivalités. Si à la CGT on a redressé la barre avec Philippe Martinez, la stratégie du syndicat reste difficile à comprendre. Il use son capital et l’énergie de ses troupes dans des manifestations clairsemées aux mots d’ordre qui ne parviennent pas à mobiliser. Jamais les syndicats n’ont été aussi faibles à un moment pourtant critique.
Des réformes pour 2019
La plus grande réforme de l’État providence depuis 1945 se profile. En 2019, avec le revenu d’activité universel, c’est le bouleversement de toutes les aides sociales qui a été annoncé par le président. Vient s’ajouter à cela, la réforme de l’assurance chômage. L’effondrement des syndicats légitime presque la méthode Macron, qui voudrait bien souvent passer outre les syndicats.
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Le débat du Figaro avant la démission de Pavageau :
Voici le mail que Pavageau a envoyé aux cadres de FO (source : Le Figaro) :
« Je rends le mandat que vous m’avez confié à 96 % il y a tout juste six mois. Je rends le mandat parce que j’y suis contraint face à la violence et à la haine de certains qui exigent de moi des sacrifices que personne ne devrait avoir à faire : vivre à genoux, une laisse autour du cou, sans plus aucune ambition pour FO et en me séparant de ceux que j’aime. Je suis un militant, pas un martyr.
À tous les adhérents, je m’excuse de lâcher, mais c’est trop dur. Je sais que pour certains cela relèvera de la désertion voire de la trahison, tant de la classe ouvrière que de ceux avec lesquels j’ai tissé des liens indéfectibles et qui y croyaient tant. J’ai donné mes tripes parce que je suis viscéralement convaincu de ce que je défendais, des propositions que je portais. Cette page de ma vie se ferme dans la douleur, mais je reste fier de rester un militant de base, fier de ce que nous avons réalisé en six mois pour ouvrir les portes et les fenêtres de notre grande et belle maison, pour avoir le courage d’assumer un positionnement syndical clair et novateur mais toujours au service des revendications, en cherchant à amener toujours plus de travailleurs, pas uniquement des salariés, à s’unir dans le collectif que nous formons. J’ai résisté tant que j’ai pu, j’ai revendiqué chaque jour de ma vie, je n’ai pas su reconquérir. »