Le 12 octobre dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a été interrogé en exclusivité par trois médias français, dont RT France. Au cours de cet entretien, le chef de la diplomatie russe est revenu notamment sur une anecdote restée jusqu’alors secrète.
Alors qu’il faisait part de la crainte de la France de voir les terroristes – qui occupaient alors le Nord Mali – se diriger vers Bamako, où se trouvait un contingent français après l’intervention de l’OTAN en Libye, Sergueï Lavrov a entendu le ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Laurent Fabius, lui faire une réponse étonnante.
« Il a ri et m’a dit : C’est la vie »
« La France voulait que son contingent au Mali obtienne l’approbation du Conseil de sécurité de l’ONU pour lutter contre cette menace terroriste. Laurent [Fabius] m’a appelé et m’a demandé de ne pas nous y opposer […] Mais il faut garder à l’esprit, lui ai-je dis, que vous allez réprimer les activités des gens que vous avez armés en Libye. Il a ri et m’a dit : "C’est la vie." Et il faut dire quand-même que "c’est la vie" ce n’est pas de la politique. Évidemment, c’est le principe du deux poids, deux mesures », a relaté Sergueï Lavrov.
Avant la révélation de cette anecdote, le chef de la diplomatie russe était revenu sur les bavures commises par l’OTAN lors de ses interventions armées dans divers pays et notamment en Serbie.
« Compte tenu du fait que nous sommes Européens, membres de l’OSCE, je commencerai dès l’année 1999, quand l’OTAN a bombardé la Yougoslavie. Là, aucune distinction n’a été faite qu’il s’agisse d’objets civils ou à double usage. Ils ont bombardé le ministère de la Défense et l’état-major général mais je dois rappeler qu’ils ont aussi bombardé un pont ferroviaire au moment où un train de passagers le traversait », a-t-il déploré.
L’interview complète du ministre des Affaires étrangères russe :