Le témoignage « émouvant » de Walter Broccoli (ancien responsable syndical Force ouvrière sur le site Arcelor-Mittal de Florange) pour les caméras du JT de France 2 du 4 février, en rupture avec son fils depuis que celui-ci a rejoint le Front national, a suscité de nombreuses réactions.
Des larmes vite séchées par Maryse Burgot (ancienne correspondante de France 2 à Washington et depuis l’été dernier, chargée de l’Élysée pour la même chaîne), comme en témoigne cette photo postée sur le compte Facebook du retraité barbu.
- Walter Broccoli et Maryse Burgot
Walter Broccoli s’était fait connaître lors du combat pour éviter la fermeture des hauts fourneaux sur le site ArcelorMittal de Florange. Avec ses camarades, il avait présenté la « stèle des promesses non-tenues » de François Hollande, le 24 avril 2013, ce qui ne l’empêchera pas de saluer cordialement le chef de l’État cinq mois plus tard.
- La stèle de FO à l’intention de François Hollande (avril 2013)
- Walter Broccoli et François Hollande (septembre 2013)
Un « homme de gauche » qui pourtant, d’après Libération (édition en ligne du 10 décembre 2013) avait envisagé de figurer sur la liste UMP pour les municipales à Thionville et qui s’affichait volontiers avec Nathalie Griesbeck, tête de liste UDI-Modem pour les européennes de juin 2014, allant jusqu’à la soutenir lors d’une réunion publique en compagnie de Laurence Parisot (l’ex-patronne du MEDEF). il fut même vu en compagnie de Borloo (avant le retrait de celui-ci de la vie politique).
- Walter Broccoli et Nathalie Griesbeck (Modem)
- Le tweet d’Yves Jégo (UDI) du 20 mai 2014
- Walter Broccoli et Jean-Louis Borloo
Le syndicaliste FO avait également pris à parti son « camarade de lutte », le cégétiste Édouard Martin, pour avoir accepté de se présenter aux européennes sous l’étiquette du Parti socialiste, comme il le disait à l’antenne d’Europe 1 en décembre 2013 :
« L’impression qu’on a, c’est une impression de malaise. Quelque part, on a l’impression qu’il s’est servi de Florange pour son ambition personnelle. Il s’est servi de nous jusqu’au bout. À Florange, ça va faire tout drôle de savoir qu’en récompense de services rendus, il va avoir une place de député européen. Il ne faut pas oublier qu’au mois d’octobre, on a vu le président. J’étais présent à la réunion et Édouard Martin était bien gentil avec lui. Maintenant, on comprend pourquoi. »
M. Martin avait répliqué en déclarant au sujet de Walter Broccoli au micro de RTL en décembre 2013 :
« Il n’a pas passé une seule nuit sur un piquet de grève. Il arrivait à 9 heures le matin et repartait à 16 heures l’après-midi. Il a juste fait de la figuration et vient de partir en retraite grâce à l’accord que nous avons obtenu, donc je n’ai pas de leçons à recevoir de M. Broccoli. »
La carte « Édouard Martin » ne rencontrera pas le succès attendu auprès du monde ouvrier. Il recueillera 12,8 % des voix, le seul de sa liste à rejoindre Bruxelles pour la région Grand-Est...
M. Broccoli avait tenté de faire parler de lui fin décembre 2014 en lançant sa croisade anti-FN via le chaîne BFM-TV. Cependant, les fêtes puis les attentats à Paris ont fait passer son appel à la lutte politique aux oubliettes. Sa nouvelle stratégie (l’émotion), mise en avant sur le service public à une heure de grande écoute, rencontrera-t-elle plus d’écho auprès du public ?