Twitter, AccorHotels, Uber, Virgin Galactic : l’Arabie saoudite détient des parts dans des entreprises du monde entier, des investissements sous le feu des projecteurs depuis que l’affaire Khashoggi a éclaté. Voici des éléments sur le portefeuille du Royaume.
En 2017, selon un rapport des Nations unies, l’Arabie saoudite a déboursé 1 430 milliards de dollars d’investissements directs à l’étranger, dont 380,8 milliards vers les « pays développés ».
Le fonds souverain Public investment fund (PIF) constitue le principal investisseur saoudien dans le royaume et à l’étranger, avec 250 milliards de dollars d’actifs fin septembre 2018, que le gouvernement veut porter à 400 milliards de dollars d’ici à 2020.
La moitié des actifs du PIF concerne des activités nationales. Pour le reste, le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui occupe la présidence du fonds, oriente surtout les investissements vers les nouvelles technologies. Le Fonds monétaire international estime que le PIF a investi 95 milliards de dollars à l’étranger depuis 2016, dont des investissements risqués dans des entreprises technologiques.
Le PIF est récemment entré au capital de sociétés américaines : 3,5 milliards de dollars dans le géant du véhicule avec chauffeur Uber, ainsi que 400 millions de dollars dans Magic Leap, une start-up spécialiste de la réalité augmentée. Le fonds contribue au financement de projets innovants : la voiture autonome de Lucid Motors et le projet de tourisme spatial de Virgin Galactic, à hauteur d’un milliard de dollars chacun.
Le fonds souverain finance avec le conglomérat japonais Softbank et quatre autres investisseurs, dont les géants de l’électronique Apple et Foxconn, le Vision Fund. Discret sur ses placements, ce fonds dédié au financement des entreprises high-tech dispose de 100 milliards de dollars, dont 45 milliards en provenance du PIF.
Après la visite du prince héritier saoudien aux États-Unis au printemps, le PIF s’est engagé à financer à hauteur de 20 milliards de dollars la construction d’infrastructures aux États-Unis avec Blackstone, un fonds américain.
En Russie, le PIF a signé un accord avec le fonds souverain Russian Direct Investment Fund (RDIF) pour investir conjointement 10 milliards de dollars en Russie. En 2017, le PIF annonçait évaluer de potentiels investissements dans le commerce, l’immobilier, les énergies renouvelables et la logistique dans le pays.
En dehors de ces principaux partenariats, le PIF est également actionnaire de Hapag-Lloyd, spécialiste allemand du transport maritime, avec 750 millions de dollars. Il participe à un consortium qui possède 64,8 % des parts d’AccorInvest, structure juridique créée par l’hôtelier français AccorHotels pour filialiser ses actifs immobiliers, et détient 20 % d’une usine sidérurgique d’ArcelorMittal, basée en Arabie saoudite.