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De 1942 à 2025 : l’ambivalence des Français à l’égard des juifs

En feuilletant le gros pavé (1 000 pages) de Saul Friedländer sur l’extermination des juifs (le tome 2), nous sommes tombés, pages 521 et 522, sur un développement qui devrait intéresser Zemmour, et, plus près de nous encore le CRIF et ses affidés. Il s’agit d’une double page consacrée à la France au moment des rafles de 1942.

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La réaction immédiate de la majorité des Français ordinaires aux rafles fut sans conteste négative dans les deux zones. Si elle ne déboucha sur aucune protestation organisée, elle renforça la disposition à aider les juifs en fuite. Les sentiments de pitié au spectacle de malheureuses victimes, surtout les femmes et les enfants, se propagèrent, quoique brièvement, sans pour autant que disparussent les préjugés enracinés à l’égard des juifs.

« La persécution des juifs, observait un rapport d’un agent de la Résistance, a profondément blessé les Français dans leurs principes humains ; elle a même à un certain moment rendu les juifs presque sympathiques. On ne peut nier cependant qu’il y a une question juive ; les circonstance présentes ont même contribué à l’implanter. »

Et l’auteur d’ajouter que le ministère Léon Blum, qui grouillait d’« éléments juifs », ainsi que la pénétration de dizaines de milliers de juifs étrangers en France avaient provoqué en France un mécanisme de défense. Les gens ne voulaient à aucun prix une répétition de cette « invasion ». Dans un rapport de mars, un autre agent formulait une appréciation presque identique : notant que la persécution des juifs n’avait pas cessé d’émouvoir et de révolter la population, il ajoutait que l’opinion publique ne continuait pas moins de s’en méfier, redoutant qu’après la guerre certaines professions en vue (banque, radio, journalisme et cinéma), ne fussent à nouveau, d’une certaine façon, sous la coupe des juifs. Personne ne voulait en faire des victimes et encore moins les brutaliser : on désirait sincèrement qu’ils fussent aussi libres que possible dans la possession de leurs droits et de leurs biens. Mais on ne voulait pas de leur domination, dans aucun domaine.

Au sein de la Résistance elle-même, prévalait le même genre d’antisémitisme tempéré, parfois explicitement. En juin 1942, dans la première livraison des Cahiers publiés par l’OCM (Organisation civile et militaire), figurait une étude sur les minorités ethniques en France. Son auteur, maxime Blocq-Mascart y parle des juifs comme d’un groupe qui « provoque des controverses presque permanentes » :

« L’antisémitisme […] sous sa forme atténuée reste presque universel, même dans les pays les plus libéraux. Cela doit faire présumer qu’il n’a pas une base imaginaire. »

L’analyse reprend ensuite l’habituel répertoire des arguments antisémites et suggère les mesures ordinaires : « arrêter l’immigration juive […], “éparpiller” les juifs pour éviter la survivance du groupe minoritaire et faciliter l’assimilation ». L’article fit du bruit et suscita la réprobation de membres haut placés de la Résistance : il n’en exprimait pas moins l’opinion d’une grande majorité de Français.

***

On pourrait transposer la position des Français vis-à-vis des juifs en 1942 à 2025, car au fond, rien n’a changé, si ce n’est le cadre génocidaire et exceptionnel de la guerre. En 2025, il y a un antisionisme modéré, ou un antisémitisme modéré, et de toute façon les dirigeants juifs eux-mêmes en Israël confondent sionisme et judaïsme, c’est la politique officielle du pays, suivie par une grande majorité de la population (80 % sont pour le massacre et la déportation des Palestiniens de Gaza) de l’État hébreu, et une majorité de juifs français, par exemple.

On peut dire, et ce dès Sarkozy (la décennie 2002-2012), que la communauté juive a basculé, électoralement : elle est passée, pour des raisons de sécurité intérieure et extérieure (et aussi de la politique provocatrice de l’Intifada de Sharon en 2000), de gauche à droite. La position de Jospin (1997-2002) sur la sécurité, un « sentiment », n’a pas amélioré les choses, mais c’est valable pour tous les Français, pas seulement ceux de confession juive.

Donc il y a de l’antisémitisme en France, mais il n’est pas mortel, malgré les cris d’orfraie du CRIF quand il y a des faits divers, très rares, qui touchent des juifs. Quand il s’agit de juifs, c’est de l’antisémitisme ; quand il s’agit de non-juifs c’est... rien, un fait divers, quoi. C’est sûr que la guerre contre les Palestiniens n’arrange rien, chez nous, dans les banlieues, qui sont majoritairement musulmanes, donc en fraternité avec la Palestine. Mais ça, il fallait y penser avant de les installer en France, messieurs Dray et BHL.

Heureusement, les juifs n’habitent plus les banlieues, ils ont quitté les banlieues chaudes lyonnaises pour s’installer à Villeurbanne, où la communauté compte entre 16 000 et 20 000 habitants. Rien à voir avec Paris qui concentre 440 000 juifs, soit la population du ghetto de Varsovie en 1942. L’effet de regroupement communautaire, que les Français voudraient justement éviter, pour des raisons authentiquement républicaines (et pas selon la définition du CRIF), fonctionne à plein régime.

Il y a de l’antisémitisme en France, mais il est politique, non racial. Ici, c’est le Reich. Ce n’est pas un racisme, plutôt une opinion politique posée sur une religion, qui se confond elle-même avec un État, et c’est là le problème. Cet antisémitisme descend en droite ligne des exactions d’Israël, le pays qui se croit tout permis, et qui mène sept guerres de front, une véritable folie quand on sait le nombre d’Arabes qu’il y a en France. Mais Netanyahou s’en fout, de la France : pour lui, c’est un vivier de 600 000 juifs à vider et à ramener en Israël, sur les terres volées aux Palestiniens. Et c’est pas avec la politique actuelle que Netanyahou va attirer des candidats...

L’antisémitisme du FN des débuts (et encore, pas après la guerre de 1967, par sentiment anti-arabe) était politique, en droite ligne de Vichy ; celui des banlieues et de LFI est politique aussi, mais en droite ligne du Grand Israël, par anti-impérialisme. Il y a donc plusieurs antisémitismes qui se recoupent, s’opposent ou se superposent, et parfois disparaissent, comme dans le RN d’aujourd’hui, du moins parmi ses instances. Car dans la base, on peut penser qu’on pense comme en 1942, et comme aujourd’hui : trop d’étrangers en France nuit à la France, au vivre-ensemble, à notre culture, et à notre souveraineté. Que ce soit des juifs ou des Africains, ça gêne les Français, et le texte de Friedländer le dit très bien.

Nous sommes un peuple chrétien qui n’a pas envie d’être envahi ou dirigé par une puissance extérieure, par exemple les Allemands, d’où la Résistance (mais aussi la Collaboration !). Et quand il s’agit de juifs qui donnent des ordres, comme le CRIF ou BHL, surtout en période génocidaire, ça passe mal. Pire, ça se voit. Donc avant de hurler chaque jour au loup antisémite, les instances juives françaises devraient d’abord balayer devant leur porte. Parce que si la France était vraiment antisémite comme elles le disent, ce serait une tout autre affaire.

Heureux comme un juif en France, dit le dicton populaire.
C’est à comprendre comment ?

Finkielkraut invite Zemmour après les propos de Macron sur Pétain (2018)

 

Résistants et collaborateurs d’hier et d’aujourd’hui

 






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10 Commentaires

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  • #3567741

    « Tu pousses le bouchon un peu loin, Maurice... »
    Je m’en fiche, je l’ai lu : cela calme tout le monde, lors des parties de 421, au comptoir...

     

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  • #3567743

    ...le ministère Léon Blum, qui grouillait d’« éléments juifs », ainsi que la pénétration de dizaines de milliers de juifs étrangers en France avaient provoqué en France un mécanisme de défense.



    En 1940, environ 330 000 juifs vivaient en France métropolitaine, 130 000 juifs de nationalité française et 200 000 de nationalité étrangère, représentant moins de 1 % de la population

    En 1962, environ 110 000 juifs sur une population totale de 130 000 ont quitté l’Algérie pour la France, c’étaient principalement des juifs séfarades et berbères, naturalisés français par le décret Crémieux de 1870.

    En 2025, les estimations les plus communément admises suggèrent que la communauté juive en France compte environ 500 000 personnes, soit environ 1 % de la population française.

     

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  • « On ne peut nier cependant qu’il y’a une question juive » OK, mais qu’est ce qui justifie la question au juste ? et surtout quelle est la réponse ? Nous n’avons vraiment jamais entendu un vrai développement sur l’origine et les fondements de la « question « . On dirait que les exégètes restent dans le flou artistique, attendons le défloutage.

     

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  • #3567773

    Question : pourquoi il n’y a que les hommes qui portent la kippa ? les femmes sont-elles considérées comme inférieures ou indignes ?

     

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    • #3567787

      @ Ramses



      Question : pourquoi il n’y a que les hommes qui portent la kippa ?



      Les femmes juives mariées ont l’obligation de se couvrir la tête en public, certaines le font même dans l’intimité, elles ont le choix entre le foulard ou la perruque.

       
  • #3567776

    C’est tellement Français ,

    On ne veut pas de la domination d’un groupe social
    sur la société mais on s’oppose a toutes mesures qui vise a
    éliminer le groupe puisque chaque cas pris isolement
    constitue un individu. et donc on ne peut contrevenir a ses droits ’naturels’.

    C’est la même hypocrisie a l’ oeuvre avec ’les musulmans ’
    mais de manière inverse.
    Si la plupart des gens refusent la discrimination. ou le racisme
    de bas étage, ca ne choque personne qu’on refuse
    aux ’musulmans’ donc aux arabes, et aux noirs certains droits
    a titre de groupe.

    Comme la liberté de rassemblement politique.

    Ca finit avec des ’juifs’ qui manifestent et militent en tant
    que Juifs, pour un Etat étranger,
    Alors que d’autres n’ont même pas le droit de fonder
    un parti politique, de donner des consignes de vote,
    ou tout simplement de discuter de politique dans leur pays,
    au prétexte qui sont de la même foi, ou ethnie... race
    et que ca contrevient a la laïcité.
    (également pour les Chrétiens de nos jours)

    Au dela de la question israelienne. ca a vraiment été trop loin
    pour ne pas a terme mener a une issue violente sur ces questions
    de citoyens de premiere et de seconde zone.
    Puisque c’est de ca qu’on parle, en definitive .

     

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  • #3567779

    Petite précision, il n’y a pas 600 000 « juifs » en France, selon les institutions juives ou organismes, le véritable chiffre est autour de 350 000 à 400 000 max. En général certains de la communauté préfèrent booster les chiffres pour éviter de faire le lien entre un si petit nombre et une si grande influence à l’inverse de la communauté « musulmane » qui reste ancrée magiquement à 6 millions depuis bientôt 50 ans. Pour l’anecdote même si la France possède toujours la plus grande communauté juive d Europe cette dernière est en baisse depuis 20 ans ( merci à l’Alya, ou immigration vers des pays « anglophones » et les décès naturels). À l’inverse c’est le Royaume Uni qui est en voie d’obtenir la plus grande population juive d Europe principalement grâce aux Haredi/ Ultra Orthodoxe qui font une dizaine d’enfants par foyer et sont nombreux à pas reconnaître… Israël !

     

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  • #3567792
    Le 13 octobre à 11:16 par NiLfiNiRnNiAutre
    De 1942 à 2025 : l’ambivalence des Français à l’égard des juifs

    Pour une fois que le connard élyséen se comportait bien (au moins à moitié, car le Héros de Verdun ne s’est pas si mal conduit lors de la deuxième), il aura baissé son froc et fellationné rapidos. Personnellement, je suis "Pétainiste" et à mon âge (vioque), Dieu merci, je le resterai. A force de nous emmerder, à propos de cette communauté (parasite pour certains, qui nous fait chier pour tous - les lécheurs font façade c’est tout), je partage un sentiment qui est Finkielkrautien, "Ils" méritent notre haine. Enfin, quoi qu’il en soit, ni pardon ni oubli, comme "ils" disent. La menace d’Alyah (ce qui est un comble) ? Ben, arrêtez les menaces, agissez ! Quant à Zemmour, depuis le temps qu’on lit E&R, qu’on l’analyse en bien ou en mal, il reste un Arabe crémieutisé qui a visé Colombey les deux synagogues à un moment... Insignifiant, il est de plus (en plus) matrixé par le matriarcat (matriarcat politique, je précise). Il devient un "gluksarknaf". Berg, euh Beurk...

     

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  • #3567794

    La France avait connu le même problème qu’avait cours en Allemagne notamment que tous les leviers du pouvoir étaient entre les mains des inuits. Cette invasion s’était fait petit à petit à partir u moment que Napoléon leur avait décerné le statut de citoyen à part entière. Il avait besoin d’eux afin qu’ils puissent financer ses guerres incessantes. Que la population craignait une nouvelle invasion après que la guerre fut terminée était largement jusitifiée. La France est entièrement sous la coupe des Inuits.

     

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