« On est dans une situation où, dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l’hôpital », a prévenu Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, vendredi 12 novembre sur franceinfo. « Il faut un signal fort dès maintenant » de la part du gouvernement pour retenir les professionnels de santé qui ont envie de partir, « et il y en a beaucoup », a-t-il souligné.
« La situation à l’hôpital en ce moment est catastrophique » en région parisienne et « très très inquiétante dans beaucoup d’autres régions », estime-t-il, précisant que cela « ne date pas d’hier, c’est la conséquence d’une politique qui a été menée depuis des années où on a donné des moyens à l’hôpital uniquement sur des critères budgétaires. On fixe le budget de l’hôpital a priori, sans tenir compte des vrais besoins ».
Un manque de personnel criant
« Ce qui ne va pas, c’est qu’on manque de personnel. Cela fait des années », dénonce-t-il. « Il y a deux ans, pendant la dernière épidémie de bronchiolite, j’alertais sur le fait qu’on envoyait des nourrissons à 200 km de Paris parce qu’on n’avait pas de places pour les hospitaliser. Il manque surtout du personnel infirmier, il y a aussi un manque de médecins, il y a des services d’urgences qui ferment faute de médecins, il y a des blocs opératoires qui ne tournent pas parce qu’on manque d’anesthésistes-réanimateurs et d’infirmières-anesthésistes », détaille-t-il.
« On a des gens qui attendent aux urgences parfois jusqu’à 24 heures pour pouvoir trouver de la place. Quand vous avez un AVC, il y a des traitements extrêmement efficaces qui doivent être faits dans l’urgence, mais aujourd’hui à Paris 30 % des lits dans les urgences neuro-vasculaires sont fermés faute de personnel, ça veut dire que quand vous avez un AVC, vous êtes dans le camion des pompiers et ils cherchent un lit, ils peuvent y passer du temps, donc c’est une perte de chance réel pour le patient », selon lui.
Rémi Salomon (...) estime « ridicules » les rémunérations des travailleurs de nuit et du week-end faisant que « plus personne ne veut y aller parce que c’est pénible ».
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