Par définition, la logique du fou échappe à l’entendement de celui qui ne l’est pas. Ainsi, comment appréhender les troubles psychiatriques (hallucinations, paranoïa, confusion...) d’une personne atteinte de schizophrénie ? Voilà un défi parfois très perturbant pour l’entourage des personnes malades, qu’il s’agisse de la famille, des amis, des collègues ou même des soignants.
Pour tenter de sensibiliser au vécu d’une personne atteinte de schizophrénie, le laboratoire Janssen a développé une application de réalité virtuelle (VR) qui propose de se glisser dans la peau d’un schizophrène.
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Expérimenter le vécu des malades
Pour développer ce scénario, le laboratoire Janssen a fait appel au Dr David Travers, psychiatre au centre hospitalier universitaire de Rennes.
Les psychiatres connaissent très bien les nombreux symptômes qui peuvent être rapportés par les personnes schizophrènes. « Je me suis fixé des objectifs pédagogiques visant à retranscrire dans l’expérience des symptômes comme les hallucinations bien sûr et les sentiments paranoïaques, mais aussi de faire ressentir la désorganisation quotidienne que ces troubles occasionnent », explique le médecin.
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Sciences et Avenir a fait visionner le film – sans le dispositif de réalité virtuelle – à Arthur, atteint de schizophrénie de type paranoïde depuis presque 10 ans, qui reconnaît que l’expérience est relativement fidèle :
« Je trouve cela assez concluant. Les voix dans la tête, les délires de persécution, l’aphasie, les quiproquos... Un seul bémol toutefois, le sujet malade, endormi et pas très vif passe un peu pour un imbécile (la voix qui traîne, l’attitude dépressive...). En outre, nombre de malades s’estiment plus qu’ils ne valent, croient parfois avoir une mission, un rôle important. Tout cela n’apparaît pas du tout. »
« La réalité virtuelle est un outil incroyable de sensibilisation générale »
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Pour l’instant, l’expérience n’est proposée qu’en démonstration lors de congrès médicaux, aux associations ou aux rédactions. « Mais les associations de proches sont très demandeuses », explique le psychiatre. Il faut dire qu’il y a « un grand mouvement dans la psychiatrie à l’heure actuelle qui mise sur l’éducation à la maladie des personnes en contact. Dans cette optique, la réalité virtuelle est un outil incroyable de sensibilisation générale ».
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Une schizophrène américaine devenue psychologue raconte au cours d’une conférence
« la voix dans la tête » :