Le ministre syrien des Affaires étrangères a annoncé, vendredi, que Damas était prêt à participer à des discussions en vue d’une conférence de paix mais excluait toute transition démocratique, tant que "le terrorisme frappe[rait] son territoire.
Le gouvernement syrien est prêt à la transition démocratique... mais à bien des conditions. À la tribune de l’ONU, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a exclu toute concession à l’opposition et toute réforme démocratique possible tant que la lutte contre le terrorisme ne serait pas terminée.
"La Syrie, a-t-il déclaré, ne peut pas appliquer des mesures politiques démocratiques relatives à des élections ou à une Constitution, alors que le terrorisme frappe sur son territoire." Et d’ajouter : "La seule manière de parvenir à une solution politique passe par un dialogue national entre Syriens sans ingérence étrangère", montrant ainsi de grandes réserves sur un dialogue de paix possible avec l’ONU.
Un échec des pourparlers de paix annoncé ?
Le chef de la diplomatie syrienne a toutefois annoncé que Damas acceptait de participer à des discussions préliminaires proposées par l’ONU afin de préparer une conférence de paix.
Le médiateur de l’ONU Staffan de Mistura a nommé il y a dix jours les chefs des quatre groupes de travail thématiques entre Syriens mis sur pied par l’ONU en vue de relancer des négociations visant à mettre fin à quatre ans et demi de guerre en Syrie. Pour l’heure, aucune indication n’a été donnée sur la date des premières réunions de ces groupes.
Mais Walid Mouallem a aussitôt averti qu’il ne fallait pas s’attendre à beaucoup de flexibilité de la part de Damas dans ces discussions. "Personne ne doit croire, a-t-il dit, qu’après les sacrifices endurés et la ténacité démontrée pendant plus de quatre ans, il pourrait obtenir (du régime syrien) par des moyens politiques ce qu’il n’a pas pu obtenir sur le champ de bataille, ni réaliser à la table de négociations ce qu’il a échoué à faire sur le terrain".