Petit rappel : depuis les événements de la Ghouta, à l’été 2013, les médias nous assènent que le camp Assad gaze les rebelles. Puis l’on apprend que les combattants de l’État dit islamique ont gazé d’autres rebelles à l’été 2015. Confirmation par Libération du 6 novembre 2015 :
« Ce qui permet d’impliquer l’EI dans l’utilisation de ce gaz, et non cette fois le régime de Bachar al-Assad, c’est que les combats de Marea opposaient des jihadistes de l’EI à d’autres formations rebelles, peu suspectes d’avoir employé ce gaz – également connu sous le nom de gaz ypérite – puisqu’elles en ont été les victimes. »
Revirement médiatique à 180° (on se souvient des unes fracassantes du Monde ou de Courrier international contre « Assad le boucher » de la Syrie), désormais, le Premier ministre Manuel Valls évoque la fabrication de gaz moutarde par Daech. Ce qui veut dire, en termes clairs, attentats possibles en France au gaz moutarde. On franchit un pallier, là. À côté du gaz, les kalachnikov font pâle figure. On sent bien qu’on veut nous entraîner dans une escalade dans le danger, vers la psychose nationale. Mais, pourquoi Valls relaye-t-il ce genre d’information ? Les Français ne pouvant pas aller au travail avec un masque à gaz.
Les faillites involontaires ou moins involontaires du renseignement sous ordre du tandem Valls/Hollande sont telles, depuis les attentats de janvier 2015, qu’on est en droit de se demander à quoi ils « jouent ». Une chose est sûre : ils jouent avec nous. Et avec nos vies. Doit-on vraiment confier notre sécurité à ces gens-là ? Le doute est vraiment permis.
Selon les informations de L’Express, les services français pensent que le groupe terroriste État islamique a déjà utilisé du gaz asphyxiant et qu’il est capable de produire de l’ypérite, l’autre nom du tristement célèbre gaz moutarde.
Des soupçons existaient depuis longtemps. A présent, les services de renseignement français en ont acquis la quasi certitude : selon les informations de L’Express, le groupe terroriste État islamique, responsable des attentats de Paris, le 13 novembre, aurait la capacité de fabriquer de l’ypérite, appelé communément gaz moutarde. Ce gaz asphyxiant a été utilisé pour la première fois par l’armée allemande à Ypres, en Belgique, en 1917.
L’hypothèse d’une attaque chimique a été relancée le 19 novembre par Manuel Valls, qui a provoqué la surprise lors des débats à l’Assemblée nationale sur la prolongation de l’état d’urgence :
« Il ne faut aujourd’hui rien exclure, a-t-il affirmé devant les députés. Je le dis, bien sûr, avec toutes les précautions qui s’imposent, mais nous savons et nous l’avons tous à l’esprit, il peut y avoir le risque d’armes chimiques ou bactériologiques. »
Si le Premier ministre a admis, le soir même, sur le plateau du 20 Heures de France 2, qu’il n’avait « pas d’indice » sur la préparation d’un tel attentat en France, il a précisé que, par le passé, « Daech a utilisé des armes chimiques en Syrie ».
Des échantillons récupérés sur le théâtre irako-syrien
En août, des combattants kurdes irakiens engagés contre les djihadistes du groupe État islamique avaient assuré avoir été la cible d’armes chimiques, notamment du gaz moutarde. Un soupçon jugé « plausible » par les Américains. Quelques mois auparavant, Abou Malik, présenté comme un « expert en armes chimiques », avait été tué dans un bombardement allié près de Mossoul, en Irak. Selon le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), il avait travaillé dans une usine de production d’armes chimiques sous le règne de Saddam Hussein, l’ancien dictateur, renversé en 2003.