Si les pertes de territoire et les frappes ciblées sur les champs pétrolifères, ont fait passer les finances de Daech de 1,9 milliard de dollars en 2014 à 870 millions de dollars en 2016, le groupe reste menaçant, assure une étude britannique.
Le Centre d’étude sur la radicalisation et la violence politique (ICSR) situé au Royaume-Uni estime que les revenus de Daech commencent à s’assécher grâce aux pertes de territoires et aux frappes de l’aviation russe et de la Coalition sur les puits de pétrole et les convois de transport.
En effet, la ressource principale du groupe terroriste provient de taxes perçues auprès des populations occupées. Puis vient la vente de pétrole brut, le trafic d’antiquités pillées dans les zones nouvellement conquises ou encore les rançons obtenues contre des otages.
Pour le directeur du ICSR Peter Neumann, l’État islamique et ses infrastructures impliquent des dépenses coûteuses tels que l’entretien des routes, le paiement des salaires des fonctionnaires, le financement d’un système de santé... Daech « doit payer pour des choses qu’Al Qaïda n’a jamais eu à financer », a-t-il confié à l’Associated Press.
Conséquence de ces difficultés, le paiement de la solde de ses soldats a dû être réduite par le prétendu califat. Malgré l’accroissement de la pression fiscale sur les populations occupées, le manque de liquidités commence à se faire ressentir.
Le coup d’arrêt à l’expansion du groupe a perturbé le modèle économique de l’État islamique, reposant sur la nécessité d’avoir toujours de « nouveaux territoires à piller », selon Peter Neumann.
Néanmoins, malgré l’assèchement de ses finances, Daech ne reste pas moins dangereux, notamment en Occident, où le groupe peut continuer de frapper à moindre frais, comme lors de l’attentat de Nice où le terroriste avait utilisé un simple camion, ou grâce à l’utilisation d’explosifs à fabriquer soi-même à moindre coût tel que le TATP, utilisé lors de l’attentat de Bruxelles.
« Si s’attaquer aux ressources de l’État islamique met la pression sur l’organisation et son projet étatique, de plus larges efforts seront toujours nécessaires pour défaire le groupe », conclu le rapport.
Le déclin présumé opéré par le groupe pourrait aussi avoir comme conséquence le retour de combattants sur le sol européen. D’après un rapport de l’Union européenne publié en décembre dernier, plus de 1 700 djihadistes pourraient déserter l’Irak et la Syrie pour rentrer en Europe.